Médias 

Bonne récolte pour La Presse au gala de la FPJQ

La récolte a encore une fois été faste pour La Presse, hier soir au gala de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) : quatre de ses membres ont vu leur travail primé lors d’une soirée qui récompensait les meilleurs artisans de la nouvelle de la province.

Gabrielle Duchaine, journaliste à La Presse depuis 2012, a reçu le prestigieux prix Judith-Jasmin, dans la catégorie « Nouvelles, médias nationaux », pour son texte « Le dossier noir des ambassades ». Elle y dressait le portrait sombre de cas de trafic humain, de conditions de vie abominables, de sévices ou de travail forcé imposés aux domestiques de près d’une dizaine de missions diplomatiques étrangères installées au Canada. Elle a devancé son collègue Vincent Larouche dans cette catégorie.

« Je suis très, très content. Gabrielle fait partie d’un très petit noyau dur de jeunes journalistes de la génération montante, et Vincent aussi. Ce n’est pas le premier prix qu’elle gagne et ce ne sera pas le dernier, avec les reportages qu’elle vient de publier et qu’elle prépare. Comme dirait l’entraîneur du Canadien, on a beaucoup de profondeur dans notre équipe ! », a lancé Éric Trottier, éditeur adjoint et vice-président de La Presse.

M. Trottier s’est aussi dit très fier du travail des photographes et vidéastes de La Presse, qui ont offert une performance remarquable lors de la remise des prix Antoine-Desilets en remportant trois des six récompenses décernées aux meilleures photographies de presse de l’année au Québec.

Marco Campanozzi a gagné les honneurs dans la catégorie « Reportage » pour sa série de photos sur les jeunes frères autistes Isaak et Noah. Le talent d’Ivanoh Demers, qui a soumis la photo « Le premier jour », a été récompensé dans la catégorie « Vie quotidienne ». En multimédia, le vidéaste Martin Leblanc a séduit le jury pour la deuxième année de suite avec les images du grand reportage « Les fantômes du Rwanda ».

« Nous misons énormément sur la photo, surtout dans La Presse+. Nous offrons une qualité extraordinaire qui plaît énormément à nos lecteurs. Nous avons l’impression d’avoir mis sur pied la meilleure équipe de photographes au pays et le fait que leur travail ait été reconnu, une fois de plus, ça me rend vraiment heureux », a déclaré M. Trottier.

AUTRES DISTINCTIONS

La FPJQ, dont le congrès a lieu à Saint-Sauveur cette année, a tenu à souligner le travail de Florian Sauvageau. La Fédération a rendu un vibrant hommage à ce journaliste, enseignant, chercheur et analyste qui sert la cause du journalisme depuis les années 60.

Alec Castonguay et Noémi Mercier, de L’actualité, ont eux aussi reçu un prix digne de mention. Ils ont remporté le Grand Prix Judith-Jasmin pour leur enquête sur les crimes sexuels dans les Forces armées canadiennes.

Dans la catégorie « Enquête », le travail d’Anne Panasuk, Yves Steiner, Chantal Cauchy et Emmanuel Marchand, de Radio-Canada, a été primé. Leur reportage « Zorro des ponts », diffusé à l’émission Enquête, leur a valu cette distinction. Les journalistes y faisaient état de paiements douteux versés à un haut dirigeant de la Société des ponts dans le but d’obtenir un important contrat de réfection du pont Jacques-Cartier.

Le reportage « La tragédie de Lac-Mégantic », de Radio-Canada, a remporté le prix Judith-Jasmin dans la catégorie « Grand reportage ». Les journalistes Danny Lemieux, Chantal Théorêt, Pier Gagné et André Bernard ont produit le document, qui a été présenté à l’émission Découverte.

Les journalistes Stéphan Dussault et Kathryne Lamontagne, respectivement du Journal de Montréal et du Journal de Québec, ont été récompensés dans la catégorie « Journalisme de service » pour leur enquête sur la vente de poisson, « Payer pour du mauvais poisson ».

David Gutnick, de CBC Radio One, a vu son travail récompensé dans la série « Portraits » grâce à « Figures in Flight. A Documentary About Dance in Prison ».

Josée Blanchette, du Devoir, a remporté les grands honneurs dans la catégorie « Opinion » pour sa chronique « Les aiguilles et le Folfox », dans laquelle elle annonçait mettre fin à ses traitements de chimiothérapie.

Le prix de la meilleure nouvelle dans les médias locaux et régionaux a été remis à Daniel Leblanc, du Droit. Dans « Désastre d’urbanisme à Aylmer », il faisait état d’une erreur de la ville de Gatineau qui a autorisé la construction d’une luxueuse résidence de 2,5 millions au mauvais endroit.

En photographie, les reporters François Drouin, d’Infodimanche.com, et Dario Ayala, de The Gazette, ont tous les deux reçu les grands honneurs dans la catégorie « Nouvelle ». Le prix Antoine-Desilets du portrait a été remis à Annik MH De Carufel, du Devoir, tandis que le prix de la meilleure photo sportive a été décerné à Yan Doublet, du Soleil.

La bourse Arthur-Prévost, qui reconnaît le talent de journalistes prometteurs ayant moins de cinq ans d’expérience, a été remise au journaliste Jean-Nicolas Blanchet, du Journal de Québec.

Le Conseil supérieur de la langue française a finalement décerné les prix Jules-Fournier (presse écrite) et Raymond-Charette (presse radiotélévisée) à la journaliste globe-trotter Monique Durand et à Pierre Chastenay, animateur à Télé-Québec. Les journalistes Fabien Deglise, du Devoir, et Sophie-Andrée Blondin, d’ICI Radio-Canada Première, ont quant à eux reçu les prix Coup de cœur, dans les catégories médias écrits et médias de la presse radiotélévisée, respectivement.

ACCÈS À L'INFORMATION

Un peu plus tôt dans la journée, le ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques a admis devant les journalistes participant au Congrès de la FPJQ qu’une crise de confiance opposait les médias au gouvernement sur la question de l’accès à l’information.

En tout début de mandat, Jean-Marc Fournier et son chef Philippe Couillard s’étaient engagés à réformer complètement le système par lequel la presse – et les citoyens – peut se procurer les documents détenus par l’État.

Hier, le ministre Fournier a dit « tendre la main » aux journalistes pour corriger les problèmes actuels.

« Il y a de la place à l’amélioration. Il est évident qu’il y a une culture [du rejet des demandes d’accès à l’information] qui a pris l’espace. »

— Jean-Marc Fournier, ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques

S’adressant aux intervenants sceptiques dans l’assistance, il a demandé un peu de patience. « Attendez de voir les résultats », a proposé M. Fournier.

En fin d’après-midi, l’homme de presse français Edwy Plenel a fait l’éloge du journalisme d’enquête et a dit souhaiter un « nouvel âge d’or » pour la profession, grâce à « une alliance de la tradition et de la modernité ».

M. Plenel a fondé le média internet Mediapart, qui s’est rapidement fait connaître en France pour ses enquêtes ravageuses dans les sphères politiques et financières.

« Nous devons mener la bataille contre le recul de nos acquis », a-t-il lancé, dans un appel à résister aux différentes pressions imposées aux journalistes.

En plus d’assister à ces deux allocutions, les congressistes réunis à Saint-Sauveur ont discuté d’éthique des médias, de la place des opinions dans la presse et de l’avenir de Radio-Canada.

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