COMMANDITÉ

La recherche sur le cancer en 5 points

La recherche s’avère absolument indispensable pour lutter contre le cancer. Voici cinq faits intéressants qui le démontrent.

La recherche fondamentale : la pierre angulaire de l’innovation

La recherche fondamentale est à l’origine de tout progrès dans le combat contre le cancer. Menée en laboratoire, cette forme de recherche, effectuée principalement dans des centres de recherche universitaires, vise à mieux comprendre les mécanismes cancéreux, ce qui permet par la suite de développer de nouveaux traitements.

« On sait aujourd’hui que le cancer n’est pas une seule maladie, mais un regroupement de maladies », explique le DMichel Bouvier, directeur général de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal. « De plus, parmi les diverses formes de cancer – du cerveau, du poumon et du sein, par exemple –, il existe plusieurs sous-catégories de cancer dont les causes se révèlent différentes et qui nécessitent donc des thérapies distinctes, d’où l’importance de réaliser des travaux de recherche fondamentale pour découvrir ces causes. »

Des laboratoires aux patients

« Lorsque les travaux de recherche fondamentale permettent d’identifier une cible thérapeutique prometteuse – c’est-à-dire la protéine ou le gène à l’origine du cancer –, il y a ensuite plusieurs étapes à franchir avant l’identification d’un médicament candidat et sa mise en application. »

— Dr Michel Bouvier, directeur général de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal

Les chercheurs doivent en effet valider la cible expérimentalement ainsi qu’identifier les molécules qui vont interagir avec elle et avoir un potentiel thérapeutique. Ils doivent ensuite s’assurer que le médicament candidat identifié n’est pas toxique et qu’il s’avère efficace, en effectuant notamment des études précliniques (sur des modèles animaux) et des essais cliniques (chez des patients) pour obtenir les autorisations de mise en marché par les autorités réglementaires comme Santé Canada.

Auparavant, il fallait compter de 15 à 20 ans pour qu’une découverte en laboratoire se transforme en un nouveau traitement ; aujourd’hui, ces délais peuvent être réduits à environ 10 ans.

« À l’IRIC, on s’est dotés d’outils qui permettent d’amener une découverte scientifique jusqu’aux études précliniques pour ensuite la transférer vers les milieux cliniques afin d’offrir aux patients de nouvelles thérapies plus rapidement », soutient le directeur général.

Des avancées majeures

« La recherche sur le cancer a connu des avancées gigantesques au cours des dernières décennies, notamment en permettant l’apparition de nouvelles thérapies plus efficaces », assure le DBouvier. En effet, si autrefois le mot « cancer » signifiait pratiquement une condamnation à mort, les chances de survie s’avèrent désormais bien meilleures. Les chiffres reflétant les progrès de la recherche sont d’ailleurs éloquents : selon les données de la Société canadienne du cancer pour la période allant de 2015 à 2017, la survie nette à cinq ans prédite pour tous les cancers combinés atteignait 64 %, tandis qu’elle était d’environ 25 % dans les années 1940. « Et ces progrès s’accélèrent, car on vit actuellement une période très stimulante pour la recherche sur le cancer », poursuit le directeur général.

« Bien qu’il reste encore beaucoup d’enjeux et de défis, les travaux en cours sont remplis d’espoir, car ils comptent plusieurs solutions prometteuses. »

De nouveaux domaines de recherche en cancer

« De nouveaux domaines de recherche en cancer se sont développés depuis quelques années et laissent penser qu’il y aura beaucoup plus de solutions pour traiter les cancers dans un avenir rapproché », souligne le DBouvier. Parmi ceux-ci, l’immunothérapie, une thérapie qui utilise le système immunitaire du patient pour lutter contre le cancer, constitue un domaine de recherche en plein essor. Elle vise notamment à renforcer ou à rétablir les défenses immunitaires naturelles pour les aider à reconnaître et à détruire les cellules tumorales.

« La thérapie ciblée ou personnalisée représente un autre domaine qui connaît une croissance exponentielle », ajoute le directeur général. Les travaux de recherche fondamentale permettent ainsi d’identifier la perturbation cellulaire qui est responsable d’une tumeur spécifique et de développer par la suite un médicament plus efficace qui agit précisément sur cette anomalie et qui entraîne moins d’effets secondaires.

Un exemple de thérapie prometteuse

« La molécule UM171, développée dans les laboratoires de l’IRIC par les équipes des docteurs Sauvageau et Marinier, constitue un bel exemple de thérapie qui devrait voir le jour prochainement », soutient le DBouvier. Cette molécule permet d’augmenter le nombre de cellules souches de sang de cordon ombilical. Or, la greffe de sang de cordon représente une alternative intéressante à la greffe de moelle osseuse dans le traitement de personnes atteintes de leucémie aiguë à risque élevé de rechute. « Cette découverte a franchi les différentes étapes menant à son approbation et est actuellement en attente d’une autorisation pour sa commercialisation, notamment en Europe. Déjà plus de 100 personnes atteintes d’une leucémie ont été traitées avec cette thérapie cellulaire lors des études cliniques », précise le chercheur.

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