COVID-19

Trudeau veut donner à tous 10 jours de congé de maladie payés

OTTAWA — Ottawa veut offrir à tous les Canadiens au moins 10 jours de congé de maladie payés par année dans l’espoir d’éviter une seconde vague du coronavirus cet automne. Le gouvernement Trudeau reprend ainsi un cheval de bataille des néo-démocrates pour s’assurer de leur appui en Chambre. Le premier ministre du Québec, François Legault analyse la proposition, mais se demande qui prendra la note.

« On ne veut pas que les gens aillent au travail malades », a martelé lundi Justin Trudeau, lors de son allocution quotidienne à Ottawa. Le premier ministre veut à tout prix décourager les gens à se rendre au travail avec des symptômes de la COVID-19 parce qu’ils n’ont plus de congé de maladie.

« Pour l’empêcher, nous sommes prêts à travailler avec les provinces pour mettre en place un système de congés de maladie. Le but et l’objectif est très clair, on veut que les gens ne se sentent pas forcés d’aller travailler s’ils ont des symptômes de COVID-19. »

« Le concept est très simple. Si quelqu’un commence à avoir des symptômes d’une grippe ou de la COVID, il ne devrait pas se sentir obligé d’aller travailler pour appuyer sa famille. On veut enlever ce vecteur de transmission qui se passera si des gens, particulièrement dans des emplois peu rémunérés, sont obligés d’aller travailler, même s’ils ont des symptômes de la COVID-19 », a expliqué Justin Trudeau.

Questionné sur la possible entrée en vigueur de ces congés, Justin Trudeau a évoqué les mois d’octobre et novembre, lorsque les gens « commencent à avoir des rhumes, quand l’hiver s’en vient, puis la saison de la grippe commence ».

Le gouvernement Trudeau poursuit les discussions avec les provinces, puisqu’il s’agit d’une compétence partagée. « Les mécanismes sont un défi, c’est pourquoi il faut travailler avec les provinces », a ajouté Justin Trudeau.

« Il faut voir qui payerait les congés », dit Legault

Le premier ministre François Legault a confirmé en conférence de presse être en discussion avec Ottawa sur cette question. « Il faut voir qui payerait les congés. Dans certains cas, des entreprises sont déjà en difficulté financière, alors ce serait difficile de leur demander de financer ces journées-là. Mais même dans l’organisation du travail, ça pose certains défis à certaines entreprises », a-t-il commenté.

Les gouvernements assumeraient une « grande partie » de la facture pendant la crise, puisque les entreprises n’ont pas « énormément de flexibilité financière », relève Justin Trudeau. « La facture et les détails sont encore à fignoler », a-t-il indiqué.

Le gouvernement fédéral examine également des mécanismes à « long terme » pour aider les travailleurs qui ont besoin d’un congé de maladie. « On va travailler avec le secteur privé pour assurer ça », a dit le premier ministre.

Justin Trudeau répond ainsi à une demande du chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Jagmeet Singh, qui conditionnait son appui à la reprise des travaux en Chambre au déploiement de deux semaines de congé de maladie payées pour tous.

« C’est un gain qu’on est allé chercher pour les travailleurs et travailleuses. Notre rôle est d’être une force positive pour améliorer la vie des gens de façon très concrète », a commenté à La Presse le député néo-démocrate Alexandre Boulerice. Selon lui, les 10 jours de congé de maladie doivent devenir permanents pour faire partie du « nouveau filet de sécurité sociale ». Ils doivent également être accessibles, peu importe l’origine de la maladie, ajoute le député.

— Avec Kathleen Lévesque, La Presse

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