COVID-19

« Des résultats encourageants »

Moins de nouveaux cas, moins de personnes hospitalisées, moins de morts. À la veille d’un assouplissement du confinement, le bilan du Québec s’est singulièrement amélioré. La province a même rapporté lundi moins de 1000 nouveaux cas, une première depuis la mi-novembre.

Les cas en diminution

« On a de bons résultats encourageants, mais il ne faut pas que ça entraîne un relâchement collectif. Il va falloir être très prudents », prévient Benoît Mâsse, professeur de santé publique à l’Université de Montréal. Le Québec a rapporté 890 nouveaux cas de COVID-19 lundi, soit le plus petit bilan depuis novembre. Calculée sur une semaine, la moyenne quotidienne des nouveaux cas s’établit désormais à 1230. C’est la moitié moins que le sommet observé durant la période des Fêtes. « C’est une vraie diminution. On peut penser que la diminution est liée partiellement à la fin de la période des Fêtes et au couvre-feu », indique Marie-France Raynault, experte en médecine sociale et préventive à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.

Baisse généralisée… sauf chez les enfants

Les données sur les cas par groupes d’âge permettent de constater que la baisse est généralisée, à une exception près : les moins de 10 ans. Depuis une semaine, on recense en moyenne 155 cas chaque jour chez les enfants, en hausse de 7 % par rapport à la semaine précédente. Rappelons que les cours ont repris au primaire le 11 janvier. Les cas sont en diminution chez les 10-19 ans, mais la tendance à la baisse a nettement ralenti. Selon Mme Raynault, cette augmentation des cas pourrait être liée à un plus grand dépistage en milieu scolaire. « L’école, c’est un endroit où on teste beaucoup, donc s’il y a un cas, il va être signalé, ce qui n’est pas nécessairement le cas pour le reste de la population », explique Mme Raynault. Chantal Sauvageau, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive à l’Institut national de santé publique du Québec, ajoute qu’une partie de ces résultats pourraient également s’expliquer par le maintien de l’ouverture des services de garde.

Embellie chez les aînés

La baisse la plus forte continue à se faire sentir chez les 70 ans et plus. Les nouveaux cas dans ce groupe ont diminué de 30 %. En fait, depuis le début de janvier, les plus âgés ont réduit de moitié leur taux d’infection quotidien. Ce groupe comptant les personnes les plus vulnérables face à la COVID-19, cette baisse pourrait expliquer la diminution des hospitalisations ainsi que des décès observée depuis peu. « Je me dis que c’est peut-être un peu tôt pour le dire, mais le vaccin a peut-être pu avoir un effet », indique Mme Raynault. Selon Mme Sauvageau, les mesures plus strictes dans les résidences privées pour aînés (RPA) ont probablement été bénéfiques. « Pendant le temps des Fêtes, il y a eu un rehaussement des mesures entre autres dans les RPA. Je pense que ces mesures ont vraiment aidé », indique-t-elle.

Décès en baisse

Le sommet de la deuxième vague quant aux décès semble avoir été dépassé. Depuis une semaine, la moyenne des décès a fortement diminué, passant de 62 à 44 par jour. À noter, cette baisse survient deux semaines après le sommet dans les nouveaux cas et une semaine après la baisse des hospitalisations. Un tel décalage avait également été observé lors de la première vague au printemps 2020. Depuis une semaine, les deux tiers des morts sont survenues dans le Grand Montréal : 79 dans l’île et 67 en Montérégie. La Capitale-Nationale a déploré 38 morts tandis que sa voisine, Chaudière-Appalaches, en a rapporté 18. Cette tendance à la baisse vient clore un mois particulièrement difficile alors que le Québec a rapporté 1450 morts en janvier.

Tendance à la baisse dans les hôpitaux

Le Québec a rapporté lundi une légère hausse des hospitalisations alors que 1144 personnes se trouvaient à l’hôpital, soit huit de plus que la veille. Reste que la tendance demeure à la baisse puisque ce bilan représente tout de même une diminution de 13 % par rapport à la semaine précédente. La situation se détend aussi aux soins intensifs, où l’on compte 183 personnes, soit 34 de moins que la semaine précédente.

Positivité en baisse

Le nombre de tests a encore légèrement diminué au cours de la dernière semaine. Environ 30 500 prélèvements ont été effectués par jour, contre 31 700 la semaine précédente. Malgré cette diminution, le taux de positivité des tests a continué sa baisse en raison de la forte diminution des nouveaux cas découverts. Ainsi, 4,2 % des prélèvements ont été positifs depuis une semaine, soit en deçà du seuil de 5 % recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.

Vaccination au ralenti

Confronté à une pause forcée dans la livraison de doses, le Québec a dû ralentir sa campagne de vaccination. À peine 2600 doses ont été administrées en moyenne depuis une semaine. Ainsi, 239 023 Québécois ont reçu à ce jour une première dose, soit 2,8 % de la population. Toutes les doses ayant été administrées, de nouvelles doses sont attendues cette semaine, ce qui devrait permettre de relancer la campagne. « La vaccination au Québec est au point mort pour quelques semaines, mais au moins, il y a de bonnes nouvelles avec Novavax, Johnson & Johnson et AstraZeneca. On pourrait se retrouver bientôt avec cinq vaccins, dont certains sont beaucoup plus faciles à produire et à entreposer », se réjouit M. Mâsse.

L’Ontario signale son premier cas de variant sud-africain

L’Ontario signale son premier cas de variant du coronavirus qui est apparu en Afrique du Sud et le médecin hygiéniste en chef de la province a prévenu que ce ne serait pas le dernier. Le Dr David Williams a annoncé lundi que le « variant sud-africain » avait été signalé dans la région de Peel chez une personne qui n’avait ni voyagé ni eu de contact connu avec un voyageur. Il a rappelé que selon les données en provenance d’Afrique du Sud, ce variant a une charge virale plus élevée, ce qui signifie qu’il peut être plus infectieux. Un petit nombre de cas ont déjà été confirmés dans d’autres provinces canadiennes, dont l’Alberta et la Colombie-Britannique. Le variant sud-africain est l’un des trois « variants préoccupants » pour lesquels la Santé publique en Ontario intensifie le dépistage. Les autorités ont déjà confirmé des dizaines de cas du « variant britannique » dans la province depuis sa première détection en décembre. Plus tôt lundi, la région de York, en banlieue nord de Toronto, a confirmé qu’elle avait enregistré 39 cas au total du variant britannique. — La Presse Canadienne

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