Avec ses scènes extérieures sur les lieux d’évènements, musicaux ou autres, dans 50 pays, Stageline est une rock star à sa manière. L’entreprise sera même une complice du pape lors de sa visite à Québec à la fin de juillet, si sa santé le lui permet.
En attendant, c’est notamment le public du Festival d’été de Québec qui goûte au savoir-faire de Stageline, qui fabrique depuis 35 ans des scènes à déploiement hydraulique. « On est un gros Transformer », lance le président et fondateur, Yvan Miron.
Chaque fois, les équipes du fabricant arrivent avec un camion qui déploie écrans et équipements scénographiques, qui nécessitent relativement peu de temps et de main-d’œuvre pour leur installation.
Parce qu’il ne faut pas arrêter le progrès, Stageline annonce que 4 millions de dollars seront investis – de sa poche et grâce à un prêt de 1 million d’Investissement Québec – dans le numérique pour accélérer la cadence de production, sans avoir à souffrir trop de la pénurie de main-d’œuvre. « La main-d’œuvre est devenue un enjeu important, confirme Yvan Miron. On a donc décidé d’investir dans des plieuses, des lasers pour plaque, des lasers tubes et des CNC 5 axes. »
Stageline, qui compte 220 employés, est néanmoins à la recherche de renfort. Une douzaine de personnes d’Amérique latine arriveront d’ailleurs en juillet pour pourvoir des postes de soudeurs, d’assembleurs et d’opérateurs de machine. « Il y a au moins 20 postes à pourvoir, dit aussi Yvan Miron. On en a deux types : pour la fabrication et pour le montage des scènes. Ce sont des emplois intéressants pour les jeunes, car ils permettent de voyager partout en Amérique du Nord. »
« Nous fournissons des scènes pour 800 évènements par an. »
— Yvan Miron, président et fondateur de Stageline
Pour les besoins des organisateurs d’évènements et dans un souci de réduction de l’impact sur le terrain, Stageline offre un tout-en-un. « Certaines scènes se montent en 3 semaines avec 40 gars. Nous arrivons avec six techniciens et dix monteurs qui font deux jours de montage, raconte Yvan Miron. On a basé, depuis le début, nos concepts sur le Code du bâtiment. Avant, les composants des scènes intérieures étaient utilisés pour les scènes extérieures. C’était dangereux. J’ai voulu conscientiser les gens sur la pratique sécuritaire. Environnementale également. Ça prenait tellement de machinerie avant ! »
En entrevue, l’homme de 73 ans, « un vieux du collège classique, gratteux de guitare qui a continué dans l’industrie », parle de ses produits avec passion. Il dit ressentir encore des émotions devant une de ses scènes. « J’étais au Festival international de jazz de Montréal avec un ancien partenaire et j’aime ça toujours autant, raconte-t-il. J’ai commencé dans cette industrie car je faisais de la musique. J’étais un utilisateur qui ne trouvait pas de solution pour les scènes extérieures. J’ai décidé d’en créer des rapides d’installation. »
Aujourd’hui, 90 % de la fabrication émane de Lanaudière, même si 70 % de l’activité est aux États-Unis et que 85 % du chiffre d’affaires provient de l’extérieur du Québec. « Les revenus ont augmenté de 15 % de 2021 à 2022, affirme Yvan Miron. On a eu une bonne année, malgré la pandémie, surtout aux États-Unis. »
Même si la demande est forte et que ses scènes durent de 20 à 30 ans, Stageline travaille constamment à l’amélioration de ses produits. « Mon équipe et moi comprenons les besoins des utilisateurs, soutient Yvan Miron. On investit des millions en R & D. Comme les écrans sont de plus en plus gros, il faut des supports très sécuritaires, par exemple. On travaille aussi sur la réduction du poids, car les coûts de transport augmentent. »