Maternelle 4 ans

Un moyen concret pour viser la réussite de nos jeunes

Alors que le taux de réussite stagne à 80 %, il ne saurait être question de se priver d’une mesure universelle complémentaire aux centres de la petite enfance (CPE) qui vise à intervenir tôt pour favoriser la réussite.

Avec l’accès universel à la maternelle 4 ans et les CPE, notre gouvernement inscrit le Québec parmi les sociétés progressistes qui ont à cœur l’égalité des chances à l’école et le développement du plein potentiel de tous les enfants.

Pas question de mettre en compétition deux services de qualité !

L’Enquête québécoise sur le développement des enfants à la maternelle rapporte qu’entre 2012 et 2017, le risque de vulnérabilité des enfants à la maternelle 5 ans a augmenté dans quatre des cinq domaines de développement : 26 % de ces enfants entrent à l’école avec un facteur de vulnérabilité dans un des cinq domaines de développement suivants : 

• la santé et le bien-être ;

• les compétences sociales ;

• la maturité affective ;

• le développement cognitif et langagier ;

• les habiletés de communication.

C’est sur cette base que nous croyons qu’il est urgent de commencer la préscolarisation de nos enfants dès l’âge de 4 ans avec le projet de maternelles 4 ans temps plein proposé par le gouvernement du Québec sur tout le territoire québécois.

L’école est le lieu où l’on retrouve des services professionnels qui peuvent soutenir les pratiques pédagogiques des enseignantes et enseignants. Certains enfants auront ainsi accès à un système de dépistage précoce des problèmes de développement et à des mesures d’intervention adaptées. Une mesure qui, selon l’Observatoire des tout-petits, est appuyée par 84 % des acteurs du monde de l’éducation et par 87 % de la population québécoise.

La création d’un cycle de deux ans consacré à l’éducation préscolaire aura des effets bénéfiques significatifs. 

Le fait d’avoir, dans le même établissement, des classes de maternelle pour les enfants de 4 ans et 5 ans facilitera la mise sur pied d’une équipe pédagogique vouée exclusivement au préscolaire. Celle-ci pourra être attentive au développement des enfants sur un continuum de deux ans, ce qui aura vraisemblablement un effet favorable sur la transition vers le 1er cycle du primaire, diminuant ainsi les écarts d’apprentissage qui ont un impact sur la réussite de l’enfant.

Comme pour la maternelle 5 ans, les parents seront libres de faire le choix qu’ils croient le meilleur pour leur enfant. 

Nous n’avons aucun doute que la fréquentation de la classe de maternelle par les enfants de 4 ans fera ses preuves et sera reconnue comme un choix judicieux par les parents, tout comme l’est actuellement la maternelle 5 ans.

De plus, les enfants de 4 ans qui fréquenteront la maternelle à temps plein pourront bénéficier d’une enseignante et d’une éducatrice.

Chaque dollar investi en vue de donner aux enfants un meilleur départ dans la vie permet un retour sur l’investissement allant de 4 à 9 $ ultérieurement (Center on the Developing Child, 2007). C’est donc un investissement judicieux.

Il faut se souvenir que plusieurs décisions en éducation n’ont pas été perçues au départ comme une nécessité. Ce fut précisément le cas de la maternelle 5 ans à demi-temps devenue à temps plein qui est fréquentée par la presque totalité des enfants de cet âge sans que ce soit prescrit par la loi.

*Appuyé par : 

Carl Ouellet, président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles

Lise Madore, présidente de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement

Lucille Doiron, présidente-directrice générale de l’Institut des troubles d’apprentissage

Pierre Potvin, Ph. D., professeur associé, Université du Québec à Trois-Rivières

Michel Janosz, Ph. D., professeur titulaire, Université de Montréal

Michel Perron, Ph. D., professeur retraité, Université du Québec à Chicoutimi

Égide Royer, psychologue, professeur retraité, Université Laval

Guy R. Brisson, professeur titulaire retraité, INRS

Joël Monzée, docteur en neurosciences, directeur de l’Institut du développement de l’enfant et de la famille

Isabelle Gadbois, présidente-directrice générale de l’Association des orthopédagogues du Québec

Richard Leonard, D. 3 Ec. Gest. Ed., orthopédagogue, auteur, chargé de cours et directeur d’école à la retraite

Huguette Drouin, Ph. D., professeure substitut retraitée, agente de recherche, Université de Montréal

Danielle Boucher, consultante en gestion de l’éducation

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