Jean-Marc Vallée aux Oscars

Alias John Mac McMurphy

Si jamais Dallas Buyers Club obtenait l’Oscar du meilleur montage, dimanche, Jean-Marc Vallée ira cueillir la précieuse statuette sur scène avec son collègue Martin Pensa. Il remerciera alors les membres de l’Académie au nom de John Mac McMurphy. Autant dire que Vallée remerciera les votants en son nom personnel, car ce fameux John Mac McMurphy n’existe pas. Pour la première fois de sa carrière, le cinéaste québécois a utilisé un pseudonyme pour le générique de l’un de ses films.

« Il y a récemment eu un dîner en l’honneur de tous les gens ayant obtenu une nomination, raconte-t-il, fier de son coup. Sur les 213 nommés, il y en avait 203 dans la salle. Parmi lesquels John Mac McMurphy. »

Jean-Marc Vallée n’a pas eu recours à l’emploi d’un pseudonyme par snobisme ou flagornerie. Ce serait même plutôt le contraire.

« On n’est pas obligés de tout dire, fait-il remarquer. J’ai pensé recourir à cette astuce après avoir constaté à quel point mon nom revenait trop souvent au générique de Café de Flore. Les gens pensent qu’on flatte notre gros ego, mais non. Steven Soderbergh utilise un pseudonyme quand il fait sa caméra ; un autre quand il participe au montage. Même chose pour les frères Coen… »

Cela dit, le réalisateur de Dallas Buyers Club s’amuse quand même de la chose, d’autant qu’il peut encore évoluer dans un relatif anonymat à Hollywood.

Si jamais il monte sur la scène du Dolby Theatre, dimanche, Jean-Marc Vallée jouera le rôle du cinéaste qui vient chercher un trophée au nom de quelqu’un d’autre. Le public américain découvrira alors l’allure du réalisateur de ce « petit » film cendrillon, sélectionné dans six catégories.

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