Élections Québec 2014 Les tiers partis

En hausse : la droite « économique »

Certains anciens adéquistes déçus de la fusion avec la CAQ
cherchent encore leur voie. Pendant que le Parti conservateur passe
de 27 à 60 candidats, l’Équipe autonomiste dégringole de 17 à 5 candidats.
Un signe que la droite québécoise est plus « économique » que « morale » ?

En hausse

ÉQUIPE Adrien Pouliot, Parti conservateur du Québec

Homme d’affaires prospère, ancien président des réseaux de télévision CFCF-12 et TQS, Adrien Pouliot dirige le Parti conservateur du Québec depuis un an. Le candidat dans Montmorency compte sur les élections pour consolider le mouvement de droite « économique ».

« Notre objectif est de bâtir un mouvement conservateur au Québec de gens écœurés d’être fiscalement opprimés, réglementés et infantilisés par l’État. » 

— Adrien Pouliot, chef du PCQ

Votre parti est surtout actif dans la région
de Québec, n’est-ce pas ?

En effet. Je crois que le terreau est plus fertile pour un parti de la droite économique à Québec qu’à Montréal. Mais la vague va finir par arriver.

Vous ne vous faites pas d’illusions, vous ne prendrez pas le pouvoir le soir du 7 avril. Que dites-vous aux gens que vous rencontrez ?

On offre une vraie alternative de droite. Le Parti libéral, selon nous, est un parti de gauche, ou centre gauche. Sous les trois mandats de Jean Charest, les libéraux ont augmenté les dépenses de l’État de 52 % et la dette de 48 %. […] Ça prend un chien de garde de la droite économique à l’Assemblée nationale, un peu comme Amir Khadir fait pour la gauche. Il faut empêcher les libéraux de divaguer vers la gauche, ou François Legault d’approuver une dépense de 115 millions de l’argent des contribuables pour aller voir s’il y a du pétrole à Anticosti. L’État n’a pas à se substituer à l’entreprise privée.

Vous précisez que vous parlez de la droite « économique ». Pourquoi cette nuance ?

Il y a toutes sortes d’interprétations de la droite. Les républicains américains, par exemple, veulent diminuer la taille de l’État, mais utiliser son pouvoir coercitif pour imposer une vision de la moralité, comme une interdiction du mariage homosexuel ou de l’avortement. […] Pour ma part, je suis fondamentalement en faveur de la liberté individuelle, et je l’applique tant sur le plan économique que moral.

Souhaitez-vous, comme beaucoup de tiers partis, une représentation proportionnelle
de votre formation à l’Assemblée nationale ?

On a un scrutin uninominal majoritaire à un tour, et ça ne me dérange pas de jouer la game. C’est sûr que c’est un système à deux partis, mais ce ne sont pas toujours les mêmes deux partis. En 2007, le PQ était troisième et l’ADQ avait 42 députés. Qui sait si, dans deux élections, on ne trouverait pas les conservateurs parmi les deux premiers partis ?

En baisse

ÉQUIPE AUTONOMISTE

Malgré une performance notable au dernier scrutin, le parti a perdu plusieurs sympathisants depuis deux ans au profit du Parti conservateur du Québec.

« Plus à droite, mais pas dans le champ »

— Slogan du parti Équipe autonomiste

CE QUE PENSE L’ÉQUIPE AUTONOMISTE SUR…

… l’égalité hommes-femmes 

« On veut parler de condition masculine au Québec », dit Stéphane Pouleur, candidat dans Jean-Talon. L’ÉA dit viser une « vraie » égalité hommes-femmes en révisant certaines lois du droit familial qui favoriseraient les mères, ou encore, les programmes qui incitent seulement les femmes à étudier dans des domaines non conventionnels.

… le projet de Charte de la laïcité 

Le PQ ne va pas assez loin pour l’ÉA. « Il y a un problème avec les minorités qui peuvent imposer leur vision dans la société. Mais le projet du PQ ne nous semble qu’une stratégie pour faire croire que le gouvernement va faire quelque chose contre les demandes déraisonnables. »

… l’environnement 

« On croit qu’il n’existe pas assez de données pour dire qu’il y a un réchauffement de la planète. Lutter contre les gaz à effet de serre n’est pas une priorité. Mais combattre la pollution, on est d’accord. » Le parti propose d’exploiter le pétrole québécois, de se retirer de la Bourse du carbone, d’abandonner l’énergie éolienne, mais de hausser les redevances sur la consigne des canettes et bouteilles de bière.

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