Applis

Réviser en s’amusant

À quelques enjambées de la rentrée scolaire, Alloprof lance deux applications gratuites pour aider les jeunes à réviser leurs conjugaisons de verbes. Conjugo est un jeu où le jeune doit répondre correctement à des questions de conjugaison pour surmonter des obstacles. C’est lui qui choisit au départ les verbes qu’il veut revoir. Irregular Verbs Challenge s’intéresse aux verbes irréguliers en anglais. L’organisme d’aide aux devoirs offre également, depuis le printemps dernier, une application qui permet aux élèves de faire des exercices de vocabulaire et un jeu, Fin lapin, pour les aider à réviser leurs tables mathématiques.

— Jean Siag, La Presse

Rentrée scolaire

Les dangers d’être un « parent hélicoptère »

Être très impliqué dans l’éducation de nos enfants peut sembler être une bonne stratégie pour les aider à récolter quelques « A ». À long terme cependant, leur développement risque d’en souffrir.

Les « parents hélicoptères », vous connaissez ? Ce sont ces parents qui planent sans cesse au-dessus de leurs enfants, essayant de les protéger de tout obstacle. Lorsqu’elle était doyenne des étudiants de première année à l’Université Stanford, en Californie, Julie Lythcott-Haims en a vu toutes sortes de spécimens : il y avait ceux qui faisaient les devoirs de leurs enfants, les réveillaient les matins d’examens, effectuaient leurs choix de cours à leur place ou contactaient les professeurs pour négocier une meilleure note, par exemple.

Des comportements qui ont atteint des proportions épidémiques, selon l’auteure du livre How to Raise an Adult (Comment élever un adulte). En fait, « chaque fois que nous faisons ce que nos enfants sont capables de faire eux-mêmes, ou presque capables de faire », nous révélons le parent hélicoptère qui est en nous, et nous les empêchons d’apprendre à se débrouiller, selon elle.

« La plupart des parents le sont un peu, à divers degrés, même si peu de gens reconnaissent faire partie de cette catégorie », lance la Dre Jennifer Lewy, psychologue clinicienne spécialisée en enfance et en adolescence.

« À force de voir les autres parents s’immiscer dans chaque facette de l’éducation de leurs enfants, ça devient la norme. »

— La Dre Jennifer Lewy

« Nos parents n’étaient pas aussi impliqués dans nos vies et ailleurs, en Europe par exemple, les gens n’ont pas nécessairement les mêmes attentes », dit la psychologue, en soulignant les composantes générationnelle et culturelle de ces comportements.

Évidemment, un devoir révisé (ou rédigé !) par maman obtiendra une meilleure note, mais ce genre d’aide constante empêche l’enfant de devenir autonome. « Le message qu’on lui envoie, c’est : “tu n’es pas assez bon, alors je vais le faire à ta place”, et il retient que c’est le résultat final qui compte, pas l’effort. À court terme, ça semble être une bonne idée. Mais à long terme, c’est préjudiciable », ajoute la Dre Lewy.

D’ailleurs, selon une étude publiée en 2012 par des chercheurs de l’Université Brigham Young, en Utah, les élèves dont les parents étaient surimpliqués dans leur éducation participaient moins à l’école et étaient plus susceptibles d’être en retard ou de manquer des cours, par exemple.

Selon une autre étude publiée en 2011 par des chercheurs de l’Université du Tennessee à Chattanooga, les enfants de parents hélicoptères avaient plus de risques d’être médicamentés parce qu’ils étaient anxieux ou déprimés.

« Ces jeunes sont anxieux parce qu’ils manquent de confiance en eux, parce qu’on ne leur a jamais donné la chance d’essayer, et de se tromper. Ils sont paralysés par la peur de l’échec. »

— La Dre Jennifer Lewy

Ces enfants surprotégés ont aussi tendance à adopter plus de comportements à risque à partir de l’adolescence – en consommant plus de drogues et d’alcool, ou encore en ayant des relations sexuelles non protégées, selon Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice et auteure du livre Le bonheur d’être un parent imparfait. « Parce qu’ils ne savent pas trop comment gérer la liberté, ils vont dans les extrêmes », dit-elle.

« Souvent, un parent hélicoptère ne se reconnaît pas, et pense bien faire. On a simplement l’impression d’agir par amour et d’être un bon parent. On pense que c’est normal de faire tout ce qui est possible pour nos enfants. Et ceux qui ne sont pas surprotecteurs se sentent même jugés ! », dit-elle.

Il est donc important de se détacher et de laisser ses enfants apprendre de leurs erreurs, selon Julie Lythcott-Haims, quitte à les voir échouer à un examen ou suivre des cours d’été. « C’est notre devoir en tant que parents d’élever des êtres compétents et autonomes. Même les oiseaux poussent leurs petits hors du nid pour les forcer à voler de leurs propres ailes », conclut-elle.

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