Mon clin d'œil

« Rambo était avec les camionneurs du Canada. Nous aussi, on veut Stallone de notre côté ! »

— Le convoi de la liberté en France

Résidences pour aînés

Une réalité plus nuancée

L'auteur réagit à l’éditorial « Un minimum de décence pour les aînés »*

L’éditorial de Philippe Mercure du 6 février dernier, « Un minimum de décence pour les aînés », mérite une mise en contexte. On ne peut pas prendre un ou deux cas et les utiliser pour dépeindre l’ensemble des résidences pour aînés. On ne devrait pas extrapoler à partir de quelques cas. La réalité est plus nuancée.

Première précision : il y a une différence marquée entre les résidences pour aînés (RPA) et les CHSLD. Dans le premier cas, on parle de gens qui ont choisi d’y habiter. C’est leur domicile. Dans le deuxième, ce sont des centres d’hébergement pour des gens peu ou pas autonomes pour lesquels des soins de santé quotidiens sont nécessaires.

Les 150 000 personnes qui ont fait le choix d’habiter l’une des quelque 1600 RPA sont globalement heureuses de leur décision.

Un sondage Léger réalisé auprès des résidants nous apprend que 98 % d’entre eux disent se sentir en sécurité, 94 % sont satisfaits de leur résidence, 91 % la recommanderaient à un ami, 98 % indiquent être satisfaits des soins prodigués par les employés, etc.

Deuxième précision : les RPA sont très encadrées. Elles doivent toutes recevoir une certification du ministère de la Santé et des Services sociaux qui assure qu’elles se conforment aux nombreux critères et normes que l’on retrouve dans le Règlement sur la certification des résidences privées pour aînés. Celui-ci, qui compte 32 pages, est accompagné d’un « manuel d’application » de 130 pages.

En fait, elles sont tellement encadrées que leur secteur était l’un des seuls qui ont été particulièrement ciblés à l’occasion de la démarche de consultation visant à élaborer le Plan d’action gouvernemental en matière d’allègement réglementaire et administratif.

Modèle d'affaires brisé

Troisième précision : les gestionnaires de RPA qui choisissent de se décertifier, de modifier le statut de leur édifice pour que celui-ci cesse d’être une RPA pour devenir un simple immeuble à logements, font généralement ce choix à contrecœur. C’est une décision qui découle du fait que le modèle d’affaires actuel est brisé. Ils se sentent écartelés entre des frais qui augmentent (salaires, soins de santé, etc.) et des revenus qui ne suivent pas (parce que limités par la grille de fixation de loyer imposée par le Tribunal administratif du logement).

« La méthode de fixation de loyer n’est pas adaptée à la structure de coûts d’exploitation des RPA, notamment en ce qui concerne la rémunération des employés qui offrent des services. » Ce n’est pas nous qui l’affirmons, c’est le gouvernement du Québec en page B.28 de son plus récent budget.

Nous l’avons déjà dit et nous le redisons : moderniser la grille de fixation des loyers est une urgence pour les RPA. Celle-ci a été imaginée pour les immeubles à logements et n’a pas été modifiée substantiellement depuis plus de 40 ans.

Sachez, M. Mercure, que notre porte vous est systématiquement ouverte et nous nous ferons un plaisir de collaborer dans toute nouvelle démarche traitant des RPA.

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