COVID-19

Une crise qui va « durer des mois »

Le gouvernement Legault a annoncé jeudi une série de mesures pour ralentir la propagation de la COVID-19. Écoles, commissions scolaires, universités, grandes installations de Montréal : les fermetures se sont multipliées d’heure en heure.

COVID-19

« Les prochaines semaines seront critiques »

François Legault lance un appel d’urgence : « les prochaines semaines seront critiques » et la crise « va durer des mois ». Pour ralentir la propagation de la COVID-19, Québec interdit les rassemblements de 250 personnes et plus. Toutes les personnes qui rentrent au pays doivent aussi s’isoler.

Rassemblements

Les autorités de la province interdisent la tenue de tout évènement réunissant 250 personnes et plus. « Je demande aussi, de façon générale, d’annuler tous les évènements qui ne sont pas nécessaires », a ajouté le premier ministre François Legault jeudi. Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, estime par ailleurs que les Québécois doivent « penser » à modifier certaines habitudes en utilisant « leur intelligence », mais l’heure n’est pas à recommander d’éviter les salles de gym, les commerces et les centres commerciaux. « On n’est pas encore là parce qu’il n’y a pas de circulation intense [du virus] chez nous », a précisé M. Arruda.

Isolement obligatoire

Le gouvernement Legault demande à tous les Québécois qui rentrent de voyage, en date du 12 mars, peu importe le pays d’où ils arrivent, de s’isoler de façon préventive pendant 14 jours. Par ailleurs, Québec ordonne à tous les employés de la fonction publique qui reviennent d’un pays étranger de se placer en isolement préventif pour la même période. Cela inclut évidemment le personnel de la santé et du réseau scolaire, mais aussi des services de garde – publics et privés. Il en va de même pour tout fonctionnaire qui présenterait des symptômes grippaux. Pour le secteur privé, les autorités suggèrent d’adopter la même ligne de conduite.

Équipements médicaux

Le réseau de la santé québécois est prêt à combattre « le pire scénario », a fait savoir la ministre de la Santé, Danielle McCann, jeudi. Elle assure que les réserves nécessaires ont été faites au chapitre des équipements protecteurs. Elle confirme que 900 chambres à pression négative sont disponibles dans le réseau. « On va commencer à délester graduellement certaines activités parce que là, on a une demande auprès de nos équipements », a-t-elle aussi clarifié. Le réseau a par ailleurs plus de 3000 ventilateurs à sa disposition. Les prélèvements pour le test de la COVID-19 peuvent être effectués partout au Québec.

CHSLD

Les visites sont restreintes dans les CHSLD puisque les personnes les plus vulnérables au coronavirus demeurent les aînés. « Que nos aînés habitent dans leur maison ou dans toutes sortes de centres d’hébergement, si vous revenez de l’étranger ou si vous avez des symptômes comparables à ceux de la grippe, n’allez pas les visiter », a demandé le premier ministre Legault. Aussi, dès vendredi, dans tous les CHSLD de la province, des agents seront postés aux entrées des établissements pour poser une série de questions aux visiteurs.

Faire place au télétravail

Québec suggère aussi à tous les Québécois qui peuvent faire du télétravail de le faire dès maintenant. Les usagers des transports en commun qui peuvent les emprunter à l’extérieur des heures de pointe doivent également le considérer. « On va devoir changer nos comportements. Puis, ce n’est pas parce que le métro nettoie son poteau qu’il ne faut pas se laver les mains. Le poteau, il va être lavé, mais la personne peut tout de suite après le recontaminer. Donc, lavez-vous les mains », a vivement plaidé Horacio Arruda. Le gouvernement a promis aux entreprises de mettre en place des programmes pour les soutenir pendant la crise.

Un déficit n’est pas exclu

Seulement deux jours après le dépôt du budget, le ministre des Finances, Eric Girard, n’exclut pas de terminer l’année avec un déficit, l’équilibre budgétaire étant sérieusement menacé par les effets de la COVID-19. À ce stade-ci de la pandémie, la prévision selon laquelle le Québec aura une croissance économique de 2 % est « à risque ». Le gouvernement a toutefois toute la marge de manœuvre pour faire face à la crise, a dit M. Girard jeudi. « On peut réaménager les dépenses ou les accélérer », a-t-il dit, assurant que la province serait au rendez-vous pour soutenir le secteur économique.

Les CPE se préparent au pire

Les centres de la petite enfance (CPE) se préparent au pire et n’excluent pas de devoir fermer leurs portes. « Ce n’est pas quelque chose qui est évacué. Ça va dépendre des prochains jours. On va suivre ça de très près. On aura un plan de match », a expliqué Geneviève Bélisle, directrice générale de l’Association québécoise des CPE (AQCPE). L’AQCPE et le ministère de la Famille doivent avoir d’autres discussions vendredi. Les CPE veulent notamment mettre en place un plan d’urgence en cas de fermeture, pour que les enfants des infirmières et des policiers puissent être pris en charge pour assurer « la continuité des services », a dit Mme Bélisle.

Les courses au PQ et au PLQ chamboulées

La propagation de la COVID-19 au Québec chamboule les courses à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ) et du Parti québécois (PQ). Les libéraux ont annoncé jeudi que les cinq débats opposant la députée Dominique Anglade à son adversaire, Alexandre Cusson, se tiendront ces prochaines semaines sans public. Ils seront diffusés sur l’internet. Le PQ évalue un scénario similaire. L’humoriste Guy Nantel a pour sa part annulé le rassemblement prévu la semaine prochaine pour lancer sa campagne.

L’Assemblée nationale fermée aux visiteurs

L’Assemblée nationale a décidé de suspendre l’accès au Parlement aux visiteurs en raison de la pandémie. « Cette décision a été prise dans un objectif de prévention, afin de limiter le nombre de personnes présentes à l’Assemblée nationale », a affirmé jeudi le président, François Paradis. Il a fait valoir que l’objectif vise à protéger la santé et la sécurité du personnel et des élus, mais aussi de la population en visite. Les activités parlementaires et administratives se poursuivent sinon normalement. Le premier ministre, François Legault, tiendra également ce week-end des points de presse du Parlement sur l’évolution de la situation.

La pandémie est « sous contrôle »

Malgré toutes les directives qui ont été émises jeudi, le gouvernement Legault a précisé que « la pandémie de coronavirus est sous contrôle au Québec ». « Pour le moment », a-t-il ensuite précisé, notant que l’ampleur des mesures sert à « freiner la contagion ». Selon Horacio Arruda, le risque de contracter la COVID-19 au Québec demeure faible, mais il faut que les citoyens collaborent. « Comme nous sommes une population vierge au virus, c’est normal que quand il vient, il va trouver plus de monde susceptible [de l’avoir]. Et c’est un virus qui se propage plus que la grippe », a-t-il ajouté.

— Avec Tommy Chouinard et Gabriel Béland, La Presse

Écoles, cégeps et universités

Fermetures en rafale

Des écoles, cégeps et universités ferment leurs portes ce vendredi en raison des directives publiées par le gouvernement du Québec au sujet de la pandémie de COVID-19. Jeudi, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, avait pourtant affirmé qu’il « ne demand[ait] pas de fermer des écoles à ce moment-ci ».

Jusqu’à tard en soirée jeudi, les annonces de fermeture de commissions scolaires, tant dans la région de Montréal qu’ailleurs au Québec, se sont multipliées. Cette journée doit permettre de « bien planifier les activités de la semaine prochaine relativement aux mesures annoncées par le gouvernement du Québec en lien avec la COVID-19 », a expliqué la porte-parole de la Commission scolaire de Laval, Annie Goyette.

Plus tôt dans la journée, le premier ministre François Legault a annoncé entre autres l’interdiction des rassemblements de plus de 250 personnes. Or, dans plusieurs écoles, de tels rassemblements surviennent, à la cafétéria sur l’heure du dîner, par exemple. Dans une missive envoyée jeudi soir aux écoles, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a expliqué qu’il « incombe à chaque organisation de modifier les pratiques usuelles […] et de les adapter aux nouvelles exigences », par exemple en établissant une double période de repas.

Ayant d’abord annoncé jeudi soir qu’elle maintenait ses écoles ouvertes, la Commission scolaire de Montréal, la plus grande commission scolaire du Québec, a fait volte-face quelques heures plus tard en décidant de fermer ses établissements. « Comme vous le savez, la situation liée à la COVID-19 évolue très rapidement », a écrit son porte-parole.

L’Université McGill a aussi annoncé la suspension des cours et des examens prévus ce vendredi, tout comme l’Université Concordia et l’Université du Québec à Chicoutimi. Tard en fin de soirée, le collège Montmorency à Laval a aussi annoncé la suspension de ses activités.

En Ontario, toutes les écoles seront fermées pendant trois semaines, a annoncé le gouvernement. Il y a relâche la semaine prochaine dans leur cas.

À la sortie d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres, jeudi, Jean-François Roberge a affirmé qu’il n’y avait pas pour le moment de directive de sa part au sujet de la fermeture d’écoles. « On ne demande pas de fermer des écoles à ce moment-ci, pas plus dans une région que dans une autre », a-t-il dit.

« Je me fie tout simplement aux recommandations des experts et des gens de la santé publique qui nous disent qu’à ce moment-ci, ce n’est pas la décision à prendre. » Il a ensuite ajouté que « rien n’[était] exclu ». « On n’a pas pris cette décision-là pour l’instant. Peut-être qu’on va la prendre plus tard, peut-être pas non plus. » Sa directive envoyée en soirée ne demandait pas aux écoles de fermer leurs portes.

Tout en disant qu’il n’est pas un « expert », il a avancé que « peut-être que le nombre de cas diminuera[it] et que ça [allait] aller en s’améliorant ». « Peut-être que d’autres informations nous amèneront à prendre d’autres décisions. Mais je ne peux pas exclure de choses », a-t-il ajouté.

Des écoles privées ferment aussi

Plusieurs établissements privés ont aussi choisi de fermer leurs portes vendredi. Le Collège Charles-Lemoyne de Longueuil entend en profiter pour « réorganiser les services éducatifs pour les prochaines journées ». La situation est semblable au Collège Reine-Marie de Montréal. « Le départ d’employés et d’élèves pour une période d’isolement n’est pas sans conséquence. C’est pourquoi nous prenons le temps de bien analyser les choses », écrit le directeur général.

La liste des écoles fermées vendredi comprend également le Collège de Montréal, l’Académie Louis-Pasteur de Montréal, le Collège Bourget de Rigaud et l’Académie Saint-Louis de Québec.

Universités : fermetures, cours suspendus et élèves rapatriés

Outre les universités McGill et Concordia qui ont pris la décision de suspendre les cours et les examens vendredi, l’Université de Montréal a annulé la tenue de tous les cours qui réunissaient plus de 250 étudiants.

« Le personnel enseignant et les étudiants et étudiantes concernés recevront des consignes sous peu », a précisé jeudi l’établissement dans un communiqué.

L’Université de Montréal annule en outre toutes les activités d’enseignement et de recherche à l’étranger pour les étudiants jusqu’à l’automne prochain, et ce, dans tous les pays. De même, HEC Montréal annule tous les événements prévus jusqu’au 1er mai.

L’Université du Québec à Montréal a elle aussi annulé tous les événements de plus de 250 personnes sur son campus et suspendu l’accueil de chercheurs et de professeurs de l’extérieur du Canada.

L’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec a quant à lui décidé de rapatrier ses 35 élèves qui étaient en stage en France et en Espagne, une dépense de 60 000 $ pour l’ITHQ, précise sa directrice générale, Liza Frulla.

Commissions scolaires fermées

Voici les commissions scolaires qui ont annoncé leur intention de fermer ce vendredi. 

• La Commission scolaire de Montréal

• La Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, à Montréal

• La Commission scolaire Marie-Victorin, sur la Rive-Sud de Montréal

• La Commission scolaire de Laval

• La Commission scolaire de Saint-Hyacinthe

• La commission scolaire des Grandes Seigneuries, dans la région de la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent, en Montérégie

• La commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles, dans la couronne nord de Montréal

• La commission scolaire de la Pointe-de-l’Île, dans l’est de l’île de Montréal

• La commission scolaire du Pays-des-Bleuets, au Lac-Saint-Jean

• La commission scolaire des Trois-Lacs, dans la région de Vaudreuil-Soulanges

• La commission scolaire des Patriotes, en Montérégie

• La commission scolaire du Chemin-du-Roy, en Mauricie

• La commission scolaire De La Jonquière, dans certains secteurs de Saguenay

• La commission scolaire du Val-des-Cerfs, en Montérégie

• La commission scolaire des Draveurs, à Gatineau

• La commission scolaire des Affluents

Isolement des voyageurs de retour au Québec

« Il faut pencher du côté de la prudence »

Des experts du milieu de la santé jugent que le gouvernement fait bien de demander aux voyageurs qui entrent au Québec de se mettre en isolement pendant 14 jours, et ce, peu importe le pays d’où ils arrivent. Les travailleurs qui devront rester à la maison devraient d’ailleurs être couverts par leurs assurances, croit un avocat spécialisé en droit du travail.

« Il faut pencher du côté de la prudence », lance d’entrée de jeu Hugo Soudeyns, professeur titulaire au département de microbiologie, infectiologie et immunologie de l’Université de Montréal. « Les cas que l’on voit au Québec, ce sont des cas qui ont été rendus malades à l’étranger. Pour le moment, ce sont les déplacements internationaux qui causent les problèmes ici », dit l’expert du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine.

Pour Gary Kobinger, qui a participé à l’élaboration d’un vaccin contre le virus Ebola, la décision du gouvernement est la bonne, compte tenu des circonstances. « Si on est capables de ralentir la vague, c’est la seule façon de ne pas faire déborder le système de santé », dit ce professeur au département de microbiologie-infectiologie et d’immunologie de l’Université Laval.

Le Dr Kobinger suit attentivement ce qui se passe en Italie, où les unités de soins intensifs sont débordées par les malades atteints de la COVID-19. Plus de 1000 morts y ont été recensées à cause du virus pandémique.

« Ce qui s’en vient va être difficile [pour le système de santé]. Il ne faut pas attendre que le virus soit dans la communauté activement. Il va être trop tard. Il faut prendre des mesures dès maintenant. »

— Le DGary Kobinger, professeur au département de microbiologie-infectiologie et d’immunologie de l’Université Laval

Compensations

Comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé aux gouvernements de prendre des mesures « robustes » pour contrer la pandémie, l’avocat Jean-François Cloutier, spécialisé en droit du travail, n’est pas surpris de la décision du gouvernement de demander aux voyageurs revenant de l’étranger de s’isoler 14 jours.

Les travailleurs qui devront s’absenter de leur emploi devraient avoir droit à des prestations de leur régime d’assurance collective, affirme l’avocat de la firme Fasken.

« Plusieurs compagnies d’assurances ont étendu la définition d’invalidité pour inclure non seulement les personnes atteintes de la COVID-19, mais aussi les personnes qui présentent des symptômes et celles qui sont visées par un ordre de quarantaine », explique-t-il.

D’ailleurs, l’avocat souligne que plusieurs compagnies d’assurances ne demandent plus un billet du médecin pour les réclamations faites par leurs clients. Cela suit une recommandation de l’OMS afin d’éviter d’engorger les hôpitaux.

Pour ceux qui n’ont pas d’assurance collective, le gouvernement fédéral a annoncé, mercredi, des mesures pour atténuer les pertes de revenus des travailleurs qui doivent se placer en isolement préventif. Au lieu de toucher l’assurance-emploi après une semaine, ils recevront des prestations dès la première journée de la quarantaine.

COVID-19

Montréal ferme ses grandes installations

La Ville de Montréal a relevé son niveau de mobilisation pour passer du mode alerte au mode intervention relativement à la pandémie de COVID-19.

Toutes les installations municipales qui rassemblent quotidiennement des centaines de citoyens, comme les bibliothèques, les arénas, les piscines, le Planétarium, le Jardin botanique et le centre Claude-Robillard, ont fermé leurs portes dès jeudi soir jusqu’à nouvel ordre.

« Ces mesures n’ont pas été prises à la légère. Nous suivons l’avis des experts et nous apprenons de l’expérience des pays durement touchés pour prendre les meilleures décisions », a affirmé la mairesse Valérie Plante en conférence de presse, jeudi après-midi.

Avec ces fermetures, la Ville se conforme à la directive émise plus tôt jeudi par le premier ministre François Legault, qui interdit les rassemblements intérieurs de plus de 250 personnes et recommande d’annuler tous les évènements qui ne sont pas nécessaires.

À cet égard, Montréal travaille avec ses partenaires pour annuler ou reporter les grands évènements à venir dans la métropole. L’administration procède actuellement à une recension de ces évènements pour agir de façon ordonnée. Ainsi, les organisateurs de la fête de la Saint-Patrick ont déjà annoncé l’annulation du défilé qui était prévu le 22 mars.

« La ville va continuer à vivre, mais elle va vivre un peu plus au ralenti. […] Mais c’est la bonne chose à faire. »

— Valérie Plante, mairesse de Montréal

La situation sera réévaluée régulièrement, a précisé la mairesse. La population est invitée à se rendre sur le site internet de la Ville et des arrondissements pour obtenir plus de détails.

En début de soirée jeudi, la Ville de Longueuil a également annoncé la fermeture de ses installations au public « par mesure de prudence ». Les activités administratives et d’approvisionnement se poursuivent.

Encourager le télétravail 

À Montréal, le centre de coordination des mesures d’urgence est en place pour faire face à la situation, que la mairesse refuse de qualifier de crise. « Mais on prend la situation au sérieux », a-t-elle affirmé, soulignant que la Ville suit la situation de très près, un peu comme lorsqu’il y a eu des inondations en 2017 et l’année dernière.

Les employés municipaux qui travaillent dans les installations sportives et de loisirs qui seront dorénavant fermées devront tout de même se rendre au travail. Ils seront appelés à accomplir d’autres tâches, a indiqué le directeur général de la Ville, Serge Lamontagne, qui accompagnait la mairesse. « Ils ne seront pas pénalisés », a précisé M. Lamontagne.

Pour l’ensemble des 28 000 fonctionnaires de Montréal, l’administration a décidé d’imposer une quarantaine pour tous ceux qui reviennent de voyage, peu importe la destination. Il leur est interdit de faire des voyages à l’étranger pour des raisons professionnelles. La mairesse a également souligné que les employés sont encouragés à ne pas faire de voyages personnels. S’ils partent, ils ont l’obligation de divulguer leur situation et d’être en isolement pendant deux semaines à leur retour. La Ville a également pris des mesures pour augmenter ses capacités informatiques afin de permettre le télétravail.

« Pour assurer la continuité des services, nous allons favoriser le retour des retraités dans certains postes stratégiques », a indiqué Mme Plante, sans toutefois préciser la nature des postes en question.

Pas de risque dans le métro 

Quant au métro, la mairesse de Montréal a affirmé que « sa fermeture n’est pas du tout envisagée à cette étape-ci » à moins d’une directive gouvernementale contraire. Selon elle, « le métro est sécuritaire ». « Les conséquences seraient importantes sur la mobilité des employés des secteurs névralgiques comme ceux du réseau de la santé », a soutenu Mme Plante, en précisant que le métro constitue « un élément essentiel pour passer à travers cette situation ».

Par ailleurs, la mairesse a encouragé les employeurs à se montrer flexibles avec leurs employés afin de leur permettre de fréquenter le métro en dehors des heures de pointe.

La mairesse a tenu également à rappeler « les valeurs de solidarité et de générosité sur lesquelles nous avons construit notre ville ». Mme Plante n’a pas caché qu’elle craignait les répercussions sociales de la propagation de la COVID-19, notamment de possibles dérives racistes. « On a tous le devoir de se calmer », a-t-elle dit avec le sourire.

Plus tôt jeudi matin, la mairesse a visité le Quartier chinois, où la fréquentation des commerces est en chute libre. À cette occasion, elle a affirmé qu’elle pourrait décréter la mise en quarantaine de Montréal si cela devenait nécessaire en s’appuyant sur l’avis des autorités sanitaires.

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