Des militants prodémocratie au Soudan ont fait état jeudi d’une centaine de morts dans une attaque menée par un groupe paramilitaire contre un village, nouvelles violences illustrant le conflit sanglant qui déchire depuis plus d’un an le pays menacé par la famine.
Les Forces de soutien rapide (FSR), paramilitaires en guerre contre l’armée soudanaise depuis avril 2023, ont attaqué mercredi le village de Wad al-Noura « à deux reprises » à l’artillerie lourde, a indiqué le « comité de résistance de Madani ».
La coordinatrice humanitaire de l’ONU dans le pays, Clémentine Nkweta-Salami, s’est dite « choquée par les informations faisant état d’attaques violentes et d’un grand nombre de victimes » dans ce village.
« Je suis horrifiée par les informations selon lesquelles au moins 35 enfants ont été tués et plus de 20 autres blessés lors de l’attaque contre le village », a-t-elle fait savoir, dans un communiqué.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, est « profondément inquiet face aux souffrances immenses du peuple soudanais en raison de la poursuite des hostilités », a insisté son porte-parole jeudi, répétant son appel à « faire taire les armes à travers le Soudan et à s’engager sur la voie d’une paix durable ».
Ils ont « envahi le village »
Rapportant « plus de 104 morts » ainsi que « des centaines de blessés », le comité de résistance de Madani, réseau d’entraide entre habitants, a assuré jeudi avoir établi ce bilan sur la base d’une « communication préliminaire avec les habitants du village » situé dans le centre du Soudan.
Les militants du comité avaient aussi diffusé des images sur les réseaux sociaux montrant une rangée de linceuls blancs disposés sur un terrain. Ils affirment que les paramilitaires ont « envahi le village », entraînant la fuite de nombreux habitants.
Ils ont également assuré que l’armée soudanaise – en guerre avec les FSR – avait été appelée à l’aide par les villageois de Wad al-Noura, mais qu’elle n’était pas intervenue.
En un peu plus d’un an, la guerre opposant ces deux rivaux au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts.
Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de viser les civils, de bombarder de manière indiscriminée des zones résidentielles et de se livrer à des pillages ou de bloquer l’aide humanitaire vitale.
— Agence France-Presse