La guerre pèse sur les célébrations du Vendredi saint à Jérusalem

La guerre à Gaza a pesé sur les célébrations du Vendredi saint à Jérusalem, où les pèlerins chrétiens ont été moins nombreux que les années précédentes pour venir accomplir le chemin de croix dans la vieille ville sur les pas de Jésus, selon la tradition.

La sécurité était renforcée dans les ruelles étroites de l’ancienne ville fortifiée, sacrée pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, et située à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël depuis 1967.

Hasard du calendrier, des milliers de Palestiniens observant le ramadan, mois sacré du jeûne musulman, se sont également rendus à la mosquée al-Aqsa pour la grande prière du vendredi.

« C’est très émouvant d’être ici en ce Vendredi saint. On ressent une profonde tristesse, probablement accentuée par ce qui se passe » dans la bande de Gaza, dit l’Australien John Timmons, soulignant avoir réfléchi à deux fois avant de se rendre dans la Ville sainte vu les circonstances.

« Endroit très spécial »

À Jérusalem, la procession solennelle du chemin de la croix, le long de la Via Dolorosa, ou « chemin de la souffrance », commence à l’endroit où, selon la tradition, Ponce Pilate a condamné à mort Jésus.

Catholiques et protestants célébreront Pâques dimanche. Pour les orthodoxes, la fête marquant la résurrection du Christ tombe cette année le 5 mai.

Dans les ruelles étroites en pierres blanches, l’Italien Mario Tioti dit avoir ressenti que la sainteté de la ville transcendait toutes les tensions. « C’est un endroit très spécial. On peut y sentir le Christ. Il a marché ici », a dit cet homme de 64 ans.

Dans la foule, des fidèles de tous âges, des hommes en soutane, d’autres portant une croix en bois, des religieuses et des touristes en sac à dos.

Marchant pieds nus sur les pavés anciens, l’Américain James Joseph, dit « Jésus », figure haute en couleur de Jérusalem vêtu d’une tunique blanche, a comparé la guerre à Gaza à l’épisode évangélique du « massacre des Innocents », dans lequel Hérode, roi de Judée, ordonne la mort de milliers de bébés.

« La souffrance subie par ces innocents [à Gaza et en Israël] est tragique, mais ce n’est pas pour rien », a-t-il déclaré à l’église du Saint-Sépulcre, bâtie selon la tradition chrétienne sur le lieu même où Jésus a été crucifié et mis au tombeau.

À l’intérieur de la basilique, des fidèles entonnent des chants, allument des cierges, embrassent la Pierre de l’Onction où le Christ aurait été lavé et enveloppé dans un linceul avant la mise au tombeau.

Pour M. Joseph, le message de Pâques est que « Dieu transforme la souffrance [du Vendredi saint] en résurrection. C’est mystérieux […] mais il est mort pour nous sauver ».

Une religieuse d’origine indienne vivant à Bethléem depuis 13 ans a dit n’avoir jamais vu de telles difficultés et ressenti de telles tensions pendant la Semaine sainte pour entrer dans la ville.

Mais pour certains, la guerre qui se répercute sur la fréquentation touristique en baisse est un cadeau venu d’en haut. « La dernière fois que je suis venu, il y avait beaucoup, beaucoup de monde qui essayait d’entrer dans le tombeau [du Christ] », se souvient l’Américain Timothy Curtiss, originaire du Texas : « C’était comme à Disneyland. Cette année, on entre directement ».

Difficultés à al-Aqsa

Des Palestiniens se rendant à la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam, ont raconté leurs difficultés pour y accéder.

Linda Al-Khatib a expliqué que le dispositif de sécurité israélien avait transformé un trajet de cinq minutes qu’elle effectuait normalement depuis son village, situé juste à l’extérieur de Jérusalem, en Cisjordanie occupée, en un calvaire de 45 minutes de contrôles et de barrières.

« Je suis venue prier parce que c’est un jour très spécial, surtout pendant le ramadan. Mais je suis très triste, il n’y a pas beaucoup de visiteurs et il n’y a personne. J’ai eu peur pendant tout le trajet », a-t-elle confié.

AUTRES NOUVELLES DU JOUR

Israël dit avoir tué un chef du Hezbollah

Un chef de l’unité des missiles du mouvement islamiste libanais Hezbollah a été tué dans une frappe dans le sud du Liban, a annoncé l’armée israélienne vendredi, sur fond de recrudescence des violences entre les deux belligérants. Vendredi, l’agence de presse officielle libanaise ANI a rapporté un « raid ciblé mené par un drone ennemi (israélien) sur une voiture » à Bazouriyé, faisant état d’au moins un mort. De son côté, l’armée israélienne a annoncé avoir éliminé « Ali Abdel Hassan Naïm, commandant adjoint de l’unité des roquettes et des missiles du Hezbollah », à Bazouriyé. L’homme aurait été notamment « chargé de mener et de planifier des attaques contre des civils israéliens ».

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Israël dénonce un rapport de l’ONU sur la famine

Israël a dénoncé vendredi un rapport des Nations unies qui a mis en garde contre une famine imminente à Gaza, affirmant que l’évaluation contenait des inexactitudes, des sources douteuses et des lacunes. Selon le rapport publié la semaine dernière, un habitant sur deux dans le territoire palestinien connaît une situation alimentaire catastrophique. Israël « reconnaît les conséquences malheureuses de la guerre sur la population civile de Gaza », a dit le ministère israélien de la Défense. Mais Israël ne s’occupe pas de la distribution de nourriture à Gaza, a-t-il ajouté, accusant l’ONU d’être incapable de gérer la quantité d’aide qui y arrive chaque jour.

— Agence France-Presse

Nétanyahou ouvert aux pourparlers

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a donné vendredi son feu vert à de nouveaux pourparlers en vue d’une trêve dans le territoire palestinien de Gaza, assiégé et bombardé sans cesse depuis bientôt six mois et où la population est menacée d’une « famine imminente ». Alors que les négociations indirectes entre le Hamas et Israël en vue d’une trêve semblaient dans l’impasse, M. Nétanyahou a, selon son bureau, « approuvé un prochain cycle de négociations, dans les jours à venir », après s’être entretenu avec les directeurs des services de renseignements. Depuis le début de la guerre, une seule trêve d’une semaine a été instaurée fin novembre. — Agence France-Presse

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