Vrai ou faux ?

MYTHE

« Tylenol et alcool ne font pas bon ménage. » Vraiment ?

RÉALITÉ

Le Tylenol et l’alcool sont deux substances dites « hépatotoxiques », parce qu’elles génèrent une substance toxique lorsqu’elles sont métabolisées par le foie. D’emblée, « il n’est pas recommandé de prendre deux hépatotoxiques ensemble », dit Patrick du Souich, professeur émérite du département de pharmacologie à l’Université de Montréal. Cela dit, « le Tylenol à petite dose (maximum 1 g par jour) n’aura probablement aucune répercussion chez le buveur social avec une fonction hépatique normale, même s’il concentre son alcool la fin de semaine », dit-il. Par contre, comme il existe peu d’études sur le sujet, la prudence est de mise au lendemain d’une consommation massive d’alcool. Même chose pour les gens qui consomment la dose maximale de Tylenol (4 g par jour) sur une base quotidienne : chez eux, même une ingestion normale d’alcool pourrait s’avérer dangereuse.

— Catherine Handfield, La Presse

Santé mentale

Les technologies mobiles, un outil pour les patients

Le téléphone intelligent, les applications mobiles et autres tablettes soutiennent les personnes atteintes de maladie mentale dans leurs habiletés cognitives et leur permettent de gérer les symptômes liés à leur condition. C’est la conclusion d’une étude réalisée par une équipe du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, qui a suivi des patients et leurs intervenants pendant un an. La grande majorité des patients ont reconnu que l’utilisation des applications avait amélioré leur qualité de vie.

« En plus de les avoir aidés à réaliser leurs tâches, les applications mobiles leur ont permis de gérer des symptômes comme l’anxiété ou les pensées noires envahissantes », a indiqué Catherine Briand, chercheuse à l’IUSMM et professeure agrégée à l’École de réadaptation de l’Université de Montréal.

L’objectif était de démontrer comment les technologies mobiles soutiennent le rétablissement des personnes aux prises avec des problèmes mentaux. L’équipe a suivi 12 patients au sein d’une première cohorte en 2012-2103 et 12 autres patients l’année suivante. Les patients ont beaucoup utilisé les applications telles que les notes et le calendrier pour se rappeler leurs tâches et suivre leurs rendez-vous. Les participants anxieux ont ainsi pu constater que leur anxiété diminuait en se servant de ces outils de planification. Les patients ont aussi utilisé des applications spécifiques pour maîtriser leurs symptômes, soit des applications antistress ou des applications pour apaiser leur respiration.

BRISER DES BARRIÈRES

Les chercheurs ont également fait un constat étonnant. En effet, la tendance de la part des intervenants est de vouloir briser l’isolement en incitant les gens à sortir de chez eux, voir des proches ou des amis. Or, les chercheurs ont réalisé que ces technologies permettaient aux patients en difficulté de passer outre leurs inhabiletés sociales.

« Les gens en souffrance ont pu donner de leurs nouvelles à leurs proches sans être obligés de leur parler ou de les voir. Quand on ne se sent pas assez bien pour être vu, ou si on est hospitalisé, ou si on est en grosse dépression, on n’est pas à notre meilleur pour voir du monde… », a souligné Mme Briand.

Petit et discret, c’est le téléphone intelligent qui a obtenu le plus de succès côté mobilité. Les patients se sont tenus au courant de l’actualité, ont joué à des jeux intellectuellement stimulants, utilisé le podomètre pendant leur marche rapide ou encore ont consulté des textes spirituels et religieux. « On a testé avec eux de 200 à 300 applications. On est rendu à l’ère des orthèses technologiques. Je rêve d’un jour où les personnes schizophrènes, par exemple, pourront avoir les mêmes aides cognitives que d’autres pour aller à l’université », précise Mme Briand.

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