Ça s’explique !

D’où vient le smog ?

Chaque dimanche, l’équipe de Pause prend le temps d’expliquer aux jeunes une parcelle d’actualité. Cette semaine, on s’intéresse au smog, cet air pollué qui s’est installé sur la région de Montréal cette semaine.

Plusieurs fois par année, les météorologues lancent des avertissements. La qualité de l’air dans certaines régions se détériore et un phénomène s’installe : le smog. C’était d’ailleurs le cas cette semaine à Montréal et dans les villes autour de la métropole.

Mais qu’est-ce que c’est au juste, le smog ?

Tout d’abord, ce mot est une contraction des mots anglais smoke et fog (fumée et brouillard). Il est vrai que parfois, lorsqu’il s’installe au-dessus d’une ville, le smog nous apparaît comme une brume jaunâtre. Par contre, il peut parfois être transparent.

Peu importe sa couleur, le smog contient des polluants qui peuvent nuire à la santé et à l’environnement. On le voit apparaître l’été ou encore l’hiver, lorsque l’air au-dessus d’une région ne bouge presque pas. « On peut facilement observer ce phénomène en regardant la fumée qui sort des cheminées. On va voir que la fumée qui va s’échapper va avoir tendance à retomber vers le sol au lieu de remonter vers le ciel et se disperser », explique Alexandre Parent, météorologue à Environnement Canada.

comme un couvercle sur la ville

En l’absence de vent ou de changements de température, tous les polluants que nous relâchons dans l’atmosphère s’accumulent donc dans l’air que nous respirons. Comme s’il y avait un couvercle ou un dôme au-dessus d’une région ! Avec le temps, la qualité de l’air se détériore… et le smog s’installe.

L’été, c’est principalement la réaction chimique entre la chaleur et certains gaz dans l’atmosphère (ceux qui émanent des voitures et de certaines usines, par exemple) qui nuit à la qualité de l’air. L’hiver, c’est surtout l’accumulation de particules très fines (comme celles qui sont produites par les foyers au bois) qui pollue l’air que l’on respire.

attention !

Toute l’année, des météorologues vérifient la présence de ces gaz et de ces particules dans l’air. Lorsque la pollution atteint un niveau qui pourrait incommoder la population, ils lancent une alerte au smog.

Puis, lorsque les vents se lèvent et que la météo change, généralement, la qualité de l’air s’améliore.

Alors, est-ce qu’on est en danger pendant un épisode de smog ?

Le smog peut nuire à la santé de ceux qui ont déjà des problèmes respiratoires ou une maladie cardiaque. Par contre, même les enfants et les adultes en bonne santé devraient limiter les activités physiques à l’extérieur jusqu’à ce que la qualité de l’air s’améliore. Les polluants pourraient, entre autres, irriter leurs voies respiratoires.

ici et ailleurs

Au Québec, les épisodes de smog ne durent souvent que quelques jours, mais dans certaines villes du monde, la quantité de polluants dans l’air est si importante que le smog y est présent presque tout le temps ! L’Organisation mondiale de la santé a publié, il y a quelques mois, la liste des villes où l’on trouve le plus de particules fines polluantes dans l’air.

C’est la ville de Zabol, en Iran, qui serait l’endroit dans le monde où il y en aurait le plus. Cependant, la moitié des 20 villes où ce type de pollution est le plus important sont situées en Inde.

Un des pires smogs de l’histoire a eu lieu à Londres, en 1952. À cette époque, un temps très froid, sans le moindre vent, s’est installé, sans bouger, sur la capitale de l’Angleterre. Le chauffage au charbon de l’époque, les nombreuses voitures et la pollution des industries ont contribué à la création d’un nuage toxique qui est resté quatre longues journées au-dessus de la ville. Les chiffres varient, mais au moins 4000 personnes seraient mortes à la suite de ce smog exceptionnel.

QU’est-ce qu’on peut faire ?

On dispose aujourd’hui d’instruments scientifiques qui nous permettent de mieux prévenir la population de la présence de smog. Par contre, peut-on améliorer la qualité de l’air ? Environnement Canada suggère entre autres à la population de prendre davantage les transports en commun pendant les épisodes de smog, et d’éviter d’utiliser des foyers au bois l’hiver.

Éteindre le moteur de la voiture lorsqu’on ne conduit pas peut aussi faire diminuer l’émission de polluants dans l’atmosphère. Des règlements plus sévères pour les industries polluantes auraient aussi de grands effets sur la qualité de l’air. Autant de petits et grands gestes qui ont un impact sur la santé de millions de personnes.

Sources :  Alexandre Parent, météorologue à Environnement Canada, Organisation mondiale de la santé, La Presse et MonClimatetmoi.ca

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