Afrique du Sud

« On s’en fout de ce virus, on a des enfants et des petits-enfants à nourrir ! »

— Une dame rencontrée dans le township de Kwazakhele, en Afrique du Sud, où s’est produite lundi une bousculade de personnes âgées qui ont refusé d’observer les règles sanitaires de distance imposées par les autorités. Le gouvernement a procédé à une distribution d’aide sociale, avec quelques jours d’avance, pour aider ses citoyens les plus vulnérables. (AFP)

Oxfam réclame « un plan Marshall » de 160 milliards

L’ONG Oxfam a réclamé lundi un « plan Marshall planétaire d’urgence » de 160 milliards de dollars pour lutter contre la pandémie. « Ce plan […] permettrait à tous les pays, et notamment les plus pauvres, de prendre des mesures pour prévenir la propagation de la maladie et renforcer les capacités des systèmes de santé », défend l’ONG. Oxfam s’alarme particulièrement de la situation des « millions de personnes » qui vivent dans des bidonvilles ou des camps de réfugiés « où les mesures d’isolement social sont impossibles à mettre en œuvre ». L’ONG réclame la « réquisition » par les gouvernements des hôpitaux privés et la mise à disposition gratuite des futurs vaccins et traitements « en tant que bien public mondial ». « Sans une action urgente, ambitieuse et historique, nous pourrions facilement assister à la plus grande crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale. » (AFP)

Plus de 3000 morts en France

La France a franchi lundi la barre des 3000 morts depuis le début de la pandémie, avec un afflux sans précédent en réanimation, en particulier en Île-de-France. Cette « épidémie inédite, sévère, meurtrière », selon le directeur général de la santé Jérôme Salomon, a causé 3024 morts, dont 418 au cours des dernières 24 heures – la plus forte hausse constatée jusqu’à présent. Plus de 21 000 patients sont hospitalisés : parmi eux, 5100 sont en réanimation, soit 475 de plus que dimanche. Là encore, on observe un afflux record de personnes en détresse respiratoire. Parmi ces cas lourds, 34 % ont moins de 60 ans et 64 malades ont moins de 30 ans. « C’est assez choquant pour un soignant de voir un patient encore capable de communiquer et, deux heures après, on les envoie en réanimation car ils manquent d’oxygène et ils commencent à tomber dans une sorte de coma », a témoigné un infirmier à Bordeaux qui a requis l’anonymat. « Pour les équipes, c’est assez angoissant, ça veut dire qu’il ne faut pas qu’on passe à côté du moindre signe de dégradation. » (AFP)

L'Argentine craint une « spirale » infectieuse au Brésil

Le président argentin, Alberto Fernandez, a exprimé ses inquiétudes à propos de l’attitude de son homologue brésilien Jair Bolsonaro face à la pandémie au Brésil, son principal partenaire commercial. « Je regrette beaucoup que la dimension de l’épidémie ne soit pas comprise », a déclaré le chef d’État de centre gauche, interrogé sur les appels lancés par Bolsonaro aux Brésiliens pour qu’ils poursuivent leurs activités. « Nous craignons qu’avec une telle logique, [le Brésil] entre dans la même spirale » de contaminations « que celle dans laquelle se trouvent l’Espagne, l’Italie ou les États-Unis qui ont déclaré le confinement tardivement », a-t-il ajouté. Bolsonaro a encore défié dimanche les consignes de son propre gouvernement en sortant à la rencontre des habitants de Brasilia et en affirmant que le pays « ne peut pas s’arrêter, s’il s’arrête, [il devient] le Venezuela ». Dans une démarche inverse, l’Argentine a adopté des mesures de restrictions dès l’apparition des premiers cas dans le pays, début mars. (AFP)

Turquie

Erdogan appelle aux dons et met la main à la poche

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé un appel aux dons pour contrer les effets de la pandémie, annonçant qu’il allait verser sept mois de salaire à ce fonds pour montrer l’exemple. « Mes ministres ont également fait des dons compris entre trois et six mois de salaire », a-t-il déclaré lors d’un discours à Istanbul. Le président a appelé l’ensemble des Turcs, « notamment les hommes d’affaires », à mettre la main à la poche. La Turquie compte près de 11 000 cas de COVID-19, dont 168 mortels. M. Erdogan a aussi annoncé la mise en quarantaine de 41 localités turques. Il a par ailleurs indiqué que la Turquie enverrait mercredi en Espagne un avion transportant du matériel médical et qu’un navire du Croissant-Rouge turc arriverait en Italie dans les prochains jours. La Turquie a pris de nombreuses mesures pour enrayer la propagation du virus : confinement total pour les aînés et malades chroniques, écoles fermées et toutes les liaisons aériennes suspendues. (AFP)

Italie

Des signes encourageants malgré un lourd bilan

L’Italie, pays le plus endeuillé du monde par la pandémie de coronavirus, a enregistré lundi de nouveaux signes encourageants sur la contagion, après près de trois semaines de confinement de sa population.

Les autorités sanitaires ont encore annoncé un lourd bilan quotidien de 812 morts lors des 24 dernières heures, ce qui porte à plus de 11 500 le nombre total de décès. Mais la hausse des nouveaux cas positifs recensés n’a jamais été aussi faible, avec une augmentation de 4 %, moitié moins qu’il y a quatre jours (8,3 %) et quatre fois moins qu’il y a quinze jours.

Surtout, pour la première fois depuis le début de la pandémie en Italie, le nombre de personnes actuellement positives en Lombardie, la région la plus touchée, a baissé (25 006 contre 25 392 dimanche), même si cette diminution devra être répétée pour dessiner une tendance solide.

Davantage de personnes guéries

Par ailleurs, jamais le nombre de personnes considérées comme guéries dans l’ensemble du pays (1590) n’a été aussi fort dans un bilan quotidien.

« Nous pouvons espérer atteindre le pic dans sept ou dix jours, puis, raisonnablement, une décrue de la contagion », a déclaré lundi matin le vice-ministre de la Santé, Pierpaolo Sileri.

« En Lombardie, nous observons une diminution du nombre de cas, mais surtout de la pression sur les urgences et sur l’action des ambulances. Ces quatre derniers jours ont beaucoup changé. C’est le signe que le grand effort que nous faisons fonctionne », s’est félicité Giulio Gallera, responsable de la Santé en Lombardie.

« Nous assistons à un aplatissement de la courbe, il n’y a pas encore de signes de descente, mais c’est mieux. Les mesures importantes prises montrent leurs effets », s’est également félicité lundi matin dans La Repubblica Silvio Brusaferro, patron de l’Institut supérieur de la santé (ISS).

— Agence France-Presse

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