Pause zen

Constater les déformations

Martine Veilleux a toujours un canevas de séance à proposer aux participants. Mais chacun passe d’abord par une rencontre individuelle, pendant laquelle la praticienne fait une lecture corporelle de base des déformations apparentes : des genoux barrés, une lordose, une hanche plus haute, une raideur de la nuque, une épaule décalée ou roulée en avant. Cette première séance au sol permet au receveur de commencer à comprendre comment réagit son corps.

Les participants intègrent ensuite un petit groupe pour une série de 10 rencontres, qui s’étalent sur environ deux mois et demi. Cette période permet à la praticienne de travailler toutes les parties du corps. Les mouvements pratiqués détendent et redonnent vigueur aux muscles rétrécis ou atrophiés. Les participants trouvent appui sur de petites balles en mousse, de fermeté différente, des baguettes, des bâtons, des coussins en demi-lune pour un pétrissage en profondeur.

Selon la partie du corps à travailler, le receveur devra par exemple appuyer son pied sur une baguette, ou s’allonger, dos au sol, avec deux petites balles dans le creux de la fesse, ou encore sous les trapèzes. Ces gestes doux, d’étirements ou de poussées dans l’espace, visent à délier les tensions accumulées depuis des années, voire des décennies. C’est une gymnastique globale de rééducation de la posture. « Il y a un respect du rythme de chacun. Si le déplacement fait mal, on peut modifier le mouvement ou changer d’accessoires. On ne force rien. » D’autres mouvements se pratiquent assis ou debout. Muscles et articulations reprennent petit à petit de la mobilité.

Outre une très grande détente, les gens expérimentent dès le début un meilleur sommeil, des rêves nombreux et une meilleure respiration. Des maux tels que les migraines, les douleurs au dos, les problèmes digestifs, l’arthrose et l’arthrite seront souvent soulagés. Mais la gymnastique émotionnelle ne convient pas forcément à tout le monde, car la méthode induit un contact intime avec ses propres sensations. « Ça devient de la somatique. On libère aussi les mémoires émotionnelles. Et parfois, les larmes coulent sans demander l’avis du mental », prévient Martine Veilleux.

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