Selon la Santé publique du Canada

« Ce n’est pas la fin de la pandémie »

Il est trop tôt pour conclure que la pandémie de COVID-19 tire à sa fin, malgré des tendances qui sont « une bonne nouvelle », a soutenu vendredi le sous-administrateur en chef de l’Agence de la santé publique du Canada, le Dr Howard Njoo. « Non, ce n’est pas la fin de la pandémie », a-t-il répondu d’emblée quand il a été appelé à se prononcer, à la lumière des données qui semblent encourageantes depuis la période des Fêtes. Le Dr Njoo est d’avis que « la phase aiguë de la pandémie » est passée, mais estime qu’on ne peut pas considérer la COVID-19 comme un dossier clos en matière de santé publique, notamment en raison des taux élevés d’hospitalisation et d’infection. — La Presse Canadienne

Remboursement d’une seule prothèse auditive

Une « aberration » pour les aînés

Au Québec, un travailleur ou un étudiant qui entend mal peut se faire rembourser deux appareils auditifs, soit un par oreille. Or, dès qu’il prend sa retraite, la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) n’en couvre qu’un seul, même si la majorité des gens qui ont des prothèses auditives sont âgés de 60 ans et plus.

« C’est une aberration. C’est comme si, à la retraite, tu n’avais plus besoin de bien entendre », s’exclame Ginette Côté, qui porte des prothèses auditives en raison d’une surdité de naissance. Depuis qu’elle est retraitée, le gouvernement ne rembourse qu’un de ses deux appareils.

Depuis 1993, la RAMQ couvre l’achat, la réparation et le remplacement de deux prothèses auditives chez les enfants, les personnes ayant une déficience visuelle et les étudiants. En 2006, le gouvernement a modifié le programme afin d’y ajouter les travailleurs. Les retraités doivent toutefois se contenter du remboursement d’un seul appareil.

« Dans un monde idéal, tous les patients devraient être couverts pour les deux appareils. Ce n’est pas parce que les gens prennent leur retraite que, tout d’un coup, ils n’ont plus besoin d’une deuxième prothèse », dit Sophie Gagnon, vice-présidente par intérim de l’Ordre des audioprothésistes du Québec.

Depuis cinq ans, 163 600 Québécois ont été couverts par la RAMQ pour une prothèse auditive. Parmi ceux-ci, 79 % n’ont eu droit qu’à une prothèse.

Bien que le nombre de retraités ne soit pas connu, Mme Gagnon soutient que les patients qui ont besoin de prothèses auditives au Québec « ont une moyenne d’âge au-delà de 60 ans ».

Des coûts trop élevés

Ginette Côté dénonce cette couverture de la RAMQ qu’elle juge insuffisante. « J’ai travaillé pendant plus de 40 ans. Je paie encore beaucoup d’impôts sur mes fonds de retraite. Pourquoi je n’aurais pas le droit d’avoir deux appareils ? », se questionne-t-elle.

Elle se procure elle-même son deuxième appareil, qui coûte entre 1500 $ et 2000 $. « Ce n’est pas donné et c’est désuet après quelques années. Il faut les changer tous les six ans », dit-elle.

D’autres Québécois n’ont tout simplement pas les moyens de se payer un deuxième appareil, indique Sophie Gagnon. Dans ces situations, les audioprothésistes peuvent diriger les patients vers des fondations ou des organismes communautaires qui attribuent du financement ou proposent aux clients un paiement différé.

Il est pourtant essentiel de bien entendre avec ses deux oreilles, soutient Mme Gagnon. « C’est ce qui nous permet de localiser le son, donc de savoir de quel côté il provient, dit-elle. Quand on a l’occasion d’avoir des rencontres avec la RAMQ, on leur explique l’importance d’une audition bilatérale. »

Ginette Côté s’inquiète pour ceux qui n’ont pas les moyens de payer leur deuxième prothèse. « Ils risquent de s’isoler du monde, parce que c’est ce qui arrive quand on n’entend pas, on s’isole », déplore-t-elle.

Des appareils de base seulement

Par ailleurs, le Québec couvre uniquement des appareils de base. Si un patient souhaite obtenir des appareils plus performants, il doit se les procurer sans aide gouvernementale.

Ginette Côté souhaiterait avoir le choix entre une prothèse couverte par le programme du Québec et une somme forfaitaire équivalente, qu’elle pourrait appliquer à l’appareil de son choix. « Mais ce n’est pas possible », se désole-t-elle.

Elle doit donc se contenter de celles offertes par le gouvernement. « Les appareils ultraperformants coûtent 5000 $ et je ne peux pas me payer ça », dit-elle.

Il y a quelques années, l’Ordre des audioprothésistes du Québec avait suggéré au ministère de la Santé et des Services sociaux de proposer une somme forfaitaire équivalente. Cette option n’a pas été retenue. « Ce serait une bonne chose pour les usagers, parce que les patients qui souhaitent un produit plus haut de gamme ou un modèle différent pourraient le choisir », dit Mme Gagnon.

En réponse à la demande de La Presse, le ministère de la Santé et des Services sociaux a déclaré être en train de réaliser des travaux de révision du Règlement sur les aides auditives et les services assurés. « Plusieurs scénarios sont présentement à l’étude dans l’optique de répondre adéquatement à l’ensemble des besoins de la population ainsi que dans une perspective de saine gestion des fonds publics », a indiqué la porte-parole du ministère, Marjorie Larouche.

Couverture de la RAMQ

La RAMQ paie les prothèses aux enfants de moins de 12 ans dont la déficience auditive peut compromettre le développement de la parole et du langage, aux jeunes de 12 à 18 ans et aux étudiants de 19 ans ou plus dont une oreille est atteinte d’une déficience d’au moins 25 décibels, ainsi qu’aux adultes dont la meilleure oreille est atteinte d’une déficience d’au moins 35 décibels.

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