Crise en Haïti

Des soldats canadiens déployés en Jamaïque

Environ 70 membres des Forces armées canadiennes (FAC) ont été envoyés en Jamaïque afin de former les troupes qui se rendront en Haïti, aux prises avec une flambée de violence liée à des gangs criminels. Au même moment, des voix s’élèvent au Kenya pour s’opposer à la « mission multinationale d’appui à la sécurité » que doit mener le pays.

Dans le cadre de cette mission, baptisée opération HELIOS, les soldats canadiens offriront « de l’instruction sur des compétences centrales de maintien de la paix et les premiers soins au combat », indique un communiqué commun du ministère de la Défense nationale et des FAC publié samedi.

Les militaires retenus appartiennent principalement au 1er Bataillon du Royal 22Régiment à Valcartier, au Québec. Leur déploiement est prévu pour une durée initiale d’environ un mois.

Les FAC s’attendent à pouvoir former quelque 330 militaires de pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), soit les Bahamas, le Bélize et la Jamaïque.

Ottawa ajoute que cette mission « ne constitue qu’une des façons pour le Canada de soutenir la mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) » et rappelle l’annonce, par la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, d’une somme de 80,5 millions pour soutenir son déploiement.

En octobre 2023, le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé le déploiement de cette MMAS en Haïti, alors que le pays des Caraïbes est aux prises avec une flambée de violence.

Le Kenya s’est porté volontaire pour diriger la mission, qui vise à aider la Police nationale d’Haïti à stabiliser les conditions de sécurité et ultimement à permettre la tenue d’élections.

Celles-ci sont devenues nécessaires à la suite de l’annonce par le premier ministre Ariel Henry de sa démission, le 12 mars dernier.

Inquiétudes croissantes

Cette démission a d’ailleurs mis un frein aux ambitions du Kenya de mener la mission dans les conditions actuelles.

Citant des « changements fondamentaux de la situation en Haïti » et « l’effondrement complet de l’ordre public » à la suite de l’annonce de la démission d’Ariel Henry, les autorités de ce pays d’Afrique de l’Ouest ont annoncé mettre sur pause leur mission en Haïti.

Nairobi affirme toutefois son intention de poursuivre la mission « une fois que les factions politiques haïtiennes se seront mises d’accord sur un conseil de transition », selon ce qu’a rapporté cette semaine le quotidien britannique The Guardian.

Ce conseil présidentiel très attendu s’est engagé, dans son premier communiqué, diffusé mercredi dernier, à restaurer « l’ordre public et démocratique » en Haïti. Il s’agit d’une avancée alors que la prise de fonctions de ce groupe avait été retardée par des désaccords internes.

Or, l’envoi de centaines de policiers paramilitaires pour tenter d’apaiser la situation continue de faire débat au Kenya. « S’ils reviennent dans des housses mortuaires, que dira [le président du Kenya, William Ruto] à la nation ? », a demandé le chef du parti de l’opposition Thirdway Alliance, Ekuru Aukot, toujours selon le Guardian.

Des opposants au président Ruto se questionnent également sur la pertinence d’envoyer des troupes à l’étranger tandis que des enjeux de sécurité à l’intérieur du pays persistent. L’annonce de la prise en charge de la mission de sécurité en Haïti par l’État kenyan avait d’ailleurs surpris nombre de ses citoyens alors que plusieurs autres pays mieux nantis, dont le Canada et le Brésil, avaient refusé de mener l’opération, rappelle le quotidien britannique.

— Avec l’Agence France-Presse

Coups de feu à Montréal

Les deux suspects adolescents pourraient avoir agi dans le cadre d’une initiation

Les deux jeunes de 14 et 16 ans morts dans un accident après avoir tiré en direction de deux hommes jeudi dernier pourraient avoir agi dans le cadre d’une initiation, pensent certaines sources policières, écartant la thèse du scoring évoquée peu après les faits.

L’un des deux suspects pourrait être lié aux gangs de rue de Saint-Léonard, selon nos sources.

Tout indique que leurs victimes ont été choisies au hasard tandis que le motif des tireurs reste flou. La thèse du scoring a d’abord été évoquée par différents intervenants.

Le scoring, pratique consistant à aller tirer dans un secteur ennemi afin de marquer des points, dans le cadre d’un conflit entre gangs, pour narguer le clan ennemi, avait été évoqué peu après l’épisode de violence armée de jeudi dernier.

Les autorités étudient plutôt la possibilité qu’ils aient pu agir dans le cadre d’une initiation où un bandit plus vieux leur aurait lancé un défi, selon nos sources policières. Ces dernières croient d’ailleurs que les jeunes auraient pu être sous l’emprise de l’’alcool ou de stupéfiants.

Le fait que les coups de feu ont été tirés sur deux quidams dans des endroits peu fréquentés par le milieu criminel ne correspond pas au modus operandi habituel des gangs de rue, selon nos sources policières, qui écartent donc la thèse du scoring.

Jeudi matin, le véhicule des deux jeunes a heurté un arbre, rue Saint-Zotique, non loin de la 20Avenue, dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie.

Leur cavale avait débuté non loin de là, à l’intersection du boulevard Pie-IX et de la rue de Bellechasse, où des coups de feu ont d’abord retenti vers 5 h jeudi matin. Les tirs, en provenance d’un véhicule en mouvement, ont atteint un conducteur à l’épaule.

Les deux adolescents ont ensuite fui la scène avant de cibler un autre automobiliste, cette fois au coin du boulevard Saint-Joseph et de l’avenue Henri-Julien, dans le secteur du Plateau Mont-Royal. Ce conducteur de 58 ans n’a toutefois pas été touché malgré les coups de feu.

Choisis au hasard

Les deux hommes ciblés n’ont aucun lien entre eux, ne sont pas connus des milieux criminels et policiers, et auraient été choisis au hasard.

Les secteurs où sont survenus les tirs – le Plateau Mont-Royal et Rosemont – ne font pas l’objet de conflits en cours impliquant les gangs de rue de Saint-Léonard, identifiés par les lettres STL dans le milieu interlope. L’un des deux suspects affichait ce sigle sur les réseaux sociaux et aurait eu des liens avec certains individus gravitant autour des gangs de rue du quartier. Il n’est toutefois pas identifié comme un membre à part entière.

Les gangs de rue des secteurs de Saint-Léonard et d’Anjou sont enlisés dans un violent conflit qui a fait nombre de victimes et de blessés dans les deux dernières années.

— Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse

Un homme meurt en abattant des arbres dans une érablière

Un homme dans la cinquantaine est mort vendredi après qu’un arbre est tombé sur lui, dans une érablière de Stoneham-et-Tewkesbury, dans la région de la Capitale-Nationale. Les services d’urgence ont été contactés vers 22 h vendredi soir concernant un homme qui n’était pas rentré du travail. Les policiers de la Sûreté du Québec (SQ) ont alors entamé des recherches dans un secteur boisé de Stoneham-et-Tewkesbury, près de la rue Jacques-Cartier Nord, dans une érablière. Le maître-chien de la SQ a été appelé en renfort pour participer aux recherches. Les policiers ont finalement retrouvé la victime au cours de la nuit. Son décès a été constaté sur les lieux de l’évènement. — La Presse Canadienne

Une brèche force AT&T à réinitialiser des millions de mots de passe

AT&T a déclaré avoir commencé à informer des millions de clients du vol de données personnelles récemment découvertes en ligne. Le géant des télécommunications a déclaré samedi qu’un ensemble de données trouvé sur le web caché (dark web) contenait des informations telles que les numéros de sécurité sociale d’environ 7,6 millions de titulaires de comptes AT&T actuels et de 65,4 millions d’anciens titulaires de comptes. La société a déclaré qu’elle avait déjà réinitialisé les codes d’accès des utilisateurs actuels et qu’elle communiquerait avec les titulaires de comptes dont les informations sensibles ont été compromises. Les données compromises datent de 2019 ou d’une date antérieure et ne semblent pas inclure d’informations financières ou d’historique d’appels. En plus des codes d’accès et des numéros de sécurité sociale, la brèche peut ausssi concerner des adresses courriel et postales, des numéros de téléphone et des dates de naissance. — Associated Press

Assurance médicaments

Ottawa veut toujours aller de l’avant

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a présenté samedi à Toronto la première étape du régime national d’assurance médicaments, qui inclura la couverture des contraceptifs et des médicaments pour le diabète sous ordonnance. Les détails divulgués samedi surviennent à la suite du dépôt d’un projet de loi en février dernier sur un régime national et universel d’assurance médicaments, issu d’une entente avec le Nouveau Parti démocratique (NPD). Le gouvernement avait déjà annoncé qu’il offrirait une couverture universelle à payeur unique pour une gamme de contraceptifs et de médicaments contre le diabète au moyen d’ententes avec les provinces. Le programme d’assurance médicaments figurera dans le budget de 2024, qui sera présenté le 16 avril. En plus de la liste initiale de médicaments, le projet de loi établit plusieurs prochaines étapes et échéances destinées à pousser le gouvernement vers un plan d’assurance médicaments plus large. — La Presse Canadienne

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