COMMANDITÉ
Investissement

Conjuguer les finances au féminin

Et si on parlait de finances et d’argent aux femmes sans réduire systématiquement la conversation aux dollars qui s’évaporent chaque fois qu’elles commandent un café ? Et si on faisait tomber les tabous en démystifiant, de façon simple et décomplexée, les notions financières fondamentales ? C’est la mission que s’est donnée Karman Kong, avocate en litige fiscal, créatrice de contenu et autrice.

Changer le ton de la conversation

« En matière de finances, le discours qui s’adresse généralement aux femmes tourne autour de la réduction des dépenses, tandis que les articles qui visent un lectorat masculin parlent d’investissement et de faire fructifier ses avoirs », fait remarquer Karman Kong, qui est une avide lectrice d’ouvrages portant sur la question.

La jeune professionnelle derrière le compte Instagram et le livre à succès Elle investit s’efforce de renverser la vapeur. Comment ? En faisant de l’éducation financière… sans donner de leçons à qui que ce soit. « Parce que nous avons souvent honte de ne pas savoir, alors que nous sommes des femmes éduquées. Nous avons peur de poser des questions et de nous faire prendre pour des niaiseuses », dit Karman sans détour, qui ajoute : « Mais on ne peut pas nous en vouloir ; personne ne nous l’a montré. »

« À 28 ans, j’ai hérité d’une somme d’argent, et j’ai réalisé que je n’avais aucune notion financière. On ne m’avait jamais appris, ni à la maison ni à l’école. À partir de là, j’ai complètement changé ma vie financière. Ce que je fais aujourd’hui, c’est en quelque sorte pour aider la personne que j’étais. »

— Karman Kong, créatrice et autrice de l’ouvrage Elle investit : bâtir sa richesse grâce à la bourse

Investir : pas si sorcier

Confondre épargne et investissement fait partie des erreurs financières les plus fréquentes — et coûteuses — qu’observe Karman. À coup de références culturelles et d’une juste dose d’humour, la créatrice de contenu illustre, au bénéfice de sa communauté, la différence fondamentale entre ces deux concepts : si Ken épargne 100 $ hebdomadairement et que Barbie investit la même somme en bourse, au bout de 50 ans, Barbie peut espérer toucher jusqu’à 350 763 $ de plus que son compagnon1. « C’est important de comprendre qu’en investissant, notre argent commence à travailler pour nous, et pas l’inverse », soutient Karman.

La grande question : est-ce si compliqué d’investir par soi-même ? « C’est sûr qu’au début, il faut faire nos devoirs pour nous éduquer et pour choisir les placements qui correspondent à notre profil, à notre tolérance au risque et à nos objectifs financiers, dit Karman. Mais après ça, il suffit d’automatiser nos investissements. » La stratégie que privilégie l’autrice elle-même est celle de l’investissement passif.

« Je n’essaie pas de " timer " [prévoir] le marché ; j’investis systématiquement pour être certaine de me payer en premier, et je laisse l’argent travailler pour moi. Je vois ça comme une mijoteuse.  »

— Karman Kong, créatrice et autrice de l’ouvrage Elle investit : bâtir sa richesse grâce à la bourse

Jouer en solo ou non ?

Comme bien des personnes qui investissent par elles-mêmes sur les plateformes de courtage, Karman confie également une partie de ses placements à une professionnelle. « Je reconnais la valeur ajoutée du conseil, mais le bon conseil », précise-t-elle en insistant sur l’importance de confier ses avoirs à une personne (courtier ou courtière, conseiller ou conseillère) dont l’accompagnement vaut la rémunération perçue.

Investir par soi-même à 100 %, gérer son portefeuille à l’aide d’un robot-conseiller sur une plateforme de courtage, confier ses placements à un ou une gestionnaire qui en fera une gestion active : chaque formule comporte ses avantages et ses inconvénients, selon la situation et le niveau de confort de tout un chacun.

Quelques ressources utiles pour vous lancer

Le livre Elle investit : bâtir sa richesse grâce à la bourse, de Karman Kong

Le cours en ligne La littératie financière et fiscale ouverte à tous de l’Université du Québec à Trois-Rivières (gratuit)

Le cours Finances personnelles pour tous de la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill

1 Selon l’hypothèse d’un rendement annuel moyen de 7 % sur les marchés boursiers, tout en sachant que le passé n’est pas garant du futur. Pour connaître les Normes d’hypothèses de projection de l’Institut de planification financière pour l’année 2024 : https://app.iqpf.org/?locale=fr#/guidelines

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.