Maison Godefroi

Des idées derrière la cravate

Maison Godefroi est investie d’une mission : réhabiliter la cravate en cuir popularisée dans les années 80 et la hisser au rang des incontournables. L’entreprise est toute jeune, mais les vents lui sont favorables…

La cravate en cuir serait-elle prête à être dépoussiérée ? Fort possiblement ! D’une part parce que les accessoires pour homme ont actuellement le vent dans les voiles et de l’autre, parce que Maison Godefroi s’adresse à ceux qui n’ont pas connu la version des années 80, à commencer par l’initiateur du projet, Charles-Olivier Pilon.

« C’est encore nouveau, avant-gardiste, mais je pense que je suis en train de remettre la cravate de cuir à la mode. Dorénavant, tout le monde en aura besoin d’une ! », lance avec confiance le jeune entrepreneur de 22 ans qui semble ne manquer ni d’audace ni d’intuition pour les affaires.

« L’entrepreneurship est une valeur encouragée dans ma famille, admet-il. Ma mère avait son agence de publicité et mon grand-père, une compagnie d’huile de chauffage. Mon entregent me vient d’eux ! » Aussi, ne traîne-t-il pas sur les bancs d’école. ll cherche plutôt l’idée qu’il pourra pousser aussi loin qu’il l’entend, tout en ayant carte blanche sur les décisions.

Le cuir, dans lequel il travaille alors, lui semble un bon départ. « Je me suis demandé ce que je pouvais faire de nouveau avec cette matière. J’ai vu une case blanche du côté de la cravate en cuir. On m’a dit que c’était à la mode dans les années 80, mais c’est un cycle ! On l’a reprise, tout en la mettant au goût du jour dans une version plus luxueuse. »

DYNAMISER L’ACCESSOIRE POUR HOMME

La cravate était rendue plate, juge-t-il. Sans réinventer la roue, il cherche à lui donner une nouvelle direction. Il part avec l’idée de créer un produit de qualité, à prix abordable, fabriqué à Montréal à partir du cuir le plus fin.

Des centaines d’échantillons sont conçus avant d’arriver aux trois versions finales : la classique en cuir d’agneau, l’embossée à motifs reptiliens et l’imprimée en cuir renversé, toutes offertes en largeurs de 1,5, 2,2 et 3,2 po, les plus étroites s’adressant également aux femmes.

Ces modèles ont aussi leur pendant en nœud papillon, qui est présentement le meilleur vendeur de la marque. Ce dernier est confectionné à partir des retailles de cravates qui sont aussi utilisées pour fabriquer des pinces à cheveux et porte-cartes.

Rien ne se perd. Le plus petit morceau de cuir est recyclé pour la confection d’œillets et de rosettes montés en boutonnière. La mère de Charles-Olivier a eu l’idée de ces petits accessoires dont elle assure d’ailleurs la confection.

Le tout est présenté dans un écrin noir qui contribue à l’image de luxe de l’accessoire qu’on pourra déballer comme un bijou. « La boîte fait partie de l’expérience. Elle a été pensée avec soin pour qu’aucun pli ne soit imprimé dans le cuir de la cravate lorsqu’elle y est rangée », mentionne le fondateur de la marque.

UN PIED DANS L’UNIVERS DU LUXE

Maison Godefroi a été nommée ainsi en l’honneur d’un ancêtre qui, en bon gentleman de l’époque, portait bretelles et chapeau melon. À notre époque, Godefroi n’aurait probablement pas hésité à porter le nœud papillon ou la cravate en cuir, à défaut du chapeau ! Il aurait certainement eu le sens du style et l’audace, car les accessoires de la maison ne passent pas inaperçus, selon Charles-Olivier.

A-t-il peur que sa cravate en cuir s’en retourne aux oubliettes une fois la nouveauté passée ? « Tout le monde a copié la tête de mort de McQueen, mais il trouve toujours une façon de la faire autrement », répond celui qui ambitionne de devenir ni plus ni moins que l’Alexander McQueen de l’accessoire de cuir !

Et il ne fait aucun doute pour lui que ses accessoires sont faits pour durer. « C’est un produit qu’on pourra garder longtemps. Si on y fait attention, notre cravate durera plusieurs décennies. Tu la remets dans sa boîte et elle se patinera avec le temps. Ça fera partie de sa beauté ! »

Les accessoires de la Maison Godefroi sont vendus au Cabinet éphémère installé présentement chez Ogilvy, à la boutique Philippe Dubuc et sur Maison Godefroi en ligne. 

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