« Je suis une authentique gagnante »

Caitlyn Jenner briguera le poste de gouverneure de la Californie

La vedette de téléréalité et ancienne championne olympique Caitlyn Jenner a annoncé vendredi le dépôt de sa candidature au poste de gouverneur de la Californie. Même si ses chances de l’emporter sont minces, elle pourrait ainsi devenir la première femme transgenre à accéder à cette fonction aux États-Unis.

« Je suis une authentique gagnante et la seule outsider qui peut mettre un terme au mandat désastreux de Gavin Newsom », a déclaré dans un communiqué la célébrité de 71 ans, médaillée d’or à l’épreuve du décathlon aux Jeux olympiques de Montréal en 1976 alors qu’elle portait le nom de Bruce Jenner.

Le siège de l’actuel gouverneur de la Californie, le démocrate Gavin Newsom, est menacé par une campagne visant à provoquer un « scrutin de rappel ». Plus de 1,5 million de signatures sont nécessaires pour déclencher cette procédure rarement employée.

M. Newsom a été critiqué pour sa gestion de la pandémie de COVID-19, contre laquelle il a imposé des mesures sanitaires strictes, en fermant les écoles et des entreprises. Caitlyn Jenner a déploré cette situation en montrant du doigt « les petits commerces dévastés » et « une génération entière d’enfants » privés d’école pendant un an.

Pour Rafael Jacob, chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand spécialisé dans la politique américaine, le pari de Mme Jenner est toutefois loin d’être gagné, puisque la Californie est un État majoritairement démocrate.

« Aux États-Unis, c’est tellement clivé qu’il est de plus en plus difficile pour un candidat ou une candidate de se faire élire tout en représentant un parti qui n’est pas celui de la majorité d’un État. »

— Rafael Jacob, chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand spécialisé dans la politique américaine

Même si la tenue d’un scrutin de rappel n’est pas encore officielle, ses partisans affirment qu’ils ont déjà récolté le nombre de signatures nécessaire. Dans le cadre de cet exercice, les électeurs seraient d’abord invités à indiquer s’ils souhaitent que le gouverneur Newsom poursuive ou non son mandat. L’homme est au pouvoir depuis 2019. Les Californiens répondraient ensuite à une deuxième question, à savoir quel candidat devrait prendre la place de M. Newsom.

Chercheuse en résidence à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand, Andréanne Bissonnette croit également que Mme Jenner est encore loin d’une éventuelle victoire.

Le candidat républicain John H. Cox souhaiterait lui aussi voir son nom sur le bulletin de vote. Il avait été candidat au poste de gouverneur de la Californie en 2018, et avait été défait.

Mme Bissonnette estime que la position de Caitlyn Jenner saura interpeller une partie de l’électorat républicain. « Il y a au sein du Parti républicain des groupes d’électeurs qui s’affichent comme appartenant à la communauté LGBTQ+ et qui votent pour le parti en raison d’une pluralité d’autres enjeux. Mais ils ne sont pas nécessairement d’accord [avec la position du parti] en ce qui concerne les droits sexuels et reproductifs », affirme-t-elle.

Pro-Trump

L’équipe de Caitlyn Jenner est composée d’anciens membres de l’entourage de Donald Trump, dont elle avait soutenu la candidature en 2016.

Mme Jenner était cependant revenue sur sa position concernant le président Trump en 2019. Pour Rafael Jacob, la femme de 71 ans n’avait « pas le choix » de faire une telle déclaration pour assurer son élection. « Est-ce que de s’excuser est suffisant pour que les électeurs passent l’éponge ? Permettez-moi d’être sceptique », lance-t-il.

Le spécialiste de la politique américaine considère que la notoriété de Mme Jenner en dehors de la sphère politique peut également faire pencher la balance.

Au cours de la dernière décennie, elle s’est surtout fait connaître grâce à sa participation à la téléréalité Keeping Up with the Kardashians. Un constat à l’image de l’acteur Arnold Schwarzenegger, qui a été élu gouverneur républicain de la Californie en 2003… à la suite d’un scrutin de rappel.

Un espoir de normalisation

Mme Jenner n’est cependant pas la première femme transgenre à se lancer en politique chez nos voisins du Sud. Sarah McBride est passée à l’histoire en novembre dernier en décrochant un siège au Sénat de l’État du Delaware.

« Si on va au-delà de la bipartisanerie, il y a la possibilité qu’il y ait une avancée pour la représentation des personnes trans », pense Andréanne Bissonnette.

Pour le directeur du Programme pédiatrique de variance du genre de Montréal, le DShuvo Ghosh, « on doit voir des personnes transgenres dans tous les domaines. Ça va normaliser la définition de trans ». Il ajoute que la représentation des personnes transgenres dans tous les lieux de travail est essentielle afin de briser les préjugés de la population envers ce groupe.

Le DGhosh déplore que les personnes trans soient souvent dépeintes de façon négative ou triste. « J’encourage certains patients trans jeunes adultes, s’ils sont suffisamment ouverts et ont une bonne estime d’eux-mêmes, à faire connaître leur histoire. C’est important de savoir que les personnes trans ont plusieurs réussites dans leur vie. »

— Avec l’Agence France-Presse

Sommets du G7 et de l’OTAN

Un premier déplacement à l’étranger pour Biden

C’est en juin prochain que le président des États-Unis, Joe Biden, effectuera finalement son premier déplacement à l’étranger. Ce ne sera pas au Canada, mais bien au Royaume-Uni, puis en Belgique, dans le cadre des sommets du G7 et de l’OTAN, en marge desquels il rencontrera aussi des leaders de l’Union européenne.

En rupture revendiquée avec Donald Trump, le 46président de l’histoire des États-Unis affiche, depuis son arrivée au pouvoir, sa volonté de restaurer les relations transatlantiques et de regagner la confiance de ses partenaires européens parfois malmenés par son prédécesseur volatil.

Ce voyage démontrera sa volonté de « travailler en étroite collaboration avec nos alliés », a souligné vendredi la Maison-Blanche.

Si plusieurs présidents américains ont pris l’habitude de visiter le Canada pour lancer leurs visites internationales, Joe Biden ne rompt pas avec une tradition pour autant.

« En fait, c’est une tradition qui a déjà été rompue par Donald Trump, qui est allé en Arabie saoudite. On ne parle pas d’une tradition ferme. »

— Charles-Philippe David, politologue et fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques

Rappelons qu’en février, le premier ministre Justin Trudeau s’était entretenu avec le nouveau président des États-Unis dans le cadre de leur toute première « réunion bilatérale ». Celle-ci s’est toutefois tenue virtuellement, pandémie oblige. La relance économique ainsi que « le maintien de chaînes d’approvisionnement efficaces », mais aussi les changements climatiques, l’énergie, la défense et la sécurité, puis la diversité et l’inclusion, avaient notamment été abordés.

« Biden lui-même a déjà rompu avec la tradition en recevant le premier ministre japonais il y a quelques jours. L’Asie semble être l’une des priorités de son administration. Pour le reste, la pandémie, pas mal plus qu’autre chose, explique que le président américain ne se déplace pas avant le mois de juin », raisonne aussi M. David. « Ça ne diminue en rien l’amitié que Biden porte à Justin Trudeau. Les deux risquent de se voir en juin à l’OTAN, de toute façon », assure à ce sujet le politologue.

Et la Russie ?

L’annonce de ce voyage a par ailleurs relancé les conjectures sur une éventuelle rencontre en Europe avec le président russe, Vladimir Poutine, possibilité évoquée ces derniers jours par Washington et Moscou, mais sur laquelle aucune décision n’a encore été prise.

M. Biden participera au Sommet du G7 du 11 au 13 juin en Cornouailles. À cette occasion, il rencontrera plusieurs dirigeants en tête à tête, en particulier le premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson.

Il prendra part ensuite au sommet des leaders des pays de l’OTAN à Bruxelles le 14 juin. Cette rencontre interviendra peu après la décision des alliés de commencer à retirer leurs troupes d’Afghanistan le 1er mai avec l’objectif d’un retrait complet d’ici le 11 septembre.

À Bruxelles, Joe Biden participera également à un sommet Union européenne–États-Unis avec le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Dans son communiqué, la Maison-Blanche précise qu’elle fournira prochainement plus de détails sur ce voyage, « en particulier sur de possibles éléments complémentaires ». Cette formulation a immédiatement alimenté à Washington les conjectures sur une éventuelle rencontre avec Vladimir Poutine.

— Avec l’Agence France-Presse

Décollage réussi de la fusée habitée de SpaceX

Une fusée SpaceX transportant quatre astronautes s’est élancée avant l’aube, vendredi, de son pas de tir du Centre spatial Kennedy à Cap Canaveral, en Floride, afin de se rendre à la Station spatiale internationale. Les quatre voyageurs passeront six mois dans la station spatiale. Quelques heures avant le décollage, les deux astronautes des États-Unis et leurs collègues de la France et du Japon ont reçu les vœux de bonne chance de la part du grand patron de SpaceX, Elon Musk. Pour la première fois, les ingénieurs de SpaceX ont utilisé au décollage une fusée Falcon 9 et une capsule Dragon recyclables pour transporter le commandant de la mission, l’Américain Shane Kimbrough et sa compatriote Megan McArthur, le Français Thomas Pesquet et l’astronaute nippon Akihiko Hoshide, qui ont tous déjà volé dans l’espace. — La Presse Canadienne

Reconnaissance du génocide arménien

Biden s’est entretenu avec Erdoğan

Le président américain Joe Biden s’est entretenu vendredi par téléphone avec son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan, a indiqué la Maison-Blanche, à la veille de la reconnaissance attendue du génocide arménien par les États-Unis. Le président américain a exprimé sa volonté de bâtir une « relation bilatérale constructive », a-t-on indiqué dans un bref compte-rendu qui évoque la nécessité d’une « gestion efficace des désaccords ». Le communiqué ne mentionne à aucun moment la possibilité de cette reconnaissance du génocide arménien qui suscite l’ire d’Ankara. Reconnu par plus d’une vingtaine de pays et de nombreux historiens, il est contesté par la Turquie, qui refuse l’utilisation du terme « génocide ». Le département d’État américain a évoqué vendredi une « annonce » attendue samedi sur le « génocide arménien », semblant confirmer que le président des États-Unis Joe Biden s’apprête à le reconnaître. Le 24 avril marque le début des massacres d’Arméniens par l’Empire ottoman en 1915. Joe Biden et Recep Tayyip Erdoğan ont convenu de se rencontrer en juin en marge du sommet de l’OTAN à Bruxelles.

— Agence France-Presse

Affaire Epstein

Ghislaine Maxwell plaide non coupable, de nouveaux chefs d’inculpation contre elle

Ghislaine Maxwell, ex-collaboratrice du financier Jeffrey Epstein, a plaidé vendredi non coupable à des chefs d’accusation supplémentaires pour trafic de mineures émis contre elle fin mars, lors de sa première comparution en personne devant le tribunal fédéral de Manhattan. Maxwell, 59 ans, est apparue fragile à l’audience, qui a duré 10 minutes à peine. Elle n’a prononcé que quelques mots, « Oui, votre Honneur », en réponse à deux questions de la juge. Elle a salué de la main quelqu’un dans l’assistance, où se trouvait notamment sa sœur, Isabel Maxwell. Ghislaine Maxwell avait été convoquée à la suite de l’ajout d’une quatrième victime à l’acte d’accusation. Selon les procureurs, cette nouvelle victime – restée anonyme, comme les trois autres – a été recrutée par Maxwell et Epstein en 2001, lorsqu’elle avait 14 ans.

— Agence France-Presse

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