Chaleur extrême

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Près de cinq fois plus de personnes risquent de mourir sous l’effet de la chaleur extrême sur Terre dans les prochaines décennies, alertent des experts internationaux dans un rapport publié mercredi, avertissant que « la santé de l’humanité est en grave danger » si rien n’est fait contre le changement climatique.

— Agence France-Presse

Royaume-Uni

Londres persiste à vouloir envoyer des migrants au Rwanda

Le gouvernement britannique s’est dit prêt mercredi à s’opposer à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour mener à bien son projet d’expulser vers le Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni, après un revers judiciaire devant la Cour suprême. Infligeant un sévère camouflet au premier ministre britannique, la plus haute juridiction du pays a confirmé l’illégalité de cette mesure phare de la politique migratoire du gouvernement conservateur, mettant en cause le traitement des demandeurs d’asile au Rwanda. Sous pression de son propre camp pour respecter sa promesse de mettre fin aux arrivées illégales de migrants, le premier ministre Rishi Sunak a aussitôt indiqué que son gouvernement travaillait déjà à un « nouveau traité » avec Kigali répondant aux objections de la Cour suprême. Il s’est entretenu avec le président rwandais, Paul Kagame, et les deux dirigeants ont « réitéré leur ferme engagement à faire fonctionner [leur] partenariat » et annoncé des mesures « pour s’assurer que cette politique soit solide et légale », selon Downing Street.

— Agence France-Presse

Attaques chimiques en 2013 en Syrie

La justice française lance un mandat d’arrêt contre al-Assad

Le président syrien, Bachar al-Assad, son frère et deux généraux font l’objet depuis mardi de mandats d’arrêt internationaux de la justice française, soupçonnés de complicité de crimes contre l’humanité pour les attaques chimiques perpétrées en Syrie à l’été 2013. Ces attaques au gaz sarin, imputées au régime de Bachar al-Assad, avaient notamment fait plus de 1000 morts dans la Ghouta orientale le 21 août 2013, selon les renseignements américains. Les quatre mandats d’arrêt ont été lancés mardi par des juges d’instruction du pôle crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris. Ils visent la chaîne de commandement : le président syrien ; son frère Maher, chef de facto de la Quatrième division, unité d’élite de l’armée syrienne ; ainsi que deux généraux : Ghassan Abbas, directeur de la branche 450 du CERS, et Bassam al-Hassan, officier de liaison et chef de la sécurité. L’une des victimes de ses attaques, qui a survécu et s’est constituée partie civile, a la double nationalité franco-syrienne, ce qui a permis à la justice française de se saisir.

— Agence France-Presse

France

Un an de prison avec sursis requis contre le ministre de la Justice

L’accusation a requis mercredi un an de prison avec sursis contre le ministre français de la Justice, Éric Dupond-Moretti, jugé à Paris pour des conflits d’intérêts liés à ses activités passées d’avocat, dans un procès inédit dans l’histoire du pays. Poids lourd du gouvernement, M. Dupond-Moretti, 62 ans, est soupçonné d’avoir utilisé ses fonctions de ministre pour régler des comptes avec des magistrats avec qui il avait eu maille à partir quand il était avocat. Malgré le « déni persistant » du ministre, le conflit d’intérêts « sautait aux yeux », a estimé le procureur général Rémy Heitz dans son réquisitoire devant la Cour de justice de la République (CJR), juridiction d’exception chargée de juger des membres du gouvernement. Le ministre « n’a pas écouté les alertes qui lui étaient adressées, il a franchi un pas qu’il n’aurait jamais dû franchir, à deux reprises », a détaillé M. Heitz, ajoutant que cette procédure n’était pas le résultat d’une « vengeance » des magistrats, pour lesquels l’avocat Dupond-Moretti avait eu des mots très durs.

— Agence France-Presse

Passages maritimes aux îles Canaries

Nombre d’arrivées illégales jamais vu en 14 ans

L’Europe a observé en octobre dernier un nombre record d’arrivées illégales de migrants aux Canaries, par la route d’Afrique de l’Ouest, jamais vu en 14 ans, a indiqué l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières Frontex. Établie à Varsovie, l’agence a enregistré 13 006 tentatives de passages illégales sur cette route maritime depuis les côtes marocaines durant le mois d’octobre, soit presque autant que depuis le début de l’année. C’est également un record d’arrivées sur un seul mois, selon le communiqué de l’agence. Ces chiffres s’inscrivent dans une tendance générale aux frontières de l’Europe, avec le plus grand nombre de passages illégaux depuis 2015. La route de la Méditerranée centrale, à destination de l’île Lampedusa et des côtes italiennes, a été moins utilisée au mois d’octobre 2023 que l’année dernière, mais demeure la plus empruntée sur toute l’année 2023, avec 143 613 détections. Il s’agit aussi de la route la plus meurtrière, avec 2187 victimes cette année, selon l’Organisation internationale pour les migrations.

— Agence France-Presse

Haïti

Un hôpital évacué après des violences entre gangs

Un hôpital du plus grand bidonville de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, a été entièrement évacué mercredi après que de violents affrontements entre gangs ont éclaté à ses portes. Jose Ulysse, fondateur et directeur du Centre hospitalier de Fontaine, a réfuté des informations selon lesquelles des membres de gangs seraient entrés dans ce centre médical et auraient pris en otage des patients. De nombreux patients ont fui les lieux d’eux-mêmes, a-t-il précisé, et environ « 70 adultes » et une « quarantaine d’enfants », dont plusieurs nouveau-nés, ont été évacués par la police et des ambulances. Le petit État caribéen est en proie à la violence des gangs qui contrôlent 80 % de la capitale, le nombre de crimes graves ayant atteint des records, selon la représentante de l’ONU dans le pays. La Cité Soleil, plus grand bidonville du pays et quartier contrôlé par des gangs, est en proie à des affrontements armés depuis lundi après la mort d’un chef de gang présumé.

— Agence France-Presse

Record de concentrations des gaz à effet de serre en 2022

Les concentrations de gaz à effet de serre, responsable du changement climatique, ont battu des records en 2022, une tendance qui n’est pas près de s’inverser, a alerté l’ONU mercredi, appelant à réduire d’urgence la consommation de combustibles fossiles.

Pour la première fois, en 2022, les concentrations moyennes mondiales de dioxyde de carbone (CO2), le gaz à effet de serre le plus important, ont dépassé de 50 % les valeurs préindustrielles.

Elles ont continué à augmenter cette année, d’après le Bulletin des gaz à effet de serre de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), publié à deux semaines de la plus importante COP depuis l’Accord de Paris, qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.

Les concentrations de méthane (CH4) ont également augmenté et les niveaux de protoxyde d’azote (N2O), le troisième grand gaz à effet de serre, ont connu entre 2021 et 2022 leur plus forte progression annuelle jamais observée.

« Dans la mauvaise direction »

« Malgré des décennies d’avertissements de la part de la communauté scientifique […] nous continuons à aller dans la mauvaise direction », a commenté le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, dans un communiqué.

Environ 80 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent des pays du G20, a-t-il indiqué en conférence de presse.

L’objectif de l’accord de Paris de 2015 consiste à limiter le réchauffement de la planète « bien en deçà » de 2 degrés Celsius depuis l’époque préindustrielle (1850-1900), et de 1,5 degré si possible.

Selon un précédent rapport de l’ONU, la température moyenne de la planète en 2022 était supérieure de 1,15 °C à celle de l’époque préindustrielle. Et 2023 sera très certainement l’année la plus chaude jamais enregistrée, a indiqué M. Taalas aux journalistes.

« Le niveau actuel des concentrations de gaz à effet de serre nous conduit vers une augmentation des températures bien supérieures aux objectifs de l’Accord de Paris d’ici à la fin du siècle », a averti M. Taalas.

Le chef de l’OMM dresse un sinistre tableau de l’état à venir de la planète : « Les conditions météorologiques deviendront plus extrêmes : chaleur intense et fortes précipitations, fonte des glaces, élévation du niveau de la mer et réchauffement et acidification des océans », et « nous assisterons à une flambée des coûts socio-économiques et environnementaux ».  

L’OMM craint également que le système climatique ne soit proche de « points de bascule », des « situations où un certain degré de changement entraîne une cascade de modifications auto-accélérées et potentiellement irréversibles », comme le dépérissement de la forêt amazonienne.

— Agence France-Presse

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