L’autrice Anne Rice s’est éteinte

Mondialement connue pour son roman Entretien avec un vampire, l’écrivaine Anne Rice s’est éteinte samedi soir à l’âge de 80 ans. Elle est morte de complications liées à un accident vasculaire cérébral, a indiqué son fils Christopher Rice sur Facebook. « Dans ses dernières heures, je suis resté à ses côtés à l’hôpital, admiratif de ses réalisations et de son courage », a-t-il écrit. En 1976, Anne Rice avait publié le roman Entretien avec un vampire, qui a été adapté au cinéma en 1994 dans un long métrage mettant en vedette Tom Cruise et Brad Pitt. Ce roman, racontant l’entrevue accordée par le vampire Louis de Pointe du Lac au journaliste Daniel Malloy, est le premier d’une série de 13 épisodes connue sous le titre des Chroniques des vampires. Au cours de sa carrière, Anne Rice a écrit plus de 30 livres qui se sont vendus à plus de 150 millions d’exemplaires. Dans une entrevue accordée à la revue française Télérama en 2016, Anne Rice avait avoué sa surprise devant son succès mondial. « Je ne pensais pas que le mainstream embrasserait quelque chose d’aussi particulier. Je suis incapable d’expliquer ce succès. » — Associated Press

Maisonneuve – À l’école du vivre ensemble

L’école des bonnes intentions

Le documentaire Maisonneuve À l’école du vivre ensemble montre le défi que représente la cohésion sociale dans l’un des plus grands cégeps de Montréal. Il y a des pas, et parfois des fossés, à franchir.

En 2015 et 2016, le Collège de Maisonneuve a fait les manchettes après que certains de ses élèves furent partis ou eurent tenté de partir faire le djihad en Syrie. Avec un coup de pouce du gouvernement québécois, l’établissement a mis en place des initiatives pour favoriser l’intégration et diminuer l’attrait de l’intégrisme.

L’épisode est évoqué dans Maisonneuve – À l’école du vivre ensemble, documentaire de Nicolas Wadimoff et Emmanuelle Walter. Ce qui les intéresse, c’est toutefois la suite des choses : comment un cégep où presque la moitié des élèves sont issus de l’immigration parvient à créer une cohésion sociale qui ne va pas toujours de soi ?

Ce que montre clairement le film, tourné durant l’année scolaire 2017-2018, c’est que malgré les bonnes intentions du personnel et des élèves, des lignes de fracture demeurent. Principalement entre les jeunes issus de l’immigration maghrébine et la majorité blanche et francophone. « On voulait démonter les mécaniques, voir où ça marche et où ça ne marche pas », expose le réalisateur.

Décalages culturels

L’un des points d’ancrage du film est la vie qui tourne autour de la Société générale des étudiantes et étudiants du Collège de Maisonneuve (SOGEECOM), principale association étudiante du cégep. Son exécutif est, selon ce qu’on peut voir dans le documentaire, blanc et francophone. Les candidatures ou les idées provenant d’étudiants d’origine maghrébine n’y sont pas bien accueillies.

Le décalage entre la parole et les gestes saute aux yeux : l’association étudiante est antifasciste et antiraciste, mais n’est pas représentative de la diversité qu’elle défend et n’est pas certaine que c’est son rôle de prendre des mesures pour la favoriser au sein de son exécutif. Ce qui contribue à entretenir une distance avec les élèves d’origine maghrébine, notamment.

« On aurait pu s’attendre à ce que les premières personnes visées par les groupes d’extrême droite ou racistes, les Arabes, embarquent complètement avec la SOGEECOM, mais pas du tout… Pas tous, relève Nicolas Wadimoff. Là, ça devenait intéressant. On arrivait dans une zone grise, et ça, j’aime bien. »

Préjugés et maladresses

Maisonneuve – À l’école du vivre ensemble présente des jeunes très éloquents, mais pas toujours conscients de leurs propres préjugés. Il montre aussi des adultes soucieux de bien les accompagner et prompts à se remettre en question (l’animateur culturel Erik Pirro, le travailleur de corridor Mohammed Mimoun en particulier), mais aussi une direction parfois malhabile.

Un jour, des élèves maghrébins arrivent et découvrent avec consternation que des cadenas ont été posés afin de garder ouvertes les portes d’un local qu’ils sont majoritaires à fréquenter. La direction explique vouloir faciliter l’accès au local, où se trouvent les bureaux de certains intervenants du cégep, et dit – sans le dire – que des élèves sont ou pourraient être intimidés d’avoir à traverser un groupe de jeunes Arabes… Ceux-ci se sentent injustement surveillés.

« Si on va au local d’impro, ce sont majoritairement des Québécois blancs », relève Nicolas Wadimoff. Aucun cadenas n’a été posé pour laisser ce local ouvert.

« On a mis la scène parce qu’on voulait montrer comment quelque chose qui aurait pu être traité en affrontant le problème […] produit quelque chose de pas forcément positif. »

— Nicolas Wadimoff, réalisateur

Tout l’intérêt de Maisonneuve – À l’école du vivre ensemble se trouve là : dans la franchise du regard posé sur des gens de bonne volonté. Nicolas Wadimoff le précise : il croit que le Québec, où les idées sont moins clivées qu’en Europe, selon lui, est bien outillé pour faire face aux défis d’intégration. « Tout ça est compliqué, dit-il toutefois. C’est ce qu’on voulait [montrer]. »

La suite avec l’ONF

L’aventure amorcée au Collège de Maisonneuve se poursuivra sous la forme d’une série web produite par l’Office national du film du Canada (ONF). « On a tourné environ 80 jours, raconte le réalisateur. La moitié des rushes ont été utilisés pour le long métrage, et l’autre moitié, on l’a réservée, avec d’autres personnages, pour une série à l’ONF qui verra le jour l’année prochaine. Ce sera plus pour les jeunes, parce que le format sera plus court. »

Maisonneuve – À l’école du vivre ensemble est offert sur Tou.tv.

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