Montréal

La vidéo d’un homme endormi aspergé d’eau suscite l’indignation

La vidéo virale d’un commerçant arrosant un homme qui semble en situation d’itinérance provoque la colère sur les réseaux sociaux.

« C’est pas chaud ? » « Non, mais en plus, j’y ai pensé. » Voilà ce qu’on peut entendre quelques secondes avant que le commerçant asperge d’eau un homme endormi se trouvant devant son restaurant.

La vidéo publiée pour la première fois samedi dernier a enflammé la Toile, lundi. On y aperçoit un homme endormi devant un immeuble commercial du boulevard Saint-Laurent, en plein cœur du Quartier chinois. L’immeuble abrite notamment le restaurant La Toxica et le centre d’arcade MTL Gaming Centre.

Le propriétaire de MTL Gaming Centre aurait alors lancé le contenu d’un seau d’eau au visage de l’homme assoupi, qui se réveille en sursaut. « Il faut se réveiller, mon ami. […] On ne peut pas dormir ici », dit-il alors en ricanant.

Rapidement, les images ont choqué nombre d’internautes, qui ont jugé que l’homme avait été humilié puisqu’il semble se trouver en situation d’itinérance.

Dans une déclaration transmise à La Presse, La Toxica souligne d’abord que le geste a été fait par le propriétaire de MTL Gaming Centre et non par l’un de ses employés. Le propriétaire du centre d’arcade aurait demandé qu’on « lui apporte de l’eau pour l’aider », affirme La Toxica.

« Il ne s’agissait pas de la bonne façon de procéder », concède le restaurant, pour qui « la cohabitation n’est pas toujours facile au centre-ville ».

« Choquant » et « intolérable »

Dans une réponse du restaurant à un internaute, elle aussi relayée sur le réseau social Instagram, on peut lire que l’« attitude [de l’homme arrosé] a été plusieurs fois rapportée à la police », qui ne fait rien.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a toutefois avancé, à la lumière du « peu d’informations disponibles actuellement », qu’il ne semblait pas avoir reçu d’appel « concernant le contenu de la vidéo ».

Dans une publication sur X – supprimée depuis –, le propriétaire de MTL Gaming Centre s’est également excusé. On pouvait y lire qu’il avait demandé à la personne de partir à plusieurs reprises. « Ça n’excuse pas mes gestes. Je reconnais que ce que j’ai fait était mal et injustifié », écrivait-il également.

Marilyn Audrey Gendron, intervenante psychosociale, a été « bouleversée » par la vidéo qui est apparue sur son fil de nouvelles. Les gestes qu’on y voit risquent de « fragiliser encore plus une personne [déjà] vulnérable », a-t-elle rapidement dénoncé. Elle se réjouit toutefois que la situation n’ait pas dégénéré davantage.

Dans un communiqué, le bureau de la mairesse Valérie Plante a qualifié la vidéo de « choquante ». « Tout le monde a droit à la dignité et au respect, quelle que soit sa situation. »

Pratique condamnable

Annie Savage, du Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM), encourage les gens à « faire preuve de tolérance et d’empathie envers les personnes qui habitent la rue ».

« On parle souvent d’incivilités des personnes en situation d’itinérance à l’égard des personnes domiciliées, mais là, ça semble être la situation inverse », constate-t-elle.

Mme Savage invite également les citoyens importunés par la présence de personnes en situation d’itinérance à faire appel à l’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (EMMIS), qui a pour mission de désamorcer des situations de conflit dans l’espace public.

Le SPVM a affirmé qu’il n’encourageait pas le type de comportement adopté par le commerçant. Celui-ci « pourrait conduire à de possibles accusations criminelles ». Il aurait été préférable de téléphoner au SPVM, a ajouté le corps policier.

Blitz de surveillance de la SQ

4000 contraventions en une semaine à travers le Québec

Des milliers de contraventions ont été données en l’espace d’une semaine à travers le Québec, dans le cadre d’un nouveau blitz de sensibilisation tenu par la Sûreté du Québec (SQ) qui a mis l’accent sur la priorité aux piétons et aux usagers vulnérables.

Plus de 4000 constats d’infraction ont en effet été remis lors de l’opération nationale concertée « Partage de la route », qui se tenait du 26 avril au 2 mai dans l’ensemble des régions de la province. L’un des constats les plus donnés était d’ailleurs pour « ne pas avoir cédé la priorité aux piétons ».

Selon la SQ, qui a publié lundi un bilan sommaire de cette initiative annuelle, 1300 opérations ont été effectuées, ce qui veut dire que plus de trois amendes ont été données en moyenne par intervention ponctuelle. Il s’agit surtout d’une présence policière accrue dans des secteurs jugés accidentogènes.

Dans un communiqué, le corps policier assure que « les interventions réalisées par les patrouilleurs visaient à sensibiliser l’ensemble des usagers de la route, peu importe le mode de déplacement, et ce, afin de contribuer à sécuriser l’ensemble des utilisateurs des réseaux de transport ».

« Prendre le temps d’adopter ces comportements permet de sauver des vies », poursuit la SQ, qui rappelle que le principe de prudence, tel que défini par le Code de la sécurité routière, doit primer en tout temps, même lorsqu’on est pressé.

En juin dernier, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a dévoilé dans son bilan annuel que les piétons sont surreprésentés dans les victimes de collisions routières. L’an dernier, 79 d’entre eux sont morts sur le réseau routier, un bond de 44 % en une année et de 23 % par rapport à la moyenne des quatre années précédentes. C’est le pire bilan en la matière depuis 2007.

« On va changer les mentalités »

Chez Vélo Québec, qui a participé à l’organisation de la campagne avec Piétons Québec, le président et directeur général, Jean-François Rheault, salue l’approche mise de l’avant par les autorités policières.

« La sécurité routière, c’est l’affaire de tous, certes, mais on a plus de responsabilités quand on est plus gros, en voiture. Et ces messages-là ont été portés de manière vraiment intéressante. C’est avec des campagnes comme ça qu’on va changer les mentalités, tranquillement, mais sûrement », explique M. Rheault.

Il note toutefois que le Québec « a encore beaucoup de travail à faire pour faire respecter la priorité piétonne par tout le monde ». Jeudi dernier, une fillette traversant la rue pour se rendre à son autobus scolaire a d’ailleurs été happée par un cycliste qui a omis de s’arrêter, sur le Plateau Mont-Royal. Il s’agit d’une infraction claire au Code de la sécurité routière que Vélo Québec a dénoncée sur toute la ligne.

N’empêche, « le changement de mentalité envers le transport actif et la sécurité routière au sens large s’opère vraiment partout au Québec », indique M. Rheault, d’un ton plus optimiste. « Quand on parle de partage de la route, aujourd’hui, on sent et on voit des conversations de plus en plus profondes et complexes partout sur le territoire. On va dans la bonne direction. »

Sans-abri retrouvé sans vie dans une toilette chimique

Début de l’enquête publique de la coroner sur la mort de Raphaël André

Dépendance à l’alcool ? Manque de places dans les refuges ? Anxiété générée par le couvre-feu en pleine pandémie ? L’enquête publique de la coroner sur la mort de Raphaël « Napa » André entamée lundi matin tentera d’expliquer les circonstances de la mort de l’homme innu en situation d’itinérance, retrouvé sans vie dans une toilette chimique en janvier 2021.

« Il restera toujours une certaine part d’ombre concernant son décès. Les informations que j’ai eues à l’époque sont demeurées fragmentaires. Mais c’est incontestable pour moi qu’il s’agissait d’une personne vulnérable. Il n’avait pas de domicile fixe, alors que nous étions dans une période très sombre de notre histoire », a déclaré d’emblée la coroner, MStéphanie Gamache, lundi matin au palais de justice de Longueuil.

Au moment de la mort de Raphaël Napa André, le 17 janvier 2021, le Québec était soumis à un couvre-feu pour ralentir la propagation de la COVID-19 durant la pandémie.

L’Innu de 51 ans, appelé Napa dans sa communauté de Matimekush-Lac John, avait vraisemblablement passé la nuit dans une toilette chimique à deux pas du refuge La Porte Ouverte, dans le secteur Milton-Parc, à Montréal.

La coroner a fait référence au volumineux dossier médical de M. André au cours de la journée. Il vivait avec un problème de dépendance à l’alcool et un trouble d’anxiété. Il avait d’ailleurs été pris en charge la veille de sa mort après une chute au sol alors qu’il était en état d’ébriété lors d’une visite au dépanneur.

La victime était présente au centre La Porte Ouverte la journée de sa mort, a indiqué le sergent-détective du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Alexandre Bertrand dans son témoignage.

Raphaël Napa André s’y trouvait toujours vers 19 h 20. « Un intervenant se souvient d’avoir vu la victime dormir. Il ne voulait pas sortir du centre, mais le centre fermait », a affirmé le policier. Il avait dû s’en aller vers 21 h.

Selon le témoignage du sergent-détective, une intervenante avait appelé une autre ressource pour réserver une place pour M. André. « Il aurait refusé de prendre le taxi [pour s’y rendre] », a-t-il expliqué à MGamache.

Pas assez de ressources ?

Le défunt avait été rencontré dans le passé par une équipe de professionnels de la santé chargée du suivi intensif des personnes en situation d’itinérance, a indiqué l’une des témoins à la coroner.

« Il manque inévitablement des ressources d’hébergement pour une multitude de personnes. On manque d’options d’hébergement transitoire après des hospitalisations », a déclaré l’ergothérapeute qu’il avait consulté, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication.

« Il y avait vraiment un manque de ressources ouvertes 24 heures », a renchéri une intervenante de l’organisme La Porte Ouverte, dont l’identité est aussi protégée.

Le centre où elle travaillait à l’époque, aussi appelé Open Door, permettait d’aider une centaine de personnes chaque jour avant que la COVID-19 ne frappe, a précisé la témoin. En décembre 2020, l’endroit avait fermé temporairement en lien avec une éclosion de COVID-19 et des problèmes de tuyauterie.

Elle avait rencontré Raphaël Napa André à plusieurs reprises. « C’était quelqu’un qui voulait être dans sa bulle. En état d’ébriété, il pouvait être agressif.

« On dirait qu’il a cherché de l’intimité dans cette toilette-là. L’intimité, c’est quelque chose de difficile à avoir dans la rue », a confié la témoin.

Les audiences se poursuivront jusqu’au 24 mai au palais de justice de Longueuil. Une seconde phase se tiendra du 3 au 14 juin.

Hôpital Notre-Dame

Une personne retrouvée morte dans les toilettes

Une personne a été retrouvée morte lundi dans les toilettes de l’hôpital Notre-Dame, à Montréal. « Tout s’apparente à une surdose, mais l’enquête est en cours », indique l’agente Sabrina Gauthier, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Le drame est survenu dans des toilettes situées près de la cafétéria de l’établissement. Des médecins sur place ont rapidement pu constater le décès. Les policiers ont été appelés sur les lieux pour sécuriser l’endroit en attendant la prise en charge. Une enquête de l’hôpital Notre-Dame est en cours afin de faire la lumière sur les circonstances entourant l’évènement. « Le personnel et la communauté sont sous le choc et ébranlés », a déclaré le porte-parole du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Jean-Nicolas Aubé. Au moment où ces lignes étaient écrites, on ne savait toujours pas si la victime était un patient ou un visiteur.

— Alice Girard-Bossé, La Presse

Collision dans Côte-des-Neiges

Le BEI ouvre une enquête

Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) est à la recherche de témoins après une collision survenue lundi matin, impliquant un véhicule qui tentait d’échapper aux policiers. En matinée, un policier aurait tenté d’intercepter un véhicule « en infraction au Code de la sécurité routière », selon le BEI. Le conducteur du véhicule pris en défaut aurait toutefois continué sa route et serait entré en collision avec plusieurs véhicules. Selon des informations obtenues par La Presse, il aurait brûlé un feu rouge durant sa courte cavale. Plusieurs personnes ont ensuite été transportées à l’hôpital avec des blessures graves. « On ne craint pas pour la vie des blessés », a toutefois fait savoir le BEI en début de soirée. Neuf enquêteurs du BEI ont été chargés de faire la lumière sur cette intervention. Les services de soutien de la Sûreté du Québec ont également été requis, et une enquête criminelle parallèle lui a été confiée.

— Bruno Marcotte, La Presse

Meurtre sur le Plateau-Mont-Royal

Le SPVM arrête un suspect

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a annoncé lundi avoir arrêté un suspect au lendemain du meurtre d’un homme dans la trentaine dans une ruelle du Plateau-Mont-Royal. Le suspect, âgé de 22 ans, a été appréhendé en fin de soirée dimanche dans le même arrondissement, selon le corps policier. Lundi soir, il a comparu au palais de justice de Montréal, où il a été accusé de meurtre au premier degré. Dans ce que le SPVM a confirmé être le 10meurtre sur le territoire montréalais en 2024, un homme de 33 ans avait été retrouvé sans vie, dimanche matin, dans une ruelle près de l’intersection des avenues du Parc et du Mont-Royal. Le corps de la victime portait des marques de violence qui n’auraient pas été infligées par une arme. D’après nos informations, la victime serait Vincent Bibeau Olaecha, une personne en situation d’itinérance connue des milieux policiers. Il avait plusieurs antécédents judiciaires, la plupart dans un contexte de violence conjugale.

— Bruno Marcotte, La Presse

Couple séquestré à Montréal

Le SPVM épingle quatre suspects, dont un à Calgary

La police de Montréal vient de mettre le grappin sur quatre individus qui auraient enlevé et séquestré un couple âgé dans la vingtaine, en mars, afin de voler de la cryptomonnaie. L’un des suspects a été arrêté à l’aéroport international de Calgary, alors qu’il était en cavale. Les trois autres ont été interpellés le 8 mai dernier. Leur arrestation a été suivie de plusieurs perquisitions dans les arrondissements de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, notamment. Le 10 mars dernier, vers 23 h, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, plusieurs suspects cagoulés surgissent de nulle part et ordonnent à un homme et une femme, tous deux dans la vingtaine, de monter à bord de deux véhicules. Ils s’y font voler près de 25 000 $ en cryptomonnaie, ainsi que des cartes de crédit et d’autres biens en leur possession. Les deux victimes sont finalement retrouvées à Dorval quelques heures plus tard.

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Longueuil

Un homme arrêté après deux fusillades

Un homme dans la soixantaine a été arrêté en lien avec au moins deux fusillades survenues dans la nuit de dimanche à lundi à Longueuil. Les premières détonations ont retenti vers minuit à l’extérieur du motel La Siesta, dans l’arrondissement de Greenfield Park, sur le boulevard Taschereau. Sur place, des agents du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) ont remarqué plusieurs impacts de balles. Les autorités ont ensuite reçu un autre appel concernant un ou plusieurs tirs dans le stationnement d’un cinéma Guzzo situé non loin de la première scène. Une balle a percuté une voiture stationnée près de l’établissement. Ces deux épisodes de violence armée n’ont fait aucun blessé. Une arme à feu a été retrouvée par les policiers sur le seuil de la porte d’une résidence de la rue Vivian. Un homme dans la soixantaine a été localisé et arrêté en lien avec ces évènements. Il a été transporté à l’hôpital pour recevoir de l’aide psychologique, a confirmé l’agente Mélanie Mercille, porte-parole du SPAL.

— Mayssa Ferah, La Presse

Pont de l’Île-aux-Tourtes

La congestion risque d’être moins dense à compter du 27 mai

La congestion devrait être un peu moins dense à compter du 27 mai sur le pont de l’Île-aux-Tourtes, où on remettra en place la gestion dynamique de la circulation, a annoncé le ministère des Transports et de la Mobilité durable. La mesure, qui permet de dégager deux voies dans le sens de la pointe, avait été écartée ces derniers mois par manque d’espace sur le chantier. D’ici deux semaines, deux voies iront donc vers Montréal de minuit à 10 h la semaine, puis deux vers Vaudreuil-Dorion de midi à 22 h, ainsi que les week-ends. Par ailleurs, une nouvelle configuration des voies sera mise en place dès le 27 mai sur l’autoroute 40, aux abords du pont, ce qui devrait permettre de maintenir deux voies de circulation par direction. Le pont devra toutefois être complètement fermé durant la fin de semaine du 24 au 27 mai afin de mettre en place ces changements. Le secteur devra être évité durant le week-end.

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

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