Les vins de la semaine

Un effervescent, un local et un nature

Cette semaine, une super bulle très passe-partout. Le genre de bouteille qu’un amateur de vin effervescent devrait toujours avoir sous la main. Un vin rouge québécois très réussi, à faire déguster à l’aveugle pour briser les préjugés. Et un vin très naturel du Languedoc, élaboré par trois frangins super sympathiques qui travaillent de façon exemplaire.

Fin, délicat et pimpant

Je vous ai recommandé le 2016 aussi récemment qu’en février. Le 2017 vient d’arriver, alors je me permets de le suggérer avant qu’il ne disparaisse. Toujours aussi fin, frais, sans prétention, avec cette franche impression d’authenticité, son nez, discret, évoque les fruits blancs, le foin, les zestes d’agrumes. La bouche est toute en fraîcheur, avec des saveurs de pomme verte, une pointe de mie de pain et une impression crayeuse. Pas très complexe ou profond, mais tellement bien fait ! Et d’un très bon rapport qualité-prix. C’est la famille Raventos, qui élabore certains des meilleurs vins effervescents de Catalogne, qui est derrière cette marque. Apéro parfait, il accompagnera aussi des poissons fins, des salades, des sushis, des légumes en tempura et, bien sûr, des chips !

La Vida al Camp Brut Cava 2017, 21,40 $ (12693895), 11,5 %, bio

Garde : de 2 à 3 ans

Quelle belle surprise !

La couleur très pâle de ce vin dégusté à l’aveugle me rappelle un pinot noir ou un gamay. Son acidité fraîche et son absence de tanins confirment cette impression, mais il n’en a pas tout à fait les arômes. Un cépage obscur du Piémont, du Val d’Aoste ou de Suisse ? Les arômes tournent autour des petits fruits rouges aigrelets, avec une pointe florale et herbacée. La bouche est élancée, légère, mais pas aqueuse. L’acidité est fraîche, pas vive. Très bien fait, gourmand, facile à boire. Une finale plutôt courte me fait dire que j’aime beaucoup le vin, mais qu’il ne devrait pas coûter plus de 22 $. Le prix est donc plus que juste pour ce vin de Dunham, élaboré avec du frontenac surtout, un peu de sabrevois et de marquette. À servir rafraîchi, en toute simplicité : charcuteries, hamburger, tartare, pizza, poisson grillé.

Château de Cartes Atout Rouge Vin du Québec 2019, 17,75 $ (13952570), 11 %

Garde : à boire

soleil et parfum du Languedoc

Le Languedoc regorge de superbes terroirs et de jeunes vignerons de talent qui cherchent à les valoriser. Le Domaine Ledogar est de ceux-là. Les frères Mathieu, Xavier et Benoit Ledogar cultivent 20 hectares en biodynamie sur le terroir de Corbières-Boutenac, dont de superbes vieilles vignes de carignan, de grenache et de cinsault. La Compagnon est un assemblage de 60 % de syrah, 30 % de carignan et 10 % de grenache. Il affiche une couleur violacée intense et un nez très expressif, tout plein de fruits – rouges et noirs –, avec des accents de fleurs, de viande fumée, d’anis et de garrigue. La bouche, chaleureuse, fait preuve de matière, mais aussi de fraîcheur et de gourmandise, avec des tanins modérés et plein de vitalité. À servir avec des saucisses grillées et de la ratatouille, des côtelettes d’agneau aux herbes, des viandes braisées.

Domaine Ledogar La Compagnon Corbières 2018, 25,15 $ (14179726), 14 %, bio

Garde : de 3 à 5 ans

Cocktail

Surprenant mélange

L’enthousiasme pour l’achat local a marqué 2020. Pour terminer l’année sur cette lancée, chaque semaine d’ici Noël, on vous présente un cocktail élaboré uniquement avec des alcools d’ici. On commence avec un accord pour le moins surprenant : du gin avec du ketchup aux fruits !

Il n’y a pas meilleur moment de l’année pour faire le ménage de son bar. Pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour remplacer les bouteilles terminées par des spiritueux québécois ? C’est le défi lancé à cinq mixologues de la province. Ils ont tous préparé des cocktails à partir d’un bar 100 % québécois.

Même l’incontournable jus de citron, qui apporte de la fraîcheur aux cocktails, a été remplacé par du verjus, un jus fait à partir de raisins immatures, et par du schrub, une boisson vinaigrée. L’amer préparé par la distillerie Noroi a pris la place de l’indémodable Angostura. Quant aux alcools, le choix est si vaste que chaque mixologue a son produit ou producteur préféré.

Pour Claudia Doyon, utiliser uniquement des alcools du Québec n’est pas un défi, c’est sa façon de faire au quotidien. Cette mixologue travaille au bar de la distillerie La Chaufferie, à Granby, et ses cocktails sont exclusivement préparés à partir d’ingrédients locaux. Elle vient d’ailleurs de lancer la gamme Amer Kebek, des amers (bitters) faits avec de l’alcool de grain québécois et des aromates d’ici.

Pour son cocktail des Fêtes, elle utilise un ingrédient inusité : le ketchup aux fruits.

« On a tous du ketchup aux fruits sur notre table à Noël, explique-t-elle. Il est possible de l’utiliser autrement que sur une portion de dinde. Avec son goût acidulé et vinaigré, il est génial en cocktail. »

Oserez-vous mettre un peu de ketchup aux fruits de grand-maman dans le shaker ? Vous devriez !

Recette

Cocktail au ketchup aux fruits

Ingrédients

1 oz de gin Furlong (distillerie La Chaufferie)

0,5 oz de sirop d’érable

0,25 oz de verjus

1 c. à soupe de ketchup aux fruits

3 traits d’Amer Kebek « fleurs » (optionnel)

Vin mousseux du Québec (au choix)

Glace

Décoration : branche de sapin

Verre : flûte

Version mocktail

Ingrédients

1 oz de jus de pomme

0,5 oz de sirop d’érable

0,5 oz de verjus

1. c à soupe de ketchup aux fruits

3 traits d’Amer Kebek « fleurs » (optionnel)

Moût de pommes

Glace

Décoration : branche de sapin

Verre : flûte

Préparation

1. Mettre tous les ingrédients, sauf le vin mousseux, dans le shaker.

2. Piler le ketchup aux fruits avec les autres ingrédients.

3. Ajouter de la glace et agiter 10 secondes.

4. Verser dans une flûte avec le tamis.

5. Allonger avec le mousseux et mélanger à l’aide d’une cuillère afin de rendre le tout homogène.

6. Décorer avec une branche de sapin baumier.

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