SUR LES TRACES DE 14-18

La guerre
en livres

La « Der’ des der’ » a été racontée par bien des écrivains. Ce sont pour la plupart des œuvres à forte saveur autobiographique, publiées après la guerre, mais aussi pendant. Voici quelques suggestions.

En allemand

À l’ouest, rien de nouveau, Erich Maria Remarque (1928) 

L’histoire d’un groupe d’amis qui se retrouvent ensemble dans les tranchées. Et meurent les uns après les autres. Adapté au cinéma l’année suivant sa parution et dans un remake en 1979.

Orages d’acier, Ernst Jünger (1929)

Présenté sous forme de journal, le témoignage d’un jeune lieutenant de l’armée allemande. L’écrivain André Gide en dira ceci :  « Incontestablement le plus beau livre de guerre que j’ai lu, d’une bonne foi, d’une honnêteté, d’une véracité parfaites. »

En anglais

L’adieu aux armes (A Farewell to Arms),  Ernest Hemingway,1929.

L’histoire d’amour tragique entre un ambulancier américain et une infirmière anglaise. Un classique.

Compagnie K (Company K),  William March, 1933. 

Survivant de la Grande Guerre, March donne la parole aux 113 soldats de sa compagnie, sous forme de vignettes plus ou moins longues. La guerre à hauteur de tranchée, dans un style réaliste et tranchant comme une baïonnette. Vient d’être traduit en français pour la première fois.

The Great War (La Grande Guerre), Joe Sacco, 2013

Le bédé-reporter américain Joe Sacco raconte la première journée – meurtrière – de la bataille de la Somme, sous forme d'un long dessin dépliable, sur une distance d'au moins 25 pieds, sans texte ni dialogues. Un tour de force artistique et un magnifique objet.

En français

Le feu,  Henri Barbusse, 1916.

Engagé volontaire en 1914, Barbusse tient ces carnets de guerre alors qu’il est sur la ligne de front. Ils seront publiés dès 1916 sous forme de feuilleton avant d’être publiés sous forme de livre et de lui valoir le prix Goncourt. Considéré comme une œuvre majeure de la Première Guerre mondiale.

La peur, Gabriel Chevallier, 1930.

Un roman largement autobiographique, qui raconte avec éloquence la terrible expérience des tranchées. Aucune glorification du conflit. Zéro patriotisme. La vente du livre sera d’ailleurs suspendue en 1939, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale.

Les croix de bois, Roland Dorgelès, 1919. 

Ce roman en plusieurs tableaux raconte l’expérience de l’auteur, à l’arrière des lignes comme dans les tranchées. Pressenti pour le Goncourt en 1919, finalement remporté par Marcel Proust.

La main coupée, Blaise Cendrars, 1946. 

Écrivain suisse naturalisé français, Blaise Cendrars perd sa main droite au combat en 1915. Il raconte ici sa guerre, sous l’angle de l’aventure humaine, dans ce style unique, qui en a fait l’un des grands écrivains francophones du XXe siècle.

C’était la guerre des tranchées,  Jacques Tardi, 1993.

Une bande dessinée très connue qui raconte la vie d’un soldat dans les tranchées. Sa traduction en anglais (It Was the War of the Trenches) a valu à son auteur deux Eisner Awards pour la bande dessinée, dont « meilleure œuvre inspirée de la réalité ».

Au revoir là-haut,  Pierre Lemaitre, 2013. 

Au sortir de la guerre, deux anciens soldats cherchent leur place et tentent de survivre dans une société française en pleine mutation. Ce roman historique, mené comme un polar, a remporté le prix Goncourt en 2013.

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