Pour tous les styles... ou presque

Votre sac à main vous fait sacrer quand vous enfourchez votre vélo (sans compter ce fichu mal d’épaule), tandis que votre sac en bandoulière vous donne l’impression de ne pas avoir évolué depuis l’époque de l’école secondaire ?

Jusqu’à tout récemment, vous auriez commis un faux pas en optant pour un petit sac à dos, relégué au rang des quétaineries depuis son heure de gloire, dans les années 90. Réjouissez-vous : le sac à dos est enfin sorti des boules à mites. « On le voit depuis le printemps 2014, mais monsieur et madame Tout-le-Monde n’avaient pas tendance à se le procurer, note Karine Dubé, styliste pour femmes chez Les Effrontés. Maintenant, on le voit beaucoup plus, même dans les grandes marques : Chanel, Michael Kors, Louis Vuitton, DKNY… »

Deux styles sont à l’honneur : les sacs à dos « hippies chic », malléables, faits en matière naturelle, et les sacs à dos en cuir rigides, structurés. Les couleurs en vogue ? Le bordeaux, le noir, le blanc, le gris et le jaune moutarde.

La tendance n’est pas passée inaperçue ici, tant chez les grandes marques qu’auprès des petits acteurs. Certains en offrent un ou deux modèles (dont Martin Dhust et Kimberly Fletcher), tandis que d’autres, comme Woolfell et Rachel F., en font un véritable incontournable.

RETOUR AUX SOURCES

Rencontrée dans son atelier de la rue Sainte-Catherine Est, la designer Rachel Fortin était en pleine production de sa nouvelle ligne. Autour d’elle, quelques employés s’affairaient à tailler le cuir et à coudre des pièces.

Il y a quatre ans à peine, Rachel Fortin ne produisait aucun sac à dos, préférant se concentrer sur les sacs à main. Aujourd’hui, ses sacs à dos constituent près de la moitié de sa production. La demande est là.

« Avant, on portait le sac à dos pour aller à l’école ou en camping. Maintenant, on le porte comme sac à main en tout temps, même avec une robe. C’est un peu comme les tatouages ; ça passe mieux ! »

— Rachel Fortin, designer

Ses sacs à dos (ses deux lignes, Lowell et Rachel F., en comptent cinq modèles) ont un point en commun : leur simplicité.

« Je pense que la mode, en ce moment, c’est le retour aux sources : on s’inspire de ce qui a été fait à l’époque. Deux bandes en avant, des trucs très simples. »

PARFOIS TENDANCE, PARFOIS QUÉTAINE ?

En plus de son côté pratique et confortable, le sac à dos peut aussi avantager la silhouette, parce qu’il n’ajoute pas de volume au ventre et aux hanches, note la styliste Karine Dubé.

Par contre, dit-elle, il faut savoir le porter.

« Ma clientèle, en général, n’est pas prête au sac à dos », poursuit Karine Dubé, qui ne s’est pas encore elle-même laissée tenter.

Pour porter le sac à dos malléable, Karine Dubé conseille d’opter pour le look Boho chic (matières naturelles, suède, pantalons évasés, dentelle). Le sac à dos rigide, pour sa part, convient au style sobre « Calvin Klein des années 1980-1990 ».

De son côté, Rachel Fortin ne pense pas qu’il faille s’habiller d’une façon particulière pour porter un sac à dos.

« Un sac comme ça, noir, tu peux le porter autant avec une robe fleurie, un jeans et un t-shirt qu’avec un tailleur, dit-elle en regardant son modèle Amsterdam, sur la table. Non, à mon avis, c’est pour tout le monde. »

QU’EST-CE QU’ON VÉRIFIE ?

SON CÔTÉ PRATIQUE : puis-je transporter mon ordinateur portable ? Où puis-je mettre mon portefeuille et mes clés ?

SA FABRICATION : les coutures sont-elles solides ? Le cuir est-il de bonne qualité ?

SA GROSSEUR : « Comme tout accessoire de mode, le sac à dos doit être proportionnel à la taille de la personne », dit Karine Dubé.

Tendace

LE VINTAGE À L’HONNEUR CHEZ LES JEUNES

Le retour aux sources est aussi le mot d’ordre chez les jeunes, qui chouchoutent deux marques : Herschel (fondée en 2009 à Vancouver), et Fjallraven, une marque suédoise qui existe depuis les années 60. Leur point en commun : un style vintage plein air/alpinisme. À la boutique Néon, rue Saint-Denis, les différents modèles de ces deux entreprises tapissent les murs du sous-sol, consacré uniquement aux sacs à dos depuis 2013. « Avant, les étudiants s’achetaient un sac à dos par année, note le gérant, Rajesh Kumar. Maintenant, tout le monde a un sac à dos. » Souvent, les clients en achètent un pour chaque occasion : le sport, le week-end, le soir… « Et c’est bon pour nous autres », chuchote le propriétaire, Irving Tajfel. Les affaires doivent être bonnes : Irving Tajfel a ouvert ces derniers jours une boutique entièrement consacrée à la marque Fjallraven au centre-ville de Montréal.

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