Préparer la rélève
Une planification soignée
Collaboration spéciale
Tôt ou tard, l’entrepreneur devra céder les rênes de son entreprise. Comment préparer ses enfants à prendre le relais ? Michel Handfield, conseiller en continuité d’entreprise avec la relève chez Synergia PME, y va de ses conseils sur le sujet.
Selon Michel Handfield, tout le processus commence d’abord par un questionnement. Est-ce que le chef voudra céder son entreprise à un de ses enfants, à l’équipe qui est déjà en place, ou souhaitera-t-il obtenir le maximum possible en la cédant à un tiers ? « Tout part de ses objectifs personnels », dit-il, avant d’ajouter que ses enfants doivent aussi mûrir leur décision. « Veulent-ils prendre la relève pour eux ou pour faire plaisir à papa ? », demande-t-il.
Si les enfants sont pressentis pour prendre un jour la relève de l’entreprise, il faudra les y préparer. À cette fin, Michel Handfield propose d’y aller avec un plan évolutif de cheminement interne ou, en d’autres mots, d’amener la relève à apprendre « sur le tas ». « Ça permet non seulement d’apprivoiser l’entreprise, de connaître ses rouages, mais aussi de donner de la visibilité à la relève », indique-t-il.
« Le chef doit partager les tâches avec les pouvoirs, indique le spécialiste, en soupesant bien le mot “avec”. Si tu veux que la relève prenne sa place, il faut lui laisser de la place, mais aussi les pouvoirs qui viennent avec les responsabilités. » Ce transfert de direction doit s’échelonner sur une période de trois à cinq ans, selon lui.
« C’est un volet à ne pas négliger du tout », explique Michel Handfield. Selon lui, il faut trouver une manière de conserver à l’interne trois grands types de savoirs : le « know what et know why », qui regroupent les connaissances techniques et celles en lien avec le secteur d’activité de l’entreprise ; le « know how », sur la façon d’aborder tel ou tel client, par exemple ; et le « know who », c’est-à-dire l’ensemble des relations d’affaires de la PME, tels les banquiers, les clients et les fournisseurs.
Comme tout retraité, le chef sortant aura à se trouver un nouveau projet, souligne Michel Handfield. « Il y a une vie après l’entreprise et il faut la préparer, dit-il. Si le chef ne trouve pas un nouveau projet dans lequel il pourrait se sentir utile, comme du mentorat ou du bénévolat, il risque de revenir dans l’entreprise. S’il recrée son nid, ça pourrait faire ombrage à la relève. Celle-ci aura à développer son leadership. »