Worximity grandit et lorgne des acquisitions

Après avoir doublé son équipe au cours de l’été, suivant une ronde de financement de 14 millions en mai dernier, Worximity redoublera d’ambition au cours des trois prochaines années. La firme d’analytique d’usine vise à prendre de l’expansion hors du Québec, à lancer de nouveaux services et même à faire des acquisitions. Tour d’horizon.

Établie à Montréal, Worximity se spécialise dans l’analytique pour le manufacturier : grâce à des capteurs installés sur des machines, et aussi aux algorithmes qu’elle a développés, elle aide les entreprises à améliorer l’efficacité de leurs chaînes de production.

« On optimise principalement quatre paramètres : les temps d’arrêt, les vitesses, les rejets et le rendement matière », explique le fondateur et chef de l’exploitation, Yannick Desmarais.

En mai dernier, la firme a obtenu un financement de 14 millions d’Investissement Québec, de Marel et du Fonds de solidarité FTQ. Des fonds qui ont déjà servi à stimuler sa croissance.

« Les fonds nous ont permis notamment de rajouter à nos talents, dit Yannick Desmarais. De 20 ou 25 employés en janvier, nous sommes passés à 45 en ce moment. »

Courtiser hors du Québec

Les marchés étrangers ne sont pas si étrangers à Worximity.

Environ la moitié de ses clients seulement sont au Québec, alors que l’autre moitié est répartie entre le reste du Canada, l’Europe et les États-Unis. Mais l’achèvement de sa plus récente ronde de financement devrait lui permettre de croître encore davantage sur ces marchés. Ce sera aussi une occasion d’acquérir des entreprises stratégiques.

« L’un des objectifs de cet investissement de 14 millions est de soutenir notre croissance aux États-Unis et en Europe. L’autre gros mandat sera de faire des acquisitions. »

— Yannick Desmarais, fondateur et chef de l’exploitation de Worximity

Worximity convoite deux types d’acteurs à court terme.

Elle cherche d’abord à mettre la main sur des entreprises qui détiennent et collectent des données sur la qualité des matières produites. « On ne collecte pas ces données-là actuellement, chez nos clients. En faisant des acquisitions en ce sens-là, on viendra enrichir nos algorithmes, et on pourra ainsi déceler de nouvelles opportunités d’amélioration des profits dans les usines », explique Yannick Desmarais.

Worximity aimerait aussi acquérir des acteurs qui se spécialisent dans les données techniques liées au bris des machines et à l’entretien préventif.

Remaniement du modèle d’affaires

Worximity a connu une croissance annuelle de 20 à 50 % au cours des dernières années. Son plan d’affaires pour les trois prochaines années prévoit une croissance de 25 % à 40 % par an. Celui-ci prévoit aussi des changements au modèle d’affaires.

Actuellement, l’entreprise fonctionne sur un modèle « logiciel en tant que service » : ses clients paient une somme mensuelle pour avoir accès à ses services.

Mais comme les technologies de l’entreprise permettent de déceler des occasions de profits, celle-ci pourra à l’avenir garantir les investissements réalisés par ses clients. Worximity aimerait amener ce changement dès janvier 2023.

« Je ne veux pas trop en dire à ce stade-ci, mais on peut imaginer que si on demande 10 000 $ par mois, on pourra garantir que cet investissement se traduira en un minimum de 10 000 $ de profits par mois. On enlèvera donc une partie de risque aux clients. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.