PME Innovation

Survolter les idées en transport électrique

Le Québec a soif de véhicules électriques qui sont aussi de plus en plus autonomes et connectés. Mais encore faut-il les développer. Plusieurs entreprises québécoises y travaillent. Avec son armée d’ingénieurs et de techniciens, l’Institut du véhicule innovant (IVI), un centre collégial de transfert technologique (CCTT) affilié au cégep de Saint-Jérôme, les appuie dans leurs efforts et leur transfère ensuite le produit et la propriété intellectuelle.

Un robot-tracteur électrique et autonome qui peut désherber, irriguer et récolter les champs : c’était l’idée qu’avait en tête l’équipe d’Elmec il y a de cela plusieurs années. L’entreprise de Trois-Rivières avait tout à inventer lorsqu’elle est venue frapper à la porte de l’IVI pour développer ce qui allait devenir ERION.

« Parfois, on part d’une page blanche comme pour ERION, mais d’autres fois, le manufacturier vient nous voir pour une portion pointue du travail », indique François Adam, ingénieur et directeur général de l’IVI, qui a une quarantaine d’employés.

Pour les véhicules autonomes, les experts de l’IVI travaillent avec différentes technologies qui utilisent l’intelligence artificielle, comme des systèmes de vision et de positionnement GPS.

« Nos ingénieurs logiciels sont ferrés et ont les outils disponibles pour développer des applications en intelligence artificielle depuis cinq ans déjà et maintenant, c’est vraiment un secteur en développement chez nous. »

– François Adam, directeur général de l’Institut du véhicule innovant (IVI)

Il y a aussi beaucoup de demande pour les véhicules connectés. « Par exemple, pour se faire charger sans intervention manuelle, un autobus électrique doit communiquer avec la borne de recharge », précise François Adam.

Électrifier avec plus de puissance

L’électrification représente toutefois le gros des efforts de l’IVI. Par exemple, pour électrifier un véhicule, le pack de batterie doit être conçu sur mesure. « Il faut créer le pack à partir de modules qui sont constitués de cellules et il faut trouver les meilleures pour les besoins », explique François Adam.

L’IVI a travaillé avec plusieurs entreprises dans le domaine, dont Lion Électrique, qui construit des véhicules moyens et lourds 100 % électriques.

« L’entreprise a travaillé avec nous au début pour développer son premier autobus scolaire électrique, précise François Adam. On a réalisé leur prototype et on les a aidés avec leurs unités précommerciales, puis on leur a transféré le produit, qu’ils ont mis à leur main. Ils ont ensuite développé beaucoup de savoir et d’expertise à l’interne et ils développent seuls leurs propres produits depuis ce temps. »

Maintenant, l’électrification demeure d’actualité, mais le grand défi est d’augmenter la tension des systèmes. « Avant, on était autour de 500 volts alors que maintenant, on est plus autour de 1000 volts », illustre M. Adam.

« On cherche aussi à augmenter la puissance de recharge pour réduire le temps d’arrêt des véhicules. »

– François Adam, directeur général de l’Institut du véhicule innovant (IVI)

L’IVI a d’ailleurs conçu avec Propulsion, la grappe des transports électriques et intelligents, un camion lourd électrique pour les mines à ciel ouvert avec un système de recharge à grande puissance de 1 mégawatt. « Nous sommes en train de terminer le travail et le camion sera mis à l’essai sur la mine de Nouveau Monde Graphite, à Saint-Michel-des-Saints », précise François Adam.

Il y a 59 centres collégiaux de transfert technologique au Québec avec un total de 2000 experts qui peuvent aider les entreprises à innover dans différents domaines.

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