L’Impact
David Choinière a hâte de jouer
La Presse
La vie de David Choinière n’a pas fondamentalement changé depuis qu’il a signé son premier contrat avec l’Impact, le 28 juin. Mais au rayon des petites nouveautés, le jeune homme de 19 ans peut se vanter de posséder son personnage, certes loin d’être ressemblant, dans le populaire jeu vidéo .
« Je n’aime pas trop m’utiliser comme joueur. J’ai vite vu mes caractéristiques, mais je n’ai pas encore analysé tous les points forts et tous les points faibles, sourit-il. La note globale est 58. Ce n’est pas très, très fort, mais c’est normal. Je n’ai pas encore joué. »
Plus de trois mois après son passage du FC Montréal à l’Impact, le Montérégien n’a donc toujours pas foulé les terrains de la MLS. Il s’est retrouvé sur les feuilles de match lors d’un déplacement à Portland, puis lors de la dernière visite du Revolution de la Nouvelle-Angleterre. Mais pour le voir sur un terrain, avec le maillot bleu-blanc-noir, il faut plutôt se tourner vers le Championnat canadien, en juin, puis lors du match amical contre l’AS Roma. Cette inactivité, malgré quelques passages par la case USL, n’est pas forcément facile à vivre.
« C’est la première fois que je suis mis de côté, presque à chaque match. Ce n’est pas évident, mais je continue à travailler fort aux entraînements. C’est à moi de mériter ma place, ça ne va pas arriver tout seul. »
— David Choinière
Mauro Biello et Adam Braz avaient prévenu que le milieu offensif devait percevoir le reste de 2016 comme une « année d’apprentissage » à l’échelon de la MLS. Lors des entraînements, Choinière observe et absorbe les commentaires de ses aînés (« Patrice Bernier est celui qui me fait progresser, qui m’encourage à ne pas baisser les bras même quand ça va mal »). Mais avant toutes choses, le cadet du club a dû trouver sa place dans un vestiaire qui ne manque pas de vétérans et de personnages reconnus.
« Au début, c’est dur. Je ne voulais pas trop m’imposer. Je suis le plus jeune du groupe et il y a des joueurs comme Didier [Drogba], Patrice et Hassoun [Camara]. Je ne peux pas arriver avec un gros ego. Mais à force de les côtoyer, chaque jour, je me suis mis à l’aise. »
Le numéro 17 est le premier joueur issu du FC Montréal à avoir gravi la dernière marche professionnelle. Le nom de Choinière pourrait-il de nouveau résonner dans les années à venir ? Son frère Mathieu, âgé de 17 ans, a intégré l’Académie montréalaise dès le premier jour, en août 2011. Habitué des sélections nationales, l’espoir a rejoint celle des moins de 18 ans au début du mois d’octobre dans le cadre d’un camp en Ontario et au Salvador.
« Il peut devenir meilleur que moi dans quelques années. J’espère pour lui qu’il va monter avec le FC Montréal et, ensuite, si ça se passe bien..., dit Choinière sans compléter sa phrase. Je ne suis pas inquiet, il va sans doute signer avec les pros s’il continue à bien travailler. Il a un gros potentiel. »
Le soir, devant la télévision ou devant la console de jeu, la conversation glisse parfois vers le ballon rond et le quotidien aux côtés de joueurs professionnels. La question de son premier match en MLS revient également sur le tapis à l’occasion. Entre eux, les deux frères ont dépassé le stade de la compétition.
« Il n’y a pas de rivalité. On se lance surtout des défis pour progresser, parce qu’on a deux ans de différence. Aussi, on n’est pas des joueurs du même type. Il est plus un milieu alors que je suis plus offensif. Il arrive à faire les deux », conclut le grand frère.