Aménagement paysager

Une cour qui évolue avec les enfants

En 2013, les deux enfants d’Annick Nogarède et de Sébastien Rousseau avaient 5 ans et 2 ans lorsque leur cour a été métamorphosée pour la première fois dans l’arrondissement de Ville-Marie. Six ans plus tard, la famille s’est agrandie, avec la venue de Romain, et les activités préférées des deux aînés se sont définies. Les propriétaires doivent aussi se rendre à l’évidence : malgré tous leurs efforts, le gazon ne pousse pas au fond du terrain. Ils veulent donc apporter certaines modifications à l’aménagement paysager existant. Deux propositions leur ont été soumises. Jusqu’où iront-ils ?

L’idée d’avoir une piscine plaît à tous, sauf à l’aîné des enfants, grand amateur de skate.

« Si on met une piscine, il ne restera plus autant d’espace de jeu, indique Mme Nogarède. Il faut aussi voir le coût final. Il y a une grande différence entre ajouter des dalles et des plates-bandes, et faire creuser une piscine et la clôturer. On va voir selon le coût et la faisabilité de la chose. »

Le designer Dave Jean, qui dirige la réalisation des aménagements paysagers chez Réflex Paysage, entreprise établie au Saguenay qui rayonne partout dans la province, connaît bien la cour. C’est lui qui lui a donné du caractère, il y a six ans. Celle-ci était entièrement vide, à l’exception d’un gros érable à Giguère et d’un plus petit spécimen au fond du terrain.

La cour étant rectangulaire, il a joué avec les angles.

« Tout est décalé de 45 degrés par rapport à la résidence, pour que les yeux naviguent un peu plus. Si tout était en ligne droite, le regard se porterait tout de suite au fond de la cour. » — Dave Jean

Depuis, un sentier zigzagant de briques d’argile rouge mène à un cabanon, implanté à 45 degrés au fond de la cour. Annick Nogarède aime beaucoup le toit vert au-dessus. « Je le vois super bien du balcon, qui est mon coin préféré, précise-t-elle. Je peux relaxer tout en gardant un œil sur les enfants. »

Malgré leurs efforts, le gazon ne pousse pas. « On a changé la tourbe quatre fois, précise-t-elle. On a beau resemer, rien n’y fait. Il n’y a pas assez de soleil. On mettra peut-être une piscine. Ou non. On va tenir compte des coûts, de nos besoins, des goûts des enfants et des nôtres. Ils sont plus souvent dans la cour que nous, ils vont plus en profiter. »

Deux propositions

Dave Jean a soumis au couple deux propositions. La première incorpore une piscine, tandis que la seconde agrandit plutôt l’aire de jeu.

Dans la première option, la piscine a une forme irrégulière.

« On est habitué de voir des piscines avec des angles de 90 degrés ou des courbes », explique M. Jean, qui a poussé plus loin sa formation en horticulture en étudiant le design de jardin à Londres (à l’Inchbald School of Design). « Pourquoi ne pas se permettre de sortir du traditionnel ? demande-t-il. Les angles irréguliers ajoutent au niveau visuel et rendent l’espace plus dynamique. »

Une portion du sentier serait déplacée vers la droite, pour que la piscine soit un peu plus grande et qu’il y ait plus de place dans l’enceinte entourée d’une clôture.

« Ce n’est pas agréable d’avoir une clôture au milieu de la cour, convient M. Jean. Elle serait formée de câbles en acier inoxydable en zigzags verticaux, qui exigent moins d’entretien que le verre et coûteraient moins cher. C’est sûr qu’il y aurait moins d’espace pour jouer. Il faudrait tasser le mobilier et déborder sur le trottoir. Au fond de la cour, il n’y aurait plus de gazon. Il y aurait plutôt des plantes qui poussent à l’ombre, comme des fougères dans un sous-bois. »

La seconde proposition est beaucoup plus abordable. Elle comporte elle aussi un sous-bois au fond de la cour. La zone en pierre naturelle de silice gris foncé, où se trouve une table de pique-nique, est agrandie.

« On améliorerait l’aire de jeu en enlevant une bande de gazon, fait remarquer Dave Jean. Il resterait une grande bande végétale près du bac de plantation. On pourrait y mettre des fougères ou d’autres types de végétaux. » L’aire où se trouve le banc demeurerait inchangée. Elle pourrait être aménagée en un salon extérieur, en achetant du mobilier.

Les propriétaires feront faire des soumissions pour connaître le coût réel d’une piscine creusée. Ils prendront ensuite une décision éclairée, en toute connaissance de cause.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.