Il est dans l’ordre des choses que nos enfants s’émancipent à l’adolescence et qu’ils préfèrent chiller avec les amis. Les movie nights à répétition avec papa et maman, gracieuseté de la pandémie, je les ai savourés. Je savais pertinemment que ce petit plaisir coupable me faisait gagner du temps sur du temps emprunté.

Nous élevons nos enfants pour en faire des êtres débrouillards, indépendants, autonomes et armés pour la vie.

Mon cœur de maman voit néanmoins venir le temps d’une époque qui changera tôt ou tard. Secrètement, j’appréhende le moment où ils se détacheront un peu trop et encore plus celui où ils quitteront le nid familial.

Jamais je ne l’exprime ouvertement, de peur de perdre mon statut de maman cool pour celui de maman fatigante. Je ne voudrais surtout pas que mes ados aient une autre raison d’exercer leurs mimiques d’exaspération et les fameux roulements des yeux, si caractéristiques d’un fossé de génération.

Une récente soirée d’hiver m’a redonné espoir ; mon fils de 16 ans m’a fait verser une larme de pure tendresse…

Nous étions seuls, ce qui n’arrive pas très souvent. Je lui ai proposé de regarder un film après le repas, mais il n’avait pas vraiment envie et désirait continuer sa série.

« OK, pas de problème. »

La maman poule et rassembleuse que je suis trouvait dommage d’être chacun de son côté… mais bon.

Fiston est venu me voir quelque temps plus tard pour me dire : « Maman, j’ai besoin d’un câlin. »

Je me suis pincée, je voulais être sûre de ne pas rêver. Puis, j’ai exécuté la demande de mon grand bébé de 1,82 m toutes affaires cessantes ! Quand une situation inédite comme celle-ci se produit, il ne faut surtout pas la laisser s’envoler ! J’ai savouré l’instant et la très belle discussion qui s’en est suivie…

Le lendemain matin, je regardais la finale d’un Grand Chelem de tennis. Djokovic a gagné. Il était fier et sa victoire le rendait particulièrement ému. Il s’est dirigé vers son box pour enlacer son équipe et les membres de sa famille. Puis, c’est en pleurs qu’il a étreint sa maman de longues minutes qui semblaient interminables.

« Comme quoi ! », me suis-je dit.

Même Djoko, 35 ans, joueur de tennis culte, parfois arrogant, gagnant de 22 tournois du Grand Chelem dont la force mentale et physique frôle celle d’un demi-dieu, a encore besoin de sa maman pour épancher son trop-plein d’émotions.

Ne sommes-nous pas toujours le petit garçon ou la petite fille de nos parents ?

Être maman, c’est de loin le plus beau rôle de ma vie. Une composition à la fois enivrante et exigeante qui ressemble souvent à une improvisation de style libre, où ma palette de sentiments est mise à l’épreuve.

Le scénario, je le découvre au fur et à mesure et il ne va pas toujours dans la direction souhaitée. C’est bien ainsi. Être maman, c’est un don de soi et une si grande leçon d’humilité.

J’aime penser qu’un lien maternel développé harmonieusement, fait de connivence, de compréhension, de tolérance et d’amour, ne peut pas se rompre et demeure toute la vie.

Je souhaite une magnifique fête des Mères à toutes les mamans ! Une pensée particulière à la mienne que j’aime tant… Elle a su me transmettre le pouvoir d’aimer inconditionnellement.

Dans un monde si déroutant et brutal, l’amour d’une maman n’est-il pas la quintessence du réconfort ?

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