Amant de la pellicule

Michel Gravel

Photographe attitré du Festival des films du monde, Michel Gravel a côtoyé de nombreuses vedettes internationales.

Habituellement en tournée de promotion, ces grandes stars se prêtaient de bon gré aux recommandations de Michel Gravel, un homme charmant à la voix apaisante. Puisque les portraits de ces vedettes étaient diffusés mondialement, Gravel s’efforçait de les ancrer dans notre réalité. « J’essayais toujours de leur demander de sortir dans les rues de Montréal. Le public pouvait imperceptiblement comprendre leur présence parmi nous. »

Ces sorties lui convenaient très bien. Il avoue préférer la lumière naturelle et laisser ses sujets s’exprimer librement.

« Contrairement à plusieurs de mes collègues, j’aimais beaucoup photographier les artistes. […] Ils m’apprenaient beaucoup en parlant de leurs créations. Cela me donnait des idées sur ma propre démarche. »

DES FAITS DIVERS AUX STARS MONDIALES

Pourtant, rien ne laissait présager ce tournant plus artistique pour Michel Gravel. Le photographe Jerry Donati lui a donné sa première chance… comme photographe de lutte ! « Donati était le photographe officiel de la lutte dans les années 50. C’était aussi lui qui annonçait les combats au centre du ring lors des galas : “Dans le coin gauche, pesant 250 lb…” », se remémore-t-il en riant.

Donati était de la vieille école. Sa voiture était munie d’une radio de police et il patrouillait dans les rues de Montréal toutes les nuits à la recherche de photos de faits divers qu’il revendait aux journaux.

« Jeune photographe, je n’avais pas de voiture. J’empruntais celle de Jerry, qui dormait durant le jour », explique-t-il. La voiture, bien connue des policiers, lui donnait un accès immédiat à toutes les scènes d’événements signalés sur cette radio.

Le talent de Michel Gravel et la finesse de ses clichés lui ont permis de passer des chiens écrasés aux vedettes internationales. « Je n’ai jamais eu l’impression de travailler un seul instant. J’ai été très chanceux », avoue avec nostalgie ce passionné de la pellicule.

LE DÉCLIC

« Un photographe habitait l’appartement en dessous du nôtre à NDG. Il partageait un studio avec Sam Getz, un des meilleurs photographes de mode à Montréal à l’époque. Je voyais mon voisin développer ses photos et je l’enviais », raconte Michel Gravel de sa voix douce. « Getz et mon voisin m’ont donné la piqûre… mais les mannequins encore plus ! », ajoute-t-il.

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