Photos de l’année au Canada

Trois sélections pour le photographe de La Presse Martin Tremblay

Le photographe de La Presse Martin Tremblay est nommé à trois reprises au concours national des photos de l’année 2022 de l’Association des photographes de presse du Canada.

Dans la catégorie Enjeux sociaux, le photographe s’est démarqué grâce à sa photo d’Ukrainiens qui transitent par la gare Centrale de Lviv pour fuir la guerre, dans un grand exode des femmes et des enfants du pays fuyant la guerre.

Il est également nommé dans la même catégorie pour un cliché sur l’itinérance autochtone à Montréal dans le secteur Milton-Parc. On y voit Whisky, un grand brûlé originaire de la Côte-Nord. Whisky vit dans une résidence du quartier et fréquente la communauté de sans-abri du secteur.

Martin Tremblay est également retenu dans la catégorie reportage photo, pour son reportage sur la situation des sans-abri autochtones du secteur Milton-Parc. Le photojournaliste a passé cinq jours dans la rue pour mettre un visage sur cette population en détresse, trop souvent aux prises avec les regards passifs des passants.

« Chaque jour, La Presse vous informe avec le plus de justesse et de nuance possible. Et ça, c’est en bonne partie grâce au mariage parfait entre la rigueur des textes et la puissance des images que prennent les photojournalistes, comme Martin Tremblay, qui mérite amplement ces sélections qui confirment son talent », a déclaré l’éditeur adjoint et vice-président Information à La Presse, François Cardinal.

Les lauréats seront annoncés le 28 mai.

Bas-Saint-Laurent

Aucune trace du kayakiste disparu dans le fleuve

Québec — Le kayakiste montréalais disparu dans le fleuve depuis jeudi dernier est un entomologiste réputé qui avait parcouru la planète. Ses proches espèrent encore le retrouver, même si les autorités ont suspendu les recherches sur l’eau et dans les airs dans la région du Bas-Saint-Laurent.

Paul Alexander Banko, 41 ans, aurait stationné sa voiture jeudi dernier au quai de Notre-Dame-du-Portage. Puis, selon des témoins, il a indiqué à des Portageois son intention de se rendre jusqu’à l’île aux Lièvres, à plus de 10 kilomètres au large.

« Quand le monsieur est parti, ce n’étaient pas des conditions idéales pour le kayak de mer. C’était venteux. Des gens ont tenté de le dissuader », raconte en entrevue le maire de la municipalité, Vincent More, qui déplore une situation « immensément triste ».

Le Montréalais a pris la mer. Il n’a pas été revu depuis. Selon un de ses bons amis, l’homme n’avait pas de téléphone cellulaire, il n’y a donc jamais eu d’appel à l’aide.

« Il vivait pour ça »

« Il aimait beaucoup faire de la photo d’oiseaux. L’endroit où il est allé est reconnu pour la faune aviaire, il y a aussi beaucoup de phoques, de bélugas… », raconte Pierre-Olivier Ouellet, propriétaire de la Bibitte mobile, entreprise de vulgarisation en entomologie.

Les deux hommes sont des passionnés des insectes. Ils ont d’ailleurs cofondé le Festival des insectes du Québec. « C’est lui qui m’a lancé dans l’entomologie. Il vivait pour ça », raconte M. Ouellet.

Selon lui, Paul Alexander Banko n’est pas un kayakiste d’expérience et venait d’acheter son embarcation. C’est toutefois un voyageur aguerri, qui a parcouru la planète. « Je pense qu’il avait visité 56 pays », dit-il.

Recherches suspendues

Les autorités ont passé des jours à sillonner le fleuve et les airs, en vain. Deux navires, quatre embarcations, un aéroglisseur, un avion Hercules et deux hélicoptères ont participé aux recherches.

Les policiers ont aussi parcouru à pied l’île aux Lièvres et d’autres autour sans trouver la moindre trace de M. Banko.

Mardi soir, la Garde côtière et les Forces armées ont annoncé la suspension des recherches sur l’eau et dans les airs. La Sûreté du Québec (SQ), responsable de l’enquête, a pris la même décision mercredi matin.

« Aucun objet appartenant à l’individu recherché n’a été retrouvé et toutes les pistes ont été explorées avec les outils à notre disposition », indique une porte-parole de Pêches et Océans Canada, Marie-Ève Caron.

La SQ va poursuivre l’enquête. Les policiers espèrent recevoir l’aide du public. « Plus on avance dans le temps, plus on peut retrouver des objets à l’est. On demande donc maintenant même aux gens en Gaspésie d’ouvrir l’œil », indique le sergent Claude Doiron.

Les chances de retrouver encore vivant le kayakiste, père d’un bambin, s’amenuisent au fil des jours. Mais ses proches y croient encore. Ils envisagent de lancer leur propre opération de recherche.

« J’espère encore. Ce n’est pas impossible qu’il ait dérivé. Il sait se débrouiller en milieu naturel », note son ami Pierre-Olivier Ouellet.

Les funérailles de Claudia Iacono célébrées sous surveillance policière

Plusieurs dizaines de personnes ont assisté mercredi après-midi aux funérailles de Claudia Iacono, qui se sont déroulées à l’église Saint-Viateur, située sur l’avenue Laurier Ouest, à Outremont.

Mme Iacono, 39 ans, a été tuée par balle alors qu’elle se trouvait au volant de son véhicule dans le stationnement de son salon de coiffure situé rue Jean-Talon Ouest, près de la rue de la Savane, dans le quartier Côte-des-Neiges, à Montréal.

Mme Iacono était la conjointe d’Antonio Gallo, l’un des fils de Moreno Gallo, membre influent de la mafia montréalaise tué par balle dans une pizzéria d’Acapulco, au Mexique, en 2013.

Les enquêteurs des Crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) tentent d’élucider l’homicide de Mme Iacono et l’hypothèse qui serait privilégiée actuellement, aussi bien dans le milieu policier que dans le milieu criminel, est que la mère de famille a été la victime d’un crime commis en représailles à la tentative de meurtre contre Leonardo Rizzuto survenue à la mi-mars.

Leonardo Rizzuto, fils cadet de l’ancien parrain de la mafia Vito Rizzuto, se trouvait seul à bord de son véhicule, sur l’autoroute 440 près de l’autoroute 13 à Laval, lorsqu’une Porsche Macan a circulé lentement à sa hauteur et que l’un des occupants a ouvert le feu, atteignant la victime aux jambes et à une épaule.

Selon la police, l’attentat contre Leonardo Rizzuto s’inscrirait dans un conflit opposant le clan des Siciliens de la mafia et un groupe du crime organisé montréalais pour le contrôle des paris sportifs illégaux et du prêt usuraire.

Les funérailles de Mme Iacono se sont déroulées sous une certaine présence policière.

Des membres du renseignement du SPVM étaient notamment sur place pour photographier toute personne qui entrait ou sortait de l’église.

La police et le milieu criminel s’attendent à d’autres évènements violents au sein du crime organisé de haut niveau à la suite de la tentative de meurtre contre Leonardo Rizzuto et de l’assassinat de Mme Iacono.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

Intersection où a péri la petite Mariia

Un véhicule de la SQ filmé en train de griller un arrêt

Une citoyenne a pu filmer mercredi matin le conducteur d’une camionnette de la Sûreté du Québec (SQ) en train de griller l’arrêt à l’angle des rues de Rouen et Parthenais, là où la petite Mariia Legenkovska, 7 ans, a été happée à mort par un automobiliste alors qu’elle marchait vers l’école, il y a cinq mois.

Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent le conducteur du véhicule numéro 6T01 de la Sûreté du Québec roulant lentement vers l’ouest dans la rue de Rouen, avant de faire un virage à gauche sans immobiliser son véhicule.

Mélina Dorleans, qui habite à cette intersection, a filmé la scène après le départ de sa fille mercredi pour l’école primaire Jean-Baptiste-Meilleur, celle que fréquentait la petite Mariia.

« Les conducteurs qui ne font pas leur arrêt à cette intersection, c’est la majorité, dit-elle. Ils font leur virage et freinent à la dernière seconde quand il y a un piéton, souvent des enfants qui marchent vers l’école. C’est très dangereux. »

Voir un conducteur d’un véhicule de la SQ, dont le quartier général est situé tout près, rue Parthenais, adopter cette pratique est choquant, dit-elle.

« La SQ est un citoyen corporatif du quartier, on aimerait que les policiers montrent l’exemple, surtout quand ils sont en fonction. »

Dans la foulée de la mort de la petite Mariia Legenkovska en décembre après avoir été happée par un conducteur qui tournait lui aussi à gauche, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) remettait automatiquement des constats d’infraction aux automobilistes qui omettaient d’immobiliser leur véhicule à cet endroit.

Des « mesures appropriées » seront prises

La SQ a dit à La Presse être au courant de l’existence de la vidéo.

« Le gestionnaire du poste concerné est avisé au moment où on se parle, des vérifications seront faites. L’objectif est d’identifier la personne qui conduisait à ce moment-là », signale la sergente Audrey-Anne Bilodeau, porte-parole de la SQ.

Des « mesures appropriées » vont êtes prises en fonction de l’analyse de la situation.

« Est-ce qu’un constat d’infraction pourrait être émis ? Ce n’est pas impossible, mais ce serait au SPVM de l’émettre », ajoute-t-elle.

Sur Twitter, le SPVM a dit avoir transmis l’information au poste de quartier du secteur, soit le PDQ 22.

Selon nos informations, au moins une personne a déposé une plainte en déontologie policière mercredi concernant cet évènement.

Plus tôt ce mois-ci, un citoyen avait filmé 44 infractions en une heure commises par des automobilistes qui effectuaient un virage à gauche interdit à cette intersection lors de la période de pointe de l’après-midi.

L’arrondissement de Ville-Marie s’est engagé à installer plus d’une centaine de dos d’âne cet été pour inciter les automobilistes à respecter la vitesse maximale autorisée. La rue Parthenais dans ce secteur deviendra également une rue à sens unique, une mesure qui a pour but de sécuriser l’endroit pour les citoyens en y réduisant la circulation motorisée de transit. Les abords des écoles seront sécurisés et plusieurs rues seront réaménagées ou ouvertes aux piétons et cyclistes et non accessibles aux conducteurs de véhicules motorisés.

La SQ a lancé plus tôt ce mois-ci une campagne nationale de sensibilisation controversée qui plaçait le fardeau de la sécurité uniquement sur les piétons et les cyclistes, occultant toute responsabilité des conducteurs de véhicules motorisés lors des collisions, ce qu’ont déploré plusieurs organismes.

SAAQ

Encore des files d’attente

Trois mois après le déploiement de la plateforme SAAQclic, les files d’attente sont encore réalité dans plusieurs régions. La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) attribue le problème à la période achalandée du début de l’été et aux nombreux clients qui se présentent encore en succursale, alors qu’ils auraient pu utiliser les services numériques. Ce que les usagers et le syndicat contestent. « Les mois de mai et juin sont des périodes très achalandées chaque année en raison du nombre de clients qui changent de véhicule et de la saison des déremisages, notamment », explique à La Presse la porte-parole de la SAAQ, Geneviève Côté. Des lecteurs de La Presse rapportent encore vivre une série de difficultés techniques. L’attente est encore prolongée pour payer des plaques d’immatriculation ou obtenir un rendez-vous pour la prise de photo pour un permis de conduire, notamment. Des bogues ont aussi été signalés en lien avec le Service québécois de changement d’adresse et la transmission des renseignements vers la SAAQ.

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Fraude fiscale

Un an de prison et une amende pour l’ex-dirigeant d’un club échangiste

Un ancien dirigeant d’un club échangiste de Montréal a été récemment condamné à un an de prison pour fraude fiscale. Jean-Paul Labaye et son entreprise devront payer une amende de 1,4 million de dollars. La poursuite réclamait deux ans de détention. L’homme de 63 ans est connu pour s’être battu jusqu’en Cour suprême au début des années 2000 pour défendre la légalité de son bar échangiste L’Orage. À l’époque, Jean-Paul Labaye avait été reconnu coupable au criminel pour avoir tenu une « maison de débauche ». La Cour suprême avait toutefois annulé le verdict de culpabilité. Jean-Paul Labaye s’est à nouveau retrouvé devant la justice en 2020, cette fois pour ne pas avoir payé les impôts de son entreprise pendant des années. Il a également évité de percevoir et de remettre aux autorités fiscales des centaines de milliers de dollars en taxes de vente. Jean-Paul Labaye et son entreprise Cercle réciproque ont ainsi reconnu leur culpabilité à plusieurs chefs d’accusation reliés à des lois fiscales provinciales et fédérales.

— Louis-Samuel Perron, La Presse

Des expertes veulent « aplatir la courbe » de la violence

Crimes haineux, violence conjugale, homicides, extrémisme, gangs de rue : les indicateurs sont au rouge en ce qui concerne l’augmentation de la violence au Canada. Pour les experts regroupés à l’Université McGill mercredi, il y a urgence de comprendre pourquoi, et de mieux former les gens en conséquence. Dans les dernières années, il y a eu une augmentation de 30 % des homicides, de 28 % de la violence conjugale et de 30 % des crimes haineux au pays, selon les données de Statistique Canada. Si la société est toujours plus sûre qu’il y a 30 ou 40 ans, cette augmentation rapide est alarmante, estiment deux chercheuses et professeures spécialisées en psychiatrie. Elles ont décidé d’agir. « ​​Les phénomènes changent très vite », explique l’une d’elles, la Dre Cécile Rousseau, professeure à l’Université McGill. « La violence qu’on vit aujourd’hui ne se conçoit plus dans les silos qu’on avait avant : violence conjugale, violence des gangs, violence extrémiste, ou violence liée à des troubles majeurs en santé mentale. Toutes ces choses sont en train de se mélanger », ajoute-t-elle.

— Lila Dussault, La Presse

Conférence à C2 Montréal

« L’intelligence artificielle est une chenille qui peut devenir un tyrannosaure »

Si incroyable soit-elle, l’intelligence artificielle telle que nous la connaissons aujourd’hui a le pouvoir de rapidement devenir « plus puissante qu’un tyrannosaure » et de représenter une menace existentielle pour l’humain – d’où l’urgence de l’encadrer sans attendre. C’est le message qu’ont livré mardi l’historien et auteur à succès israélien Yuval Noah Harari et le chercheur québécois réputé Yoshua Bengio lors d’une conférence donnée devant une salle comble dans le cadre de l’évènement d’affaires créatif C2 Montréal à la Place Ville Marie. Les deux experts se sont entendus pour dire que l’intelligence artificielle (IA) avait le potentiel de devenir une menace existentielle pour les humains. « L’IA est différente, car c’est une technologie qui prend des décisions, a dit M. Harari, qui s’exprimait par visioconférence depuis Israël. Le couteau de silex ou la bombe atomique, ça prend un humain pour décider de les utiliser. Mais l’IA prend des décisions, et donc nous prend une partie de notre pouvoir. »

— Nicolas Bérubé, La Presse

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