Mieux-être

Mieux vivre avec les symptômes de la ménopause

Vicky Villeneuve était au bord de l’implosion lorsque sa professeure de yoga a annoncé à ses élèves qu’un nouvel atelier serait offert : le yoga thérapeutique hormonal.

« Ce jour-là, j’étais en crise de ménopause, confie Vicky Villeneuve, coordonnatrice au développement de l’offre touristique à Tourisme Cantons-de-l’Est. Je m’étais enfin décidée à aller voir le médecin et j’avais même une prescription d’hormones en main. Avant de commencer à les prendre, je me suis dit que je n’avais rien à perdre à essayer le yoga hormonal. »

Cette mère de famille composait avec les symptômes de la ménopause depuis au moins cinq ans. « Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes me causaient énormément d’inconfort, indique la femme de 51 ans. J’en étais arrivée au point où je dormais avec des serviettes et je me réveillais toutes les heures. Mon sommeil était très hypothéqué. Je me levais le matin avec l’impression qu’un train m’était passé sur le corps. »

Le yoga des hormones

Créé en 1991 par la yoga-thérapeute brésilienne Dinah Rodrigues, le Yogaterapia Hormonal (yoga thérapeutique hormonal) vise à soulager les problèmes et symptômes liés au déséquilibre hormonal et à la ménopause. La diplômée de l’Université de São Paulo en psychologie et philosophie avait 65 ans lorsqu’elle a entrepris des recherches pour concevoir une série d’exercices qui activeraient la production d’hormones féminines. 

« Au bout de quelques années, elle avait enseigné à suffisamment de femmes pour réaliser des études de cas, soutient Nathalie Lebel, propriétaire du Studio Mouvance et professeure certifiée de yoga hormonal. Dinah Rodrigues a alors pu constater qu’après une pratique régulière d’au moins un jour sur deux, le taux d’œstrogènes augmentait significativement [en moyenne de 254 % en quatre mois, selon les données recueillies auprès de 116 femmes en 2001.] »

Généralement offert en atelier d’un ou deux jours, le yoga hormonal est enseigné aux femmes afin qu’elles puissent ensuite le pratiquer à la maison de manière autonome, au rythme de séances de 30 minutes, de quatre à cinq fois par semaine. La pratique combine des postures de hatha yoga, des respirations rapides et saccadées inspirées du yoga Kundalini, une circulation énergétique d’origine tibétaine, ainsi que des verrous énergétiques (bandhas).

Les exercices agissent particulièrement sur les glandes endocrines : les ovaires, l’hypophyse, la glande thyroïde et les glandes surrénales, explique Caroline Chantefort, qui l’enseigne et le pratique depuis sept ans. « Les techniques de respiration viennent masser les glandes et le système hormonal. Il y a tout un travail de visualisation qui l’accompagne. La clé du yoga hormonal, c’est la circulation de l’énergie. »

L’intelligence du corps

Trois semaines après avoir commencé le yoga hormonal, les bouffées de chaleur de Vicky Villeneuve se sont atténuées, son sommeil, son appétit et son énergie se sont normalisés.

Pratiqué de façon régulière (de quatre à cinq fois par semaine), le yoga hormonal permettrait d’atténuer ou de faire disparaître les symptômes liés à la préménopause et à la ménopause, mais aussi au syndrome prémenstruel, à la sécheresse vaginale, aux douleurs articulaires, à l’ostéoporose, à la fatigue et à la dépression, entre autres. Il favoriserait la fertilité et préviendrait les maladies cardiovasculaires. 

« Dinah Rodrigues recommande le yoga hormonal à toutes les femmes à partir de 35 ans, indique Nathalie Lebel. C’est à partir de cet âge que les hormones féminines commencent à chuter, que les cycles menstruels se dérèglent, que les maux de tête et la rétention d’eau apparaissent et que le syndrome prémenstruel s’accentue. Les femmes mettent souvent ces changements sur le dos de la fatigue ou d’une dépression, alors qu’en fait, c’est la ménopause qui approche. Parmi mes clientes, je dirais que le trio de symptômes chaleurs-insomnie-irritabilité lié à la ménopause disparaît à 90 %. »

« Booster » la fertilité

Lorsque Hana Rakusova a cessé de prendre la pilule contraceptive, ses règles ne sont jamais revenues. Elle a consulté un médecin et le diagnostic est tombé : syndrome des ovaires polykystiques. « J’avais peur que ça prenne des années avant d’avoir un enfant, raconte la biologiste et chercheuse à l’Université McGill. Sachant que ça allait être plus difficile, j’ai cherché un traitement aussi naturel que possible pour nous aider à concevoir. J’ai modifié ma diète, et après avoir lu plusieurs articles sur le sujet, j’ai adopté le yoga hormonal. »

La femme de 31 ans suit un atelier de deux jours pour apprendre la méthode. « J’aimais que cette approche ne se concentre pas juste sur une pièce du puzzle, mais traite le corps en entier », illustre-t-elle. Deux semaines après l’avoir pratiqué de manière intensive cinq à six fois par semaine, Hana apprend qu’elle est enceinte. « Je ne sais pas si c’est uniquement grâce au yoga hormonal, mais je crois que ça a certainement eu une influence importante », reconnaît-elle.

Caroline Chantefort, qui enseigne et pratique le yoga hormonal depuis sept ans, a elle-même vécu l’infertilité : « J’avais des cycles irréguliers et douloureux. Pour moi, le yoga a été une solution facile et accessible. »

Au nombre des clientes qui l’ont consultée pour infertilité, certaines ont mis quelques semaines après l’introduction du yoga hormonal avant de devenir enceintes. « C’est une pratique très puissante, assure-t-elle. Le travail dans le corps en entier a un potentiel énergétique très grand, observe-t-elle. Les femmes viennent souvent me trouver en fin de parcours, alors que leur système hormonal ralentit. Le yoga hormonal permet donc de le garder plus optimal. »

Quelques endroits où le yoga hormonal est offert

Studio Mouvance

820, rue George, Sherbrooke

Clinique Camirand Muzzi 

40, chemin Bates, local #100, Montréal

Studio Satyam 

404, rue Saint-Pierre, Montréal

Sivananda Yoga Montréal 

5178, boulevard Saint-Laurent, Montréal

Sujati

1129, 10e Rang, Val-David

Yoga Voyageur

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