Une carrière à son image

La mode d’ici recrute

Le milieu de la mode n’est pas épargné par la pénurie de main-d’œuvre qui touche le Québec depuis quelques années. Effervescente et remplie d’ambition, l’industrie cherche à grossir ses rangs avec des passionnés de tous les domaines, de la production à la comptabilité.

Malgré la crise, la mode a un besoin criant de talents. Des petites et moyennes entreprises (PME) qui avaient le vent dans les voiles sont aujourd’hui freinées dans leur croissance en raison de la rareté de la main-d’œuvre indispensable à leur essor.

Les derniers sondages révèlent que plus de 2 000 postes cherchent preneurs, et on estime que d’ici 2022, ce chiffre s’élèvera à 5 000 d’une branche à l’autre dans l’industrie.

Au Québec, plus de 83 000 emplois sont générés par la mode, ce qui en fait un pilier important de l’économie de la province.

En tant que joueur clé de cet écosystème, Mmode, la Grappe métropolitaine de la mode, multiplie ses efforts pour soutenir ses membres dans les défis de recrutement qu’ils rencontrent. Debbie Zakaib, directrice générale de l’OSBL, se réjouit de la vitalité du secteur : « Nous sommes choyés d’avoir ici de belles entreprises, des écoles spécialisées en mode et un milieu si dynamique. Montréal est la troisième ville en Amérique du Nord où l’industrie manufacturière est aussi foisonnante, après New York et Los Angeles. »

Fabriqué au Québec avec 100 % de fierté

Élégante et festive, la mode québécoise ? Oui, mais pas que. « Des multinationales aux petits créateurs, et des emplois créatifs à ceux qui demandent une grande expertise technique, l’écosystème est riche et hyper diversifié », souligne la dirigeante de Mmode.

Les métiers de la production et du secteur manufacturier demeurent ceux qui sont le plus recherchés : couturiers, tailleurs, opérateurs de machines à coudre industrielles, fourreurs, tisseurs, tricoteurs… Les ateliers ont besoin de mains talentueuses et de savoir-faire pour donner vie aux créations québécoises. « C’est d’ailleurs une grande fierté, pour les personnes derrière les vêtements de chez nous, de dire qu’elles ont participé à leur confection et de voir quelqu’un les porter dans la rue. Ce que notre industrie recherche le plus, ce sont des fabricants de fierté », indique Debbie Zakaib.

La mode « made in Québec » cherche également à recruter des passionnés dans un vaste éventail de domaines. Les besoins de l’industrie s’intensifient en ingénierie, en logistique, en comptabilité, en finance et en commerce de détail, entre autres domaines. Avec l’accélération du virage numérique qu’a entraînée la pandémie, le marketing électronique et les technologies de l’information connaissent aussi un formidable élan.

« Pour prendre ce virage, nos entreprises doivent attirer des professionnels spécialisés en commerce électronique, en marketing numérique, en gestion de communautés et des médias sociaux ainsi qu’en informatique, énumère celle qui est à la tête de Mmode. Pour les gens qui ont cette expertise, il y a là une occasion de contribuer à cette grande transformation. »

Célébrer la richesse de la diversité

La transformation de l’industrie ne se joue pas que sur le terrain technologique. Ambitieuse et créative, la mode québécoise se réinvente notamment avec la venue de jeunes entrepreneurs à la fibre ingénieuse.

Mise au point de produits, de textiles et de matériaux novateurs, grand souci environnemental, promotion de la diversité corporelle, modèles d’affaires avant-gardistes et inclusifs : la relève arrive avec des idées neuves et des valeurs affirmées. Pour Debbie Zakaib, c’est précisément là que réside toute la richesse de la mode d’aujourd’hui, c’est-à-dire dans le croisement du savoir-faire traditionnel et de cette vision innovante.

« C’est un milieu où il fait bon travailler. Il faut voir les espaces de travail qui n’ont rien à envier aux jeunes entreprises technos, les jardins communautaires et la culture interne de ces ateliers pour comprendre que le secteur a connu une évolution importante. »

- Debbie Zakaib, directrice générale de Mmode

Au Québec, l’industrie de la mode peut aussi se vanter d’être précurseure en matière de diversité culturelle et d’inclusivité : il y a une place pour tout le monde dans les entreprises d’ici. La directrice générale de Mmode, la Grappe métropolitaine de la mode, attribue le phénomène à ce désir qui a toujours animé le secteur de faire rayonner la singularité, de célébrer la différence et de promouvoir cette dernière.

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