Aménagements cyclables et piétons

Plus de 150 plaintes à l’ombudsman

Plus de 150 plaintes concernant les aménagements piétons et cyclables de l’administration Plante ont été reçues en deux mois, confirme l’ombudsman de Montréal dans un avis préliminaire publié vendredi. Si l’opposition officielle s’insurge du manque d’acceptabilité sociale, la Ville assure de son côté qu’elle demeurera proactive.

« Les citoyens se plaignent principalement de l’utilité réelle des aménagements », indique l’ombudsman Johanne Savard, qui avait déjà fait part de préoccupations sur le manque de consultation de la Ville en mai. Selon elle, les « problèmes de sécurité », les impacts pour les commerçants, les enjeux d’accessibilité universelle ou la difficulté de stationnement entrent aussi en ligne de compte. Le fait que la Ville n’a réalisé aucune « étude d’impact préalable » poserait aussi problème.

« Notre équipe s’est rendue sur place à plusieurs reprises pour examiner les réaménagements et observer leurs impacts. »

— Johanne Savard, ombudsman de Montréal

MSavard reconnaît par ailleurs que plusieurs correctifs ont déjà été apportés et que certaines plaintes sont déjà considérées comme « non fondées ». Rue Rachel, la voie piétonne a été retirée pour réinstaller des cases de stationnement, alors que rue Christophe-Colomb, une bretelle menant au boulevard Crémazie a été fermée pour « assurer la sécurité des cyclistes ». Des corridors sanitaires qui bloquaient l’accès à des arrêts d’autobus ont aussi été retirés.

« Malgré tous ces changements et ces adaptations, notre enquête confirme plusieurs lacunes, notamment sur le plan du partage d’informations entre les différentes entités de la Ville et sur le plan des communications avec les citoyens », précise-t-elle.

« Qu’on arrête maintenant », plaide l’opposition

La situation démontre qu’il faut mettre sur pause le projet des VAS, croit le conseiller d’Ensemble Montréal, Francesco Miele. « Avant de continuer à en déployer, qu’on arrête, qu’on remette les priorités aux bonnes places. Il faut d’abord s’assurer que ça réponde aux préoccupations des résidants », lâche-t-il.

Jeudi, le responsable de la mobilité au comité exécutif, Éric Alan Caldwell, a présenté le projet des VAS comme un succès. « Plusieurs Montréalais ont pris goût à ces installations. Les familles s’y retrouvent aussi en grand nombre », a-t-il déclaré, disant constater une hausse de l’achalandage cycliste.

« Ce n’est rien de plus qu’un exercice de publicité. Je n’ai pas entendu un mot sur tous les désagréments vécus », rétorque pour sa part M. Miele. Selon lui, l’administration Plante fait dans la « politique idéologique » en refusant de réaliser des études techniques.

« Il n’y a absolument rien de réfléchi, ni [rien] pour rectifier la situation dans son ensemble, si ce n’est quelques correctifs ici et là. »

— Francesco Miele, conseiller élu de l’opposition

L’opposition affirme que dans Rosemont–La Petite-Patrie, l’arrondissement accumule les projets de réaménagement sans même n’avoir de directeur des travaux publics. « C’est une aberration sur toute la ligne. On le dit depuis le début que c’est une catastrophe », illustre celui qui est aussi membre du C. A. de la Société de transport de Montréal (STM).

Montréal promet de s’adapter

Joint par La Presse, le cabinet de la mairesse Valérie Plante promet qu’il apportera des changements à ses nouveaux aménagements, lorsque nécessaire.

« Bien que plusieurs plaintes ont été déterminées comme non fondées, nous allons continuer d’adapter ces aménagements en temps réel lorsque besoin est, comme nous le faisons depuis le début de l’été. »

— Catherine Cadotte, attachée de presse au cabinet de la mairesse

Elle souligne par ailleurs que l’ombudsman « a reçu des dizaines de commentaires positifs, ce qui confirme l’engouement de la population pour les voies actives sécuritaires ».

Mme Cadotte se réjouit enfin que le rapport réitère « à maintes reprises » l’excellente collaboration des autorités municipales. « Sans surprise, […] la Ville de Montréal est un excellent partenaire, à l’écoute des besoins des Montréalais », conclut-elle.

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