États financiers

Ensemble Montréal toujours dans le rouge, le coussin de Projet Montréal augmente encore

Toujours à la recherche d’un chef, le parti de l’opposition à l’hôtel de ville de Montréal réduit peu à peu sa dette, mais ne réussit toujours pas à attirer autant de donateurs que son rival, le parti de la mairesse Valérie Plante, à un an et demi des élections municipales.

En 2023, Projet Montréal, qui a la majorité au conseil municipal avec 52 élus, a recueilli 233 320 $ en dons et en vente de cartes de membre, soit un peu plus que l’année précédente. Le parti se maintient donc en bonne position financière, avec des actifs nets de 690 940 $, toujours en hausse, selon ses états financiers déposés mardi.

Le parti a gagné 570 nouveaux membres tandis que 2103 citoyens ont fait des dons.

« Ce nouveau record montre, encore une fois, que les Montréalais croient en nos idées et sont prêts à nous soutenir financièrement pour les voir se réaliser. Ces résultats financiers nous incitent à poursuivre nos engagements à faire de Montréal une ville toujours plus verte, plus juste et plus inclusive », a affirmé Valérie Plante par voie de communiqué.

Engouement

De son côté, Ensemble Montréal, qui forme l’opposition officielle au conseil municipal avec 37 élus, a réussi à amasser 202 900 $ en dons et en membership l’année dernière, une importante hausse comparativement à 128 400 $ en 2022. Il a vendu 573 cartes de membre et reçu des dons de 1764 personnes.

Mais l’ancien parti de l’ex-maire Denis Coderre traîne une lourde dette de 347 400 $. Cette dette était de 631 200 $ l’année précédente, mais a été réduite notamment grâce à un remboursement de 211 000 $ du Directeur général des élections du Québec.

« Notre nombre de donateurs a augmenté, on sent qu’il y a un certain engouement pour notre parti parce que beaucoup de gens cherchent une alternative à Projet Montréal », se réjouit le chef intérimaire d’Ensemble Montréal, Aref Salem, en entrevue.

M. Salem ajoute que le parti fera bientôt des annonces au sujet de la course à la chefferie et assure que beaucoup de candidats sont intéressés à devenir chef du parti. « Mais ce sont les membres qui vont décider », dit-il, ajoutant que lui-même n’a pas l’intention « à ce moment-ci » d’être candidat.

« Ce qui est important pour moi, c’est de gagner l’élection de 2025 », précise-t-il.

Vélo à l’année

BIXI réussit son pari

Les BIXI continueront d’être offerts toute l’année, du moins jusqu’à nouvel ordre. Plus de 50 000 personnes ont utilisé les services de l’organisme de vélo-partage au cours de l’hiver. Et une grande majorité des usagers a testé le vélo hivernal pour la première fois.

« C’est un résultat qui est exceptionnel », a fait valoir mardi le directeur général de BIXI, Christian Vermette, lors d’une conférence de presse organisée à la Maison des cyclistes, sur le Plateau Mont-Royal.

Du 16 novembre au 22 mars derniers, 53 000 personnes ont utilisé les vélos de l’organisme, une moyenne de 3727 trajets par jour, soit beaucoup plus que les projections initiales. Un sondage réalisé en mars dernier auprès de 3400 utilisateurs a aussi montré que 24 % d’entre eux ont renouvelé leur abonnement durant l’hiver, alors que les estimations pointaient davantage vers 13 %, tout au plus.

Par ailleurs, 65 % des usagers ont affirmé que ce premier projet-pilote leur avait permis de tester le vélo hivernal pour la première fois. « Ça démontre qu’élargir l’offre, ça amène plus de personnes », a affirmé M. Vermette.

Si la saison a été clémente, le réseau a « bien répondu » durant les sept périodes de déneigement et les épisodes de pluie verglaçante survenus pendant l’hiver à Montréal, a-t-il dit. « Il n’y a pas eu d’enjeux majeurs », a affirmé le DG, en rappelant néanmoins que l’accumulation de neige et de glace aux points d’ancrage a empêché certains usagers de rendre leur vélo à la fin de leur trajet. Des correctifs ont depuis été apportés.

Une saison devancée

Depuis mardi, 400 stations sont ouvertes et ajoutées aux 150 points d’ancrage demeurés en place pendant l’hiver. Bref, environ 65 % des 850 stations sont disponibles dès maintenant. Et le 8 avril, ce sera environ 720 stations, ce qui représente 85 % du réseau. Une telle ouverture devancée est une première pour BIXI.

« Plus d’un Montréalais sur quatre utilise aujourd’hui BIXI, et c’est sans compter les citoyens des sept autres villes qui offrent déjà le service », a de son côté évoqué la présidente par intérim de l’organisation, Sylvia Morin. Elle dit s’attendre « à ce que plusieurs autres municipalités [les] rejoignent en 2024 ».

À la Ville de Montréal, on se réjouit de ces annonces. « La demande est extrêmement forte. […] L’intention du projet-pilote, c’était aussi de voir s’il y avait un appétit pour le vélo d’hiver. Et force est de constater aujourd’hui que oui », a noté la responsable de la mobilité au comité exécutif, Sophie Mauzerolle.

Après avoir fracassé un autre record d’utilisation en 2023, BIXI Montréal avait annoncé en mars son intention d’augmenter de 13 % le nombre de vélos en libre-service sur son réseau montréalais, en plus d’ajouter des stations.

La Ville a en effet entériné une dépense de 7 millions pour l’achat de 1300 vélos, de 68 vélos à assistance électrique et de 32 stations, qui ajouteront 736 points d’ancrage dans la métropole. Actuellement, le réseau compte environ 10 000 vélos à Montréal.

Montréal

La neige pourrait retarder le ménage du printemps

À peine lancé, le grand ménage du printemps pourrait devoir être suspendu cette semaine en raison de la bordée de neige qui doit s’abattre sur Montréal. La Ville assure qu’elle sera prête à faire du déblaiement au besoin, quoique les précipitations au sol risquent de fondre rapidement.

« On va forcément devoir suspendre s’il y a une accumulation au sol », affirme à ce sujet le porte-parole administratif de la Ville, Philippe Sabourin. Ses équipes ont lancé en grande pompe lundi le grand ménage du printemps, qui s’échelonnera sur une période de quatre à six semaines et coûtera 50 millions aux contribuables, avec 600 véhicules d’entretien déployés.

Dès mercredi soir, la métropole pourrait toutefois recevoir une dizaine, voire une quinzaine de centimètres de neige en raison d’un système dépressionnaire provenant du Colorado, selon les prévisions actuelles. Sur son site web, MétéoMédia prévoit toutefois que « la neige sera fondante ou mêlée de pluie ».

Bref, le tout pourrait fondre assez rapidement, mais rien n’est garanti, affirme M. Sabourin. « Dans tous les cas de figure, ça va nous ralentir. On risque de devoir retourner tasser de la neige. En tout cas, on se prépare dans cette optique-là de notre côté. Et si on suspend, on va faire ça le plus rapidement possible », soutient-il.

Jusqu’ici, la Ville a converti environ 75 % des appareils en mode « estival », pour le grand ménage du printemps. Chaque année, les appareils servant à déneiger la chaussée sont en effet transformés pour l’été : la pelle est retirée, puis un système de buses y est ajouté avec un réservoir à l’arrière.

« Ça nous laisse environ 25 ou 30 % d’appareils demeurant en mode hivernal, donc on sera capable de déneiger, même si ça risque de prendre un peu plus de temps qu’à l’habitude. S’il le faut, on pourra aussi reconvertir d’autres appareils », précise le porte-parole.

Il rappelle que les contrats de déneigement que la Ville a signés avec des entrepreneurs pour la saison hivernale demeurent actifs jusqu’au 15 avril. Comme le veut le contrat, cela signifie que les entreprises pourront sortir jusqu’à 50 % de leur parc de véhicules si la situation l’exige.

Interdictions de stationnement

Les interdictions de stationnement, elles, seront toutefois maintenues en tout temps. Depuis lundi, les interdictions de stationnement pour l’entretien des rues sont à nouveau entrées en vigueur dans la majorité des arrondissements.

Année après année, le stationnement non autorisé est l’infraction la plus fréquente dans les rues de la métropole. Ces amendes, qui s’élèvent à 90 $ en incluant les frais de greffe, représentent le tiers de toutes les contraventions données par les agents municipaux.

Le modèle montréalais est plutôt unique en la matière au Québec, du moins en ce qui concerne le stationnement durant le grand ménage du printemps. À Québec, le nettoyage des rues se fait lors d’opérations spéciales – comme celle du nettoyage du printemps – lors desquelles de la signalisation temporaire est utilisée pour informer les résidants d’une interdiction de stationnement.

Projets de logement

30 millions de plus pour la décontamination à Montréal

Montréal pourra dégager une somme supplémentaire d’environ 30 millions pour décontaminer des terrains voués à des projets de logement, dans l’est de la métropole et ailleurs, en vertu d’une entente intervenue avec le gouvernement du Québec.

C’est ce qu’on apprend dans un avis du comité exécutif voté à huis clos au cours des derniers jours, qui vient d’être rendu public.

À ce jour, la Ville peut compter sur deux programmes de financement pour la décontamination, l’un de 75 millions qui est déjà complètement épuisé et un autre de 100 millions pour lequel il restait encore 13 millions de dollars à débloquer. Ces fonds seront maintenant disponibles pour l’administration Plante.

L’entente prévoit que Québec ajoutera 6,4 millions dans le premier programme. En ajoutant les intérêts d’environ 10 millions que la Ville a engrangés avec les 87 millions déjà engagés de ce second programme, la Ville obtiendra donc la somme exacte de 29,4 millions supplémentaires.

Montréal allongera pendant ce temps une somme supplémentaire d’environ 6 millions, pour un total d’un peu plus de 35 millions disponibles. « Ça va nous permettre de démarrer plusieurs projets qui sont prêts à partir. On a environ une vingtaine de projets en attente. C’est essentiellement du logement », affirme le président du comité exécutif et responsable des finances, Luc Rabouin, en entrevue.

« Ça représente plusieurs centaines d’unités de logement », ajoute M. Rabouin, qui souligne la collaboration du gouvernement dans le dossier. « Tout le monde doit être aligné sur le logement, c’est la priorité. C’est un exemple de ce qu’on peut faire, mais il y en aura d’autres », évoque-t-il.

Surtout dans l’Est

Les projets concernés se situent un peu partout dans l’île, mais les deux tiers d’entre eux sont à l’est de l’avenue Papineau, dans un secteur où les besoins de décontamination sont immenses depuis des années.

Outre des chantiers de logement, les nouveaux fonds devraient aussi permettre de faire décoller certains projets de centres de la petite enfance (CPE) ou encore d’espaces communautaires. Des terrains municipaux doivent aussi déjà être décontaminés dans le secteur du boulevard Saint-Jean-Baptiste et de l’autoroute 40.

Appelée à réagir, la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a applaudi la nouvelle, en insistant sur le fait qu’une vingtaine de projets vont ainsi « voir le jour rapidement ». « Ils représentent 900 millions d’investissements. Je le dis toujours, la clé pour sortir de la crise du logement, c’est de faire preuve d’agilité et de flexibilité pour augmenter l’offre », a dit la ministre.

« Cette entente entre la Ville et le gouvernement en est le parfait exemple, et Montréal pourra toujours compter sur nous quand viendra le temps de faire tomber les barrières pour accélérer la construction de logements », a insisté Mme Duranceau.

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