COVID-19

Un plateau de cinq semaines

Le Québec se trouve sur un plateau de nouveaux cas de COVID-19 depuis cinq semaines maintenant. Mais cette apparente stabilité occulte toutefois une hausse dans certaines régions placées tardivement en alerte maximale ainsi que chez les aînés, ce qui pourrait expliquer que les décès continuent à augmenter. Une récente baisse des hospitalisations pourrait toutefois donner un répit.

Un bilan provincial au beau fixe

La province a rapporté lundi 1037 nouveaux cas, en ligne droite sur le plateau observé depuis 35 jours maintenant. Devant ce plateau, le premier ministre François Legault a d’ailleurs indiqué qu’il était difficilement envisageable de lever les mesures sanitaires imposées, dont la fermeture des bars et restaurants en zone rouge.

« Les mesures, j’aimerais bien les enlever, mais on n’a pas vu de baisse significative du nombre de cas », a-t-il dit lundi matin. Il dit espérer voir une baisse dans les prochains jours ou semaines afin d’alléger les interdictions.

Décès en hausse

Malgré le plateau dans les cas, le nombre de décès continue toutefois sa légère tendance à la hausse. Le Québec a rapporté lundi 11 nouveaux décès, mais ce chiffre varie énormément d’une journée à l’autre. Depuis une semaine, la moyenne est d’un peu plus de 18 morts par jour.

Comme c’est le cas depuis le début de la deuxième vague, c’est à Québec que l’on a déploré le plus de morts depuis une semaine, soit 33. Depuis la rentrée, ce sont ainsi 122 personnes de la Capitale-Nationale qui ont succombé à la COVID-19. La région voisine, Chaudière-Appalaches, rapporte quant à elle 14 décès la semaine dernière, pour un total de 65 en deux mois.

Le bilan depuis une semaine est aussi très lourd en Montérégie, où l’on a enregistré 27 morts depuis une semaine, pour un total de 109 depuis le 1er septembre.

Le bilan commence aussi à s’alourdir rapidement au Saguenay, qui avait été largement épargné jusqu’ici. La région a enregistré 11 décès la semaine dernière, contre huit seulement dans les deux mois précédents.

Épicentre durant la première vague avec près de 3500 décès, Montréal a rapporté 14 décès la semaine dernière, pour un total de 58 depuis la rentrée.

Baisse des hospitalisations

Signe encourageant, le nombre d’hospitalisations est en baisse depuis une semaine. Un peu moins de 300 personnes ont dû être admises à l’hôpital au cours de la semaine dernière, contre 340 la semaine précédente. Plus encourageant encore, cette diminution est particulièrement forte chez les 70 ans et plus, principal groupe vulnérable face à la COVID-19.

Hausse de cas chez les ados et les aînés

Si le bilan provincial des nouveaux cas est stable, les données montrent des hausses chez les adolescents et les plus âgés. Ainsi, le nombre de cas chez les 10 à 19 ans a augmenté de 10 % la semaine dernière. Et chez les 70 ans et plus, l’augmentation atteint 17 %. Cette hausse est d’autant plus inquiétante que ces derniers sont les plus vulnérables face à la COVID-19, la quasi-totalité des décès étant survenus dans ce groupe.

Alors qu’ils étaient le principal groupe touché depuis le début de l’été, les 20 à 29 ans continuent pour leur part à réduire leur nombre de cas. Ceux-ci affichent une baisse de 9 % la semaine dernière. Dans le reste de la population, soit les moins de 10 ans et les 30 à 69 ans, le nombre de cas est relativement stable depuis une semaine.

Deux régions en forte hausse

Les données par régions permettent de constater que deux régions passées tardivement en alerte maximale affichent de fortes hausses. Ainsi, le nombre de cas augmente rapidement depuis deux semaines dans la région de Lanaudière, qui affiche désormais 23 cas par 100 000 habitants. C’est tout près du double de la moyenne provinciale. Pendant ce temps, la situation est au beau fixe dans le reste du Grand Montréal, qui se trouve près de la tendance provinciale de 12 cas par 100 000 habitants.

Une forte hausse se fait également sentir depuis une semaine au Saguenay–Lac-Saint-Jean. La région qui vient tout juste de passer au rouge affiche désormais 22 nouveaux cas par 100 000 habitants.

À l’inverse, la région de la Capitale-Nationale, qui a suscité d’importantes inquiétudes depuis la rentrée, poursuit sa tendance à la baisse. Après avoir récemment trôné au sommet du nombre de cas, Québec vient même de passer sous la moyenne provinciale. Une amélioration se fait aussi sentir dans Chaudière-Appalaches, mais cette embellie est moins forte que sur la rive nord du fleuve.

Tests stables

Par ailleurs, le nombre de tests de dépistage effectués est demeuré stable depuis trois semaines, soit un peu moins de 24 000 par jour. Alors que le plateau dans les cas semblait coïncider avec une baisse dans le nombre de prélèvements effectués, ce n’est plus le cas. Le nombre de nouveaux cas et de tests étant stable, le taux de positivité est ainsi demeuré constant à 4 % depuis trois semaines.

L’USINE OLYMEL DE PRINCEVILLE FRAPPÉE PAR LA COVID-19

Une autre usine d’Olymel est frappée par une importante éclosion de COVID-19. L’abattoir de porcs de Princeville, dans le Centre-du-Québec, compte officiellement 58 employés infectés sur 370. Au cours du week-end, la santé publique a procédé à une campagne de dépistage massive après l’apparition de 14 cas au sein du personnel. Au total, 164 employés ont été dépistés depuis le début de cette éclosion le 23 octobre. Tous les cas négatifs asymptomatiques — soit une centaine d’employés environ — subiront un deuxième test de dépistage jeudi. Il s’agit d’une nouvelle pratique mise à l’essai dans cette industrie terrassée par des éclosions depuis mars. C’est la deuxième éclosion majeure à survenir au sein d’un abattoir d’Olymel pendant la deuxième vague de la pandémie. Au cours des dernières semaines, 127 employés ont aussi contracté le virus à l’abattoir de Vallée-Jonction, en Beauce.

—Daphné Cameron, La Presse

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