COVID-19

Un test portable d’ici au début de l’été

Santé Canada a approuvé de nouveaux tests pour la COVID-19 cette fin de semaine, dont un test portable qui sera offert au Québec au début de l’été. Mais aucun test sanguin, ou sérologique, n’a encore franchi la ligne d’arrivée.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a acheté de la société d’Ottawa Spartan Bioscience 100 appareils portatifs de diagnostic de la COVID-19 et 200 000 cartouches de tests. La première livraison de Spartan est prévue « d’ici le début de l’été », selon Robert Maranda, porte-parole au Ministère.

La semaine dernière, la ministre Danielle McCann a évoqué l’utilisation de ces tests portatifs « dans les établissements de longue durée ». S’agit-il de CHSLD ? « Il est trop tôt pour dire avec précision où vont être acheminés ces équipements, a répondu M. Maranda. Toutefois, comme nous l’avons mentionné à plusieurs reprises depuis quelques semaines, le fait que cet appareil est facile d’utilisation et “ultra-portable” en fait une technologie idéale pour les communautés éloignées ou les populations vulnérables (ex. : personnes âgées, sans-abris). »

Spartan produit en ce moment 10 000 tests par semaine, mais a reçu à la mi-mars un financement de 74 millions du gouvernement fédéral « pour augmenter la capacité à des centaines de milliers par semaine », a dit le PDG de Spartan, Paul Lem, en entrevue téléphonique. « On va y arriver d’ici quelques semaines. » Il n’exclut pas d’augmenter la capacité de production à 1 million par semaine.

En parallèle, Spartan travaille à une version de sa plateforme qui coûterait 10 fois moins cher.

Le montant du contrat d’approvisionnement avec Québec n’a pas été dévoilé, mais l’Alberta a déboursé 9,5 millions pour 100 000 tests et 250 appareils.

L’Ontario a quant à elle acheté 1 million de tests portatifs.

Un seul autre test portatif est approuvé au Canada. Fabriqué par la société américaine Cepheid, il n’est pas offert à grande échelle étant donné l’appétit du gouvernement américain. Spartan n’exporte pas pour le moment son test.

Tests sérologiques

Six autres tests portatifs pour la COVID-19 sont en train d’être évalués par Santé Canada. Deux sont des tests chinois et américain permettant, comme ceux de Spartan et de Cepheid, de savoir si une personne est porteuse du coronavirus responsable de la maladie. Les quatre autres sont des tests « sérologiques », ou sanguins, qui permettent de voir si une personne a été infectée par le passé.

Les tests sérologiques ont été évoqués la semaine dernière en point de presse par le Dr Horacio Arruda, directeur national de santé publique, pour expliquer comment les autorités sauront si la population québécoise a atteint un seuil d’« immunité collective » ou immunité de groupe (herd). 

« On veut savoir si, à la fin de la première vague, 30 %, 40 %, 50 % ou 60 % des gens ont été atteints – et asymptomatiques – pour nous aider à mieux prévoir ce qui va se passer à l’automne dans une deuxième vague. »

— Le Dr Horacio Arruda, directeur national de santé publique, en point de presse la semaine dernière

Une dizaine de pays font du « dépistage massif » avec des tests sérologiques, selon Benoît Hébert, de BioConsult, une firme de consultation qui travaille avec le distributeur canadien de deux tests diagnostiques coréen et allemand. Le test allemand Nadal est un test sérologique utilisé dans une douzaine de pays, surtout en Europe. Il est en cours d’évaluation par Santé Canada, comme une trentaine d’autres tests sérologiques commerciaux (aucun test sérologique n’est approuvé au Canada et un seul l’est aux États-Unis). La plupart de ces tests sérologiques doivent être faits en laboratoire et ne sont pas portatifs.

Au total, Santé Canada a approuvé 13 tests diagnostiques commerciaux pour la COVID-19 et est en train d’en évaluer 55 autres.

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