Un suspect septuagénaire, un fait rare
Le tireur de la fusillade de samedi soir à Monterey Park, en Californie, a été identifié par les autorités locales comme étant un homme de 72 ans, ce qui en fait une rareté dans la liste de plus en plus longue des auteurs de tueries de masse du pays, qui ont tendance à être beaucoup plus jeunes.
L’âge médian des tireurs dans les fusillades de masse aux États-Unis au cours des six dernières décennies est de 32 ans, selon le Violence Project, un centre de recherche à but non lucratif financé par l’Institut national de la justice. En 2020, il n’y a eu qu’un seul autre auteur de tuerie de masse âgé de plus de 70 ans.
Les tireurs de masse ont tendance à « cibler des lieux représentatifs de leurs griefs », a déclaré James Densley, cofondateur du Violence Project et professeur à la School of Law Enforcement and Criminal Justice de la Metro State University, au Minnesota.
Il ajoute que les tireurs de masse dans un cadre scolaire sont souvent des élèves. Les fusillades de l’école primaire Robb à Uvalde, au Texas, l’année dernière, et de l’école primaire Sandy Hook à Newtown, dans le Connecticut, en 2012, ont été perpétrées par d’anciens élèves de ces écoles.
Monterey Park est une communauté majoritairement asiatique et américano-asiatique. Plusieurs des victimes de la fusillade de samedi étaient âgées de 50 à 60 ans.
Alors que l’âge moyen d’un tireur de masse se situe au début de la trentaine, il y a des personnes qui commettent des fusillades alors qu’elles ont entre 20 et 40 ans, ce qui reflète la façon dont ces attaquants peuvent se trouver dans des « périodes de transition » dans lesquelles « vous avez l’impression de ne pas être à votre place, et la violence suit », a déclaré M. Densley. Il a qualifié le tireur de Monterey Park d’« aberrant » en ce qui concerne l’âge.
« L’idée rigide et hégémonique de la masculinité toxique »
L’écrasante majorité des tireurs de masse mentionnés dans le rapport du Violence Project étaient des hommes. Cela reflète probablement la pression sociale exercée sur les hommes pour qu’ils « soient plus forts, plus coriaces et qu’ils aient le dernier mot, ce dernier mot étant parfois la violence », a affirmé Vickie Jensen, professeure au département de criminologie et d’études judiciaires de la California State University de Northridge.
Les réseaux sociaux ont été cités comme un facteur dans les récentes fusillades de jeunes hommes, notamment les attaques d’Uvalde et de Buffalo, dans l’État de New York, reflétant « un problème qui se croise avec la diffusion et le renforcement de l’idée rigide et hégémonique de la masculinité toxique », a souligné Mme Jensen. Ce problème ne se posait pas il y a plusieurs décennies.
Il y a eu quelques fusillades de masse aux États-Unis dans lesquelles le tireur avait plus de 60 ans.
Dans l’une des plus importantes, la fusillade de 2017 à Las Vegas qui a fait 58 morts, le tireur, Stephen Paddock, avait 64 ans. Paddock était un ancien postier et contrôleur fiscal, et sa santé mentale et physique s’était détériorée dans les mois précédant la fusillade.
Une 11e victime de la fusillade dans une salle de bal populaire du sud de la Californie est décédée à l’hôpital lundi, alors que les enquêteurs continuent de chercher le mobile du tireur.
Le massacre dans une salle de bal populaire d’une banlieue sino-américaine prospère a été suivi d’une attaque déjouée dans une autre salle de danse voisine et d’une journée de recherches dans la région de Los Angeles, dimanche. Le tireur présumé est mort d’une blessure par balle qu’il s’est lui-même infligée.