Soccer

David Choinière prêt pour le FC Montréal

Jouer un maximum de minutes, être le plus performant possible et montrer qu’il est prêt à gravir la dernière étape vers l’Impact dans les années à venir. Tels sont les objectifs de David Choinière, 18 ans, dont le contrat avec le FC Montréal sera bientôt officialisé par la USL.

Le milieu de terrain montérégien, considéré comme un grand espoir chez le bleu-blanc-noir, est surtout pressé de reprendre la compétition après une dernière campagne tronquée. Alors que l’équipe des moins de 18 ans atteignait le dernier carré de la United States Soccer Development Academy (USSDA), après une fiche de 22-2-2 en saison, Choinière a longtemps été confiné à un rôle de spectateur. La faute à une commotion cérébrale subie lors d’un entraînement – un puissant tir reçu derrière la tête –, puis à une blessure à un genou.

« À cause de la commotion, j’ai dû changer toutes mes habitudes de vie. J’ai arrêté une session à l’école, je ne pouvais plus aller voir mes amis, faire d’activités physiques, regarder la télé, jouer à des jeux vidéo ou lire. Tu fais quoi ? Ce qui me faisait le plus de bien, c’était dormir. Juste le fait de me réveiller le matin, je ne me sentais pas moi-même. »

« Sur les 12 mois, j’ai été blessé 10 mois. Des fois, je venais à l’entraînement pour voir mes amis jouer, et moi, je savais que ça allait être long avant que je revienne. Le plus dur a été de l’accepter et, après, tu ne fais qu’attendre et attendre. »

— David Choinière

Voyant une certaine amélioration de sa situation – et malgré les avertissements de ses entraîneurs –, Choinière est revenu au jeu trop rapidement. Il a notamment participé à un camp avec l’équipe nationale canadienne malgré la commotion. 

« J’ai joué pendant un mois, puis après, je ne pouvais plus rien faire. À cause de ça, ça m’a pris huit mois à revenir. C’est une leçon de vie », dit-il en soupirant à propos de cette expérience qui a constitué la première grande blessure de sa jeune carrière.

En ce mardi frisquet du mois de janvier, au complexe sportif Marie-Victorin, les blessures ne sont plus qu’un vilain souvenir. Choinière a retrouvé sa panoplie de qualités, qui le placent très haut dans la liste des meilleurs éléments de l’Académie. S’il peut jouer en soutien de l’attaquant, le milieu de terrain s’amuse surtout sur son côté gauche avec ses accélérations et ses dribbles.

En bon ailier et partisan du FC Barcelone, Choinière affirme apprécier Neymar et Lionel Messi. Mais, au petit jeu des comparaisons, Philippe Eullaffroy avait dressé un parallèle avec Justin Mapp, en 2013. À l’époque, le directeur de l’Académie avait déjà mis de l’avant sa créativité, son sens du collectif et sa technique. Il avait également pointé le besoin d’amélioration en transition défensive. Le message a été entendu, et pas qu’à moitié. 

« C’est sans doute le meilleur joueur en repli défensif. C’est difficile, dans le soccer moderne, d’exister si tu ne joues que lorsque tu as le ballon. David va être capable de faire un effort cinq ou six secondes de suite, et pas seulement de faire le premier [effort]. C’est naturel chez lui, on n’a pas besoin de le pousser à le faire », se félicite l’entraîneur-chef du FC Montréal.

PAS DÉSTABILISÉ

Avec l’arrivée de plusieurs ex-pensionnaires de l’équipe U18, un virage déjà entamé l’été dernier, la moyenne d’âge du FC Montréal glissera de 19,9 à 19,4 ans en 2016. Mais grâce à un message cohérent dans les structures de l’Académie, tout est fait pour que la transition se fasse en douceur.

« Le bon côté d’avoir une identité forte et claire est que les jeunes, qui passent d’une catégorie à l’autre et d’un coach à l’autre, se sentent chez eux. La maison reste la même, seule la couleur des papiers change, explique Eullaffroy. On voit que ce sont des jeunes qui se fondent vite dans le groupe, puisqu’ils ne sont pas perdus en termes de méthodologie, d’exercices et de principes de jeu. »

« Un des plus importants principes est la transition défensive, mais il y a aussi le jeu fait de passes courtes, précise Choinière. L’ajustement se fait plutôt au niveau de la vitesse et du physique. La USL, j’ai vu que c’était un bon niveau, mais j’ai hâte de le constater par moi-même. » Début de réponse au mois de mars.

Trois questions à Philippe Eullaffroy

Quel est l’état d’esprit des joueurs qui intègrent le FC Montréal ?

« Il est un peu différent de celui des U18, U16... Là, tu entres dans une équipe professionnelle où il y a une mentalité plus individuelle, même si on fait attention au collectif. À un moment donné, ce n’est pas toute l’équipe qui va graduer avec [l’Impact], mais un ou deux joueurs par catégorie d’âge. En USL, ils pensent un peu plus à leur carrière et comment marquer des points et avoir des bonnes stats... Ils ont une impression d’urgence qui est toute relative, puisque le FC Montréal est un programme qui peut durer jusqu’à quatre ans. Avant, ils avaient 10 ans devant eux pour penser à leur carrière. Si au bout d’un an, tu ne montres pas assez de potentiel pour aller plus loin, ça peut s’arrêter là. »

Quelle est la progression de Ballou Jean-Yves Tabla, un autre grand espoir du club qui jouera avec le FC Montréal ?

« Il est en avance, mais il ne faut pas oublier qu’il n’a que 16 ans avec beaucoup de choses à améliorer. Ce qui est intéressant, c’est qu’il est à l’écoute et que, contrairement à d’autres joueurs en avance, il ne se repose pas sur ses qualités premières. Il a compris qu’il devait devenir un joueur plus complet. En un an, on voit qu’il est mieux dans la transition et que, collectivement, il prend plus l’information au niveau de ses partenaires. Et de temps en temps, il va sortir un lapin de son chapeau qui va nous faire gagner un match. »

Quelles sont les attentes lors de la deuxième saison du FC Montréal ?

« On est plus jeunes, mais on a globalement plus d’expérience et avec des joueurs plus imprégnés de l’identité de jeu du club. On s’attend à un peu de difficultés, mais moins longtemps [que l’an dernier]. Au lieu des trois ou quatre mois d’adaptation, on espère que ça ne durera qu’un seul et que les nouveaux passent le cap rapidement en profitant de l’expérience des autres. On connaît la qualité des adversaires, les stades... On vise une place en séries en s’inspirant de notre deuxième moitié de saison 2015, où on était compétitifs. Et individuellement, notre objectif ultime est que le plus de joueurs signent avec la première équipe en 2016 ou 2017. »

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