L’ancien président de la Ligue des Noirs, Dan Philip, n’est plus

Le militant Dan Philip, ancien président de la Ligue des Noirs du Québec, est mort. Il avait 85 ans.

« Nous perdons aujourd’hui un grand. Merci pour tous tes combats ! », a réagi lundi le député libéral Frantz Benjamin sur les réseaux sociaux. « Tu resteras dans nos cœurs. »

Originaire de Sainte-Lucie, dans les Caraïbes, Dan Philip a dirigé la Ligue des Noirs du Québec pendant plus de 40 ans. Il a rejoint l’organisation peu après son arrivée au Québec dans les années 1970.

Connu pour s’élever contre le racisme et la discrimination, il s’est notamment impliqué dans la lutte contre la brutalité policière.

Sous sa présidence, l’organisation a intenté plusieurs poursuites pour profilage racial contre la Ville de Montréal et son service de police.

Il a pris sa retraite en 2020 à l’âge de 81 ans, laissant sa place à Max Stanley Bazin.

« Un homme de conviction infatigable »

Dans un communiqué confirmant sa mort, la Ligue des Noirs du Québec a décrit son ancien président comme « un homme de conviction infatigable, toujours prêt à donner de son temps et à exprimer sans détour ce qu’il pensait des mauvaises actions ou les dérives sociales, contraires à l’intérêt public ».

« Il a été et demeure une source d’inspiration et restera dans les mémoires collectives, pour sa constance et sa patience remarquables », a-t-elle poursuivi.

Le député libéral Frantz Benjamin a remercié pour sa part celui qui a été pendant des décennies « la voix des communautés noires ».

« Il a été une des grandes voix de l’égalité au Québec dans la lutte contre la discrimination. Il a longtemps travaillé à l’intérieur de nos communautés pour un leadership assumé et porté par les membres de nos communautés », a-t-il souligné.

Plusieurs distinctions honorifiques

Son militantisme lui a valu plusieurs distinctions au cours de sa carrière, dont le prix Rosa Parks de la Commission des droits de la personne en 2000.

En 2019, l’octogénaire a reçu la médaille de la citoyenneté de l’Assemblée nationale dans la circonscription de D’Arcy-McGee.

« Son travail est si important pour les membres de diverses communautés noires et, en fait, pour tous les Québécois et toutes les Québécoises », avait fait valoir le député libéral de l’époque, David Birnbaum.

En 2023, l’organisation juive B’nai Brith lui a décerné un certificat de reconnaissance pour son travail visant à promouvoir les relations entre Noirs et Juifs.

Un nouveau test pour assurer le suivi de la sclérose en plaques

Un logiciel québécois a été approuvé par Santé Canada pour aider au suivi de la sclérose en plaques. ETNA-MS utilise les mouvements des yeux pour évaluer la progression de la maladie.

« Il y a typiquement une attente de huit à neuf mois pour que les patients voient un neurologue spécialisé dans la sclérose en plaques », explique Étienne de Villers-Sidani, neurologue au Neuro (Institut-hôpital neurologique de Montréal). « Le logiciel peut être utilisé par un neurologue non spécialiste et peut-être même éventuellement par un médecin de famille. Un suivi plus serré de la maladie permettra d’utiliser les bons médicaments pour les différents stades. »

ETNA-MS a été validé chez 350 patients de plusieurs hôpitaux canadiens et américains par Innodem Neurosciences, l’entreprise fondée par le Dr de Villers-Sidani. La société pharmaceutique Novartis a aidé au processus.

« Cette approche devrait permettre de profiter pleinement des avancées au niveau des médicaments pour la sclérose en plaques », estime Diego Mena Martínez, directeur québécois de la Société canadienne de la sclérose en plaques.

Projet pilote

Une dizaine de cliniques canadiennes de sclérose en plaques participent actuellement à un projet pilote pour voir quels sont les effets du suivi plus serré de la maladie avec le logiciel, afin de négocier avec les gouvernements et les assureurs médicaux le remboursement de son utilisation. Selon le Dr de Villers-Sidani, près de la moitié des patients voient leur maladie progresser chaque année.

Une approbation américaine sera demandée en 2025, avec une deuxième version d’ETNA-MS, qui suivra aussi les aspects cognitifs de la sclérose en plaques. « Ces aspects cognitifs sont moins pris en compte actuellement, même s’il y a des impacts importants sur la qualité de vie. » Ces effets cognitifs incluent des difficultés de concentration.

À terme, le Dr de Villers-Sidani pense qu’ETNA-MS pourrait être utilisé pour diagnostiquer la sclérose en plaques. « Pour cela, il faudrait pouvoir distinguer l’impact sur le mouvement des yeux de la sclérose en plaques et d’autres causes, comme des tumeurs ou des AVC. »

Il travaille aussi sur les liens entre les mouvements des yeux et d’autres maladies neurologiques, comme le parkinson et l’alzheimer. Les changements dans les mouvements des yeux causés par des maladies neurologiques sont connus depuis le XIXe siècle.

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui touche 90 000 Canadiens, avec un âge moyen au diagnostic de 43 ans. La maladie provoque des faiblesses musculaires pouvant aller jusqu’à des difficultés de locomotion et de motricité fine, et des troubles de vision et cognitifs.

Annonces prébudgétaires

Les libéraux proposent un programme d’alimentation scolaire

Ottawa — Le gouvernement de Justin Trudeau a (re)mis sur la table l’idée de créer un programme national d’alimentation scolaire, lundi, dans un nouveau chapitre de l’effeuillage prébudgétaire libéral.

Le programme, qui sera contenu dans le budget du 16 avril prochain, sera lancé avec l’objectif de fournir des repas à 400 000 enfants de plus chaque année grâce à un investissement de 1 milliard sur cinq ans, a annoncé le premier ministre dans la grande région de Toronto.

« Le programme national d’alimentation scolaire change la donne. Il permettra d’atténuer la pression que ressentent les familles, d’investir directement dans l’avenir de nos enfants et de veiller à ce qu’ils soient heureux, en bonne santé et en mesure d’atteindre leur plein potentiel », a-t-il déclaré.

« Il s’agit d’une question d’équité », a-t-il ajouté, en insistant sur le thème annoncé du prochain budget que déposera la ministre des Finances, Chrystia Freeland. La grande argentière du pays, qui était présente à l’annonce, a signalé son intention de déployer le programme dès l’année scolaire 2024-2025.

Environ un enfant sur quatre (24,3 %, soit environ 1 765 000 enfants) vivait dans un ménage touché par l’insécurité alimentaire en 2022 au Canada, selon un rapport basé sur des données recueillies par Statistique Canada produit par un groupe de recherche de l’Université de Toronto.

Sur le terrain, les organismes d’aide crient famine depuis des années. Dans le budget de 2019, les libéraux avaient formulé « l’intention » de jeter les premières bases d’un programme national. Ils avaient réitéré la promesse lors de la campagne électorale de 2021, sans l’inscrire dans les budgets subséquents.

L’argent sans condition, dit Québec

Le Club des petits déjeuners, que l’absence d’un montant budgété préoccupait, a ainsi accueilli « avec enthousiasme » l’annonce « historique » faite lundi. « Cette avancée significative marque un tournant dans l’engagement du pays envers le bien-être de tous les enfants », s’y est-on réjoui.

L’organisme est l’un des nombreux partenaires qui seront appelés à participer à la mise en œuvre concrète de ce programme, un autre qui ne relève pas des compétences fédérales. Justin Trudeau ne l’a pas nié, disant avoir conscience que « chaque province et territoire a ses programmes alimentaires ».

Mais il a brandi le milliard comme argument. « On sait qu’il subsiste des besoins dans les provinces et les territoires à travers le pays, alors nous considérons que c’est une responsabilité fédérale d’augmenter l’aide afin de s’assurer que plus d’enfants aient accès à des repas nutritifs dans leur école », a-t-il argué.

« L’éducation étant un champ de compétence exclusif au Québec, il va de soi que nous demandons à recevoir ces sommes, sans aucune condition », a réagi promptement le ministre québécois responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge.

La ministre fédérale de la Famille et des Enfants, Jenna Sudds, n’en a pas fait une promesse solennelle. « Je vais certainement collaborer avec le Québec, comme nous l’avons fait avec le réseau de garderies, pour que leurs besoins uniques et leur champ de compétence soient respectés », a-t-elle néanmoins affirmé.

Les néo-démocrates et les bloquistes militaient tous deux en faveur de l’implantation d’un tel programme, et ont donc réagi favorablement à l’annonce de lundi. De son côté, le chef conservateur a semblé signaler qu’il y était opposé, en parlant du programme comme d’une « bureaucratie fédérale alimentaire ».

Un manifeste pour la reconnaissance du travail invisible des femmes

Près de 2000 individus, quelque 150 organismes et les trois partis de l’opposition à Québec appuient, en ce 2 avril, l’idée d’une Journée internationale du travail invisible qui est « majoritairement porté par les femmes ».

Cette demande a été lancée par l’Association féministe d’éducation et d’action sociale (AFEAS). Lise Courteau, sa présidente, dénonce le fait que le travail invisible « déleste le gouvernement d’un fardeau économique – à travers le travail des personnes proches aidantes notamment – et permet à d’autres, souvent des hommes, d’effectuer davantage d’heures de travail salarié (notamment grâce aux soins des enfants par les mères). Il est important de valoriser les personnes qui accomplissent le travail invisible ».

Le Manifeste pour la valorisation du travail invisible a été remis par l’AFEAS à Martine Biron, ministre responsable de la Condition féminine, le 27 mars.

Ce jour-là, Pascale Déry, ministre de l’Enseignement supérieur, a annoncé que la situation budgétaire du Québec ne permettait pas, finalement, de rémunérer les stages des élèves du cégep et des étudiants de l’université, soulevant de ce fait un tollé. Un an plus tôt, les élus à l’Assemblée nationale avaient adopté une motion à l’unanimité pour la rémunération des stages, effectués en grande majorité par de jeunes femmes qui étudient en soins infirmiers, en psychoéducation et en travail social, notamment.

De façon générale, au sujet du manifeste, Méganne Perry Melançon, porte-parole du Parti québécois, a déclaré que « le travail invisible qu’effectuent les femmes de manière disproportionnée est essentiel au fonctionnement de notre société. Tous gagneraient à ce que le travail invisible reçoive une meilleure reconnaissance et que ce travail soit valorisé, c’est pourquoi la Journée du travail invisible doit officiellement être mise en œuvre ».

« Le travail invisible n’a d’immatériel que le nom, a pour sa part lancé Ruba Ghazal, responsable de la condition féminine pour Québec solidaire. Il ne tient qu’au gouvernement de réaliser sa Stratégie pour l’égalité ; ce faisant, il fera un pas important pour rendre visible et valoriser ce travail essentiel à la bonne marche du monde et réalisé majoritairement par les femmes. »

Brigitte B. Garceau, responsable de la condition féminine pour le Parti libéral du Québec, dit ajouter sa voix « à la demande de création d’une Journée nationale du travail invisible. Nous le devons aux milliers de personnes qui travaillent dans l’ombre ».

Le grand ménage du printemps débute

La Ville de Montréal a commencé lundi son grand nettoyage des rues et des trottoirs, alors qu’entrent en vigueur les interdictions de stationner à certaines périodes de la semaine. À l’échelle de la ville, 600 camions-citernes, lave-trottoirs, balais de rue et aspirateurs se mettent en branle. Rappelons qu’environ 60 % des déchets ramassés proviennent de l’industrie de la restauration rapide et qu’environ 30 % sont des mégots de cigarettes. — Isabelle Ducas, La Presse

Crise en Haïti

Le Canada élargit l’admissibilité à son plan d’évacuation

Ottawa élargit son plan d’évacuation de personnes d’Haïti pour inclure les proches de Canadiens et les résidents permanents à partir de mercredi, si les conditions le permettent. Le gouvernement a également organisé un vol nolisé pour les Canadiens en partance d’un endroit non divulgué selon le tarif du marché pour un vol régulier Montréal–Port-au-Prince. « Nous ne voulons pas diviser les familles », a déclaré lundi la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, en entrevue. « Nous accepterons désormais des Canadiens ou leurs conjoints, leurs enfants, mais aussi des résidents permanents, leurs conjoints et leurs enfants. » Mme Joly avait annoncé une semaine auparavant que le Canada transportait par hélicoptères des personnes munies d’un passeport canadien valide d’Haïti vers la République dominicaine voisine. Depuis, 153 citoyens sont partis. Désormais, le Canada enverra ses hélicoptères ailleurs depuis la capitale haïtienne de Port-au-Prince. Les résidents permanents peuvent être transportés par avion ainsi que leurs conjoints, conjoints de fait et enfants à charge.

— La Presse Canadienne

Traité Petapan

Les Premières Nations déplorent une « impasse » avec Québec

Un an après l’échéance que s’était fixé le gouvernement du Québec pour conclure un traité avec trois communautés innues de la Côte-Nord et du Saguenay–Lac-Saint-Jean, les Premières Nations concernées font une sortie publique pour dénoncer « l’impasse » dans laquelle elles se trouvent. Dans un communiqué publié lundi, les chefs des Premières Nations d’Essipit, de Pekuakamiulnuatsh et de Nutashkuan préviennent que le projet de Traité Petapan « est mis en péril par la mauvaise foi du gouvernement du Québec ». Ils soutiennent que le gouvernement a renié son engagement de conclure une entente avant l’échéance, fixée au 31 mars 2023, a imposé un nouveau délai et a exigé de nouvelles informations. Un an plus tard, les trois chefs disent n’exclure aucun scénario, dont celui de la voie judiciaire, qu’ils envisagent « très sérieusement ». « Malgré l’ouverture dont nous avons fait preuve, l’impasse subsiste et celle-ci met sérieusement en péril le projet de traité et, plus largement, les relations entre nos communautés et l’État québécois », ont-ils ajouté. — La Presse Canadienne

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