Legault élargit son appel au vote stratégique
Magog — Après avoir appelé ses « amis péquistes » au vote stratégique, François Legault a lancé le même message aux conservateurs fiscaux, hier. Pour ce faire, il a accusé le Parti libéral de Philippe Couillard d’être « de plus en plus proche de Québec solidaire ».
Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a de nouveau ciblé l’électorat de ses adversaires, hier. Cette fois, il a sollicité l’appui des conservateurs « avec un petit c ». Cette expression, surtout utilisée dans le monde anglo-saxon, désigne les électeurs favorables à une gestion rigoureuse des fonds publics.
M. Legault s’en est pris à « l’orgie de dépenses » promise par « le père Noël Couillard » depuis le début de la campagne électorale. Il a souligné que les promesses du Parti libéral étaient près de 50 % plus coûteuses que celles de la CAQ.
« Ce n’est pas dans les habitudes des libéraux, a dit M. Legault. Je pense que les gens qui ont voté libéral pendant longtemps, c’était des gens qui se souciaient aussi du fardeau fiscal des Québécois. Mais on ne sent plus ça dans l’administration de M. Couillard. »
Le lieu où il a lancé ce message n’est pas fortuit. Le chef faisait campagne à Lac-Mégantic, en Estrie, un secteur associé au « fond bleu » qui a porté le conservateur Brian Mulroney au pouvoir dans les années 80.
« Quand on vote pour un parti, on n’est pas obligé d’être d’accord avec 100 % des idées qui sont proposées par le parti. Mais actuellement, il y a une urgence au Québec de se débarrasser d’un parti qui est là depuis 15 ans, qui est usé, qui n’a pas livré la marchandise en économie, en éducation, en santé. […] Si on veut du changement, il faut concentrer nos votes à un endroit. »
— François Legault, chef de la Coalition avenir Québec
Selon François Legault, le PLQ « n’est plus le parti de l’économie ». Pour appuyer ce propos, il a cité Jean Charest qui, quelques jours avant le déclenchement de la campagne, a reproché à M. Couillard d’avoir cédé le « branding » économique libéral à ses adversaires.
« Il a raison, Jean Charest, a-t-il dit. Le parti de l’économie, maintenant, c’est la CAQ. »
La semaine dernière, François Legault a appelé ses « amis péquistes » au vote stratégique. Le jour même où il a dit craindre que l’immigration menace la survie du français, il a aussi présenté la CAQ comme le seul parti qui puisse répondre aux préoccupations des nationalistes. Il a relancé cet appel au « compromis », hier.
« Les souverainistes qui veulent défendre le Québec, ils ont le choix, a-t-il dit. Ils peuvent perdre leur vote au PQ et prendre le risque de se retrouver avec un premier ministre à genoux devant le fédéral, ou ne pas avoir peut-être tout ce qu’ils veulent avec la CAQ, mais au moins avoir un parti nationaliste qui va défendre le Québec d’abord, qui va défendre le français. »
Deux sorties culturelles par année pour les écoliers
Un gouvernement de la CAQ investirait 30 millions pour financer les sorties culturelles à l’école et mettre à niveau les bibliothèques scolaires, a annoncé François Legault hier. Si la CAQ est élue, elle va créer un fonds de 25 millions destiné aux élèves du préscolaire, du primaire et du secondaire. L’objectif est qu’ils participent à au moins deux sorties culturelles chaque année. Ces sommes s’ajoutent à celles déjà prévues par le gouvernement Couillard dans le cadre de sa politique culturelle, dévoilée au printemps. M. Legault propose aussi de faire passer de 15 à 20 millions les sommes consacrées à l’achat de livres dans les bibliothèques scolaires. Il calcule que cette somme équivaut à 20 $ par élève.
Un fonds pour l’agrotourisme
Un gouvernement de la CAQ créerait un fonds d’investissement pour stimuler l’agrotourisme, a promis François Legault hier. Le programme serait doté d’une enveloppe d’au moins 50 millions par année. M. Legault se donne comme objectif de créer 500 nouvelles entreprises d’ici quatre ans. Il propose aussi de doter le Québec d’une stratégie de promotion du tourisme gourmand. Un gouvernement caquiste créerait enfin de nouvelles appellations réservées pour les produits québécois, notamment les vins. « Il faut développer le tourisme, il faut faire rentrer des devises, et ça va faire réduire notre déficit commercial. On ne sera jamais riches au Québec tant qu’on ne réussira pas à équilibrer notre déficit commercial. »