Le groupe pharmaceutique japonais Kobayashi Pharmaceutical a annoncé jeudi deux nouvelles morts potentiellement liées à certains de ses compléments alimentaires, au cœur d’un scandale sanitaire au Japon qui s’amplifie depuis quelques jours.
Cela porte à quatre le nombre de morts suspectées d’avoir été causées par ces compléments alimentaires à base d’un type de riz fermenté à la levure appelé « beni koji », ou levure de riz rouge.
Cette levure est présentée comme un anticholestérol naturel, mais des études mettent aussi en garde depuis des années contre sa possible dangerosité : en fonction de sa composition chimique, elle peut endommager des organes comme le foie ou les reins.
Kobayashi Pharmaceutical et les autorités de santé japonaises enquêtent aussi sur plus d’une centaine de cas d’hospitalisation au Japon, potentiellement liés également à ces compléments alimentaires.
Les deux personnes dont Kobayashi Pharmaceutical a annoncé jeudi la mort utilisaient l’une de ses trois gammes de produits incriminés, a précisé l’entreprise dans son communiqué.
« Nous sommes en train de vérifier les faits et les liens de causalité dans ces cas », a poursuivi ce groupe pharmaceutique basé à Osaka (ouest du Japon), qui a lancé la semaine dernière un vaste rappel de ses produits suspects.
L’entreprise avait toutefois reçu dès janvier de premiers signalements de problèmes rénaux de consommateurs potentiellement liés à ses compléments alimentaires.
« Il est regrettable que Kobayashi Pharmaceutical n’ait pas fourni d’informations au gouvernement pendant que [l’entreprise] enquêtait pour déterminer la cause » de ces problèmes, a déclaré mardi le ministre de la Santé Keizo Takemi.
« Garantir la sécurité alimentaire »
La firme a aussi dit avoir fourni de la levure de riz rouge à une cinquantaine d’autres sociétés au Japon, dont beaucoup ont décidé de rappeler à leur tour divers produits dérivés comme du saké pétillant, de l’assaisonnement pour salade ou de la pâte de soja fermentée (« miso »). Kobayashi Pharmaceutical a aussi vendu sa levure à deux entreprises taïwanaises.
« Les ministères et agences concernés travaillent ensemble pour garantir la sécurité alimentaire, y compris en cherchant à identifier la substance à l’origine des dommages sur la santé, et à comprendre comment elle s’est retrouvée dans le produit », a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Yoshimasa Hayashi.
Le gouvernement a aussi demandé à d’autres fabricants de compléments alimentaires de vérifier leurs produits et informe les pays étrangers sur cette affaire sanitaire, a ajouté M. Hayashi lors d’un point de presse régulier.
« Une fois que la cause sera identifiée, le gouvernement examinera les mesures nécessaires » à prendre pour éviter qu’une telle affaire ne se reproduise, a promis jeudi le premier ministre Fumio Kishida devant le Parlement.
— Agence France-Presse