La question du proprio

Comment réchauffer une pièce trop froide ?

Après quelques premiers grands froids, on constate que la chambre principale est beaucoup plus froide que toutes les autres pièces de la maison. Pourtant, les thermostats sont réglés partout à la même température. Pour contrer cette différence, les occupants choisissent d’ajouter une petite chaufferette. Une solution temporaire à un problème permanent ?

« Premièrement, la chaufferette est un appareil d’appoint, qui n’est pas conçu pour un usage en continu pendant tout l’hiver. C’est pour corriger un chauffage insuffisant, pour un usage intermittent », explique Dominique Bélanger, propriétaire de la quincaillerie C. Bélanger, membre du groupe Rona.

Il existe plusieurs modèles : radiateur soufflant, radiant, rayonnant, à combustible, etc. Peu importe le modèle, le maximum admissible sur un circuit domestique de 110 V est 1500 W « C’est le nombre de watts qui détermine la capacité à produire de la chaleur », ajoute M. Bélanger.

Un appareil sans ventilateur n’est pas recommandé. La diffusion de la chaleur se fait uniquement par irradiation et il est difficile d’obtenir une température uniforme dans la pièce. « Comme l’air chaud monte, il faut favoriser une circulation d’air pour aller chercher la chaleur au plafond et la faire redescendre, recommande M. Bélanger. On peut aussi utiliser un ventilateur sur pied ou celui au plafond. »

Avant d’acheter, il faut s’assurer que l’appareil est approuvé CSA et éviter les appareils qui ne sont pas munis d’un thermostat, car ceux-ci peuvent surchauffer inutilement la pièce. Les chaufferettes utilisant des gaz comme le propane sont à proscrire à l’intérieur.

Lorsqu’on branche une chaufferette d’appoint, on doit prévoir un espace libre d’au moins 1 m entre celle-ci et les murs, tissus, plastiques, papiers ou tout autre matériau inflammable. Elle ne doit pas être laissée sans surveillance.

« Il faut rappeler que le chauffage d’appoint coûte plus cher que le chauffage central électrique », souligne M. Bélanger.

Solutions simples et économiques

Il existe d’autres façons d’élever la température d’une pièce inconfortable. La populaire pellicule de plastique que l’on applique devant les fenêtres à l’aide d’un séchoir est a priori une solution très convenable, à moins de 10 $ par fenêtre.

« En plus de limiter la condensation qui peut se créer sur une fenêtre, la pellicule crée une chambre d’air devant la vitre. Cet espace sert d’isolant entre les deux parois et limite le transfert d’air froid vers la pièce », précise Stéphane Boucher, vendeur chez Verdun Portes et fenêtres. Par contre, elle ne sera utile que s’il n’y a pas d’infiltration d’air. « Dès qu’un passage permet l’entrée d’air, le froid provenant de l’extérieur vient annuler cet effet de chambre isolante », indique M. Boucher.

On peut déceler facilement l’infiltration en utilisant une chandelle. Placée près du cadre de la fenêtre, la flamme vacillera s’il y a passage. Dans ce cas, l’application d’un calfeutrant amovible au contour de la fenêtre peut stopper l’entrée d’air froid. On peut chauffer la surface pour assurer une adhérence optimale, surtout si la pose se fait en hiver.

Il faut aussi chercher les courants d’air au bas des murs et près des portes. On doit être particulièrement attentif aux plinthes et aux corderons, qui peuvent être des vecteurs importants dans la circulation d’air froid. Pour corriger la situation, on appose du calfeutrant en latex à peindre.

Les prises de courant peuvent aussi laisser passer beaucoup d’air. Les quincailleries offrent plusieurs solutions pour les isoler de façon sûre.

Finalement, les portes sont souvent responsables d’importantes pertes de chaleur. Pour des raisons de sécurité évidentes, il ne faut cependant jamais les condamner. On suggère plutôt d’utiliser une barre coupe-froid, économique et efficace.

Aux grands froids les grands moyens

Le problème d’air froid peut nécessiter l’intervention d’un professionnel pour qu’il soit réglé de façon permanente. On demande alors à un spécialiste du calfeutrage de venir inspecter la pièce.

« On utilise des caméras pour procéder à une inspection thermographique. En quelques secondes, on peut détecter des vides d’isolation, des infiltrations d’air ou des taux d’humidité anormaux », décrit François Beauchamp, propriétaire de Calfeutrage-Ultra.

Après une telle analyse, il est possible d’intervenir de façon plus judicieuse sans dépenser inutilement. Ce ne sont pas toutes les fenêtres qui doivent être changées lorsqu’il fait trop froid dans une pièce. « Ça peut simplement être un taux d’humidité trop élevé. Ou encore, juste un calfeutrage par l’extérieur et c’est réglé pour de bon. Et avec les produits au polyuréthane qu’on utilise, ça peut se faire n’importe quand dans l’année », souligne M. Beauchamp.

Pour éviter de passer l’hiver au froid, il faut avant tout bien établir et situer la perte de chaleur. De là, on peut décider d’opter pour une mesure temporaire ou encore élaborer une stratégie pour une solution plus durable. Dans tous les cas, une combinaison de plusieurs actions simples peut améliorer le confort jusqu’au printemps.

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