Cartes-cadeaux

Pour une collecte de fonds efficace

Certains élèves du Collège Sainte-Anne, à Lachine, utilisent un moyen original pour financer leurs voyages à l’étranger. Au cours des trois dernières années, ils ont amassé environ 40 000 $ grâce aux ristournes des cartes-cadeaux FundScrip. À la fin de chaque collecte de fonds, les élèves qui se sont inscrits reçoivent les sous qu’ils ont récoltés afin d’alléger leurs dépenses à l’international. Une méthode prisée par plus de 20 000 organismes à but non lucratif depuis les débuts du programme, il y a 10 ans.

La Presse Affaires s’est entretenue avec Christopher Hill, président de Fundstream, l’entreprise derrière le programme FundScrip.

Comment peut-on mener une collecte de fonds avec les cartes FundScrip ?

Les groupes qui ont besoin de financement peuvent s’inscrire au programme et encourager leurs participants à acheter les cartes-cadeaux des détaillants chez lesquels ils magasinent déjà, pour payer leurs achats quotidiens. De cette façon, ils amassent les fonds dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs.

D’un côté, les consommateurs soutiennent des causes qui leur tiennent à cœur, sans avoir à faire de dons ou à changer leurs habitudes d’achat. De l’autre, les groupes qui collectent des fonds reçoivent des chèques chaque mois, comme une rente. Les détaillants participants profitent d’une augmentation des ventes de leurs cartes-cadeaux, leur mode de paiement préféré. FundScrip prend une entente avec chaque organisme pour faire la livraison des cartes commandées ou pour les livrer aux participants directement.

Comment est née l’idée ?

Quand FundScrip a démarré à Montréal, en 2004, le programme offrait aux parents d’épargner des sous pour les études de leurs enfants. Le modèle était pratiquement le même qu’aujourd’hui : les parents achetaient des cartes-cadeaux pour payer leurs achats habituels afin d’amasser des remises en argent, qu’ils versaient ensuite dans le REEE de leurs enfants.

Avec le temps, on a vu que la demande était plus grande pour les collectes de fonds et que plusieurs organisations avaient du mal à mener des campagnes de financement. Depuis 2005, notre outil de collecte de fonds sert pour des écoles, des églises, des entités sportives, des fondations caritatives, des organismes communautaires et de bienfaisance.

Lors de vos débuts, avez-vous eu de la difficulté à convaincre les commerçants de se joindre à vous ?

C’était très difficile. Peu d’entreprises canadiennes connaissaient les avantages du prépayé en général. Plusieurs commerces bâtissaient des programmes traditionnels de cartes-cadeaux sans en connaître les bénéfices. Quand on les contactait, les gestionnaires ne savaient pas si notre offre relevait du service marketing ou des finances.

Dans les premiers temps, on payait les cartes-cadeaux des commerçants au plein prix et les pourcentages remis aux organismes venaient de notre poche. On allait en vélo de magasin en magasin pour acheter les cartes. C’était fou ! C’est le genre de choses qu’il faut faire quand on essaie de bâtir une entreprise. Le modèle n’existait pas avant. Peu à peu, on a réussi à obtenir des rabais avec tous les détaillants.

En 2014, quel pourcentage des achats est remis aux organismes ?

En moyenne, les détaillants offrent 3-4 %, mais ça peut aller jusqu’à 10 %. Les entreprises ont compris que notre programme augmente la circulation dans leur magasin et fait grossir le panier des gens. Quand un client arrive dans un commerce avec une carte de 50 $, soit il achète plus, soit il dépense moins, mais il y retourne. Si le consommateur a acheté pour 250 $, le commerce remet un pourcentage sur la carte de 50 $, mais il vient de faire 200 $ sans aucune ristourne à donner.

Pourquoi le programme n’est-il pas plus connu ?

On n’a pas beaucoup de sous à investir dans le marketing, puisque nos marges de profits sont 10 fois moins élevées que celles d’une entreprise conventionnelle. On repose beaucoup sur les médias sociaux et le bouche-à-oreille, ce qui nous réussit très bien. Notre succès est particulièrement beau à voir au Québec, où nous connaissons la plus grande croissance territoriale au pays !

Quels sont les prochains objectifs de l’entreprise ?

Notre philosophie est d’être les meilleurs dans ce qu’on fait. On veut continuer de développer le marché canadien. Éventuellement, les paiements vont être faits avec des téléphones intelligents. On ne sait pas encore quand ni comment, mais on veut être prêts à plonger.

FUNDSCRIP EN CHIFFRES

Plus de 170 commerçants ont signé des ententes avec le programme

20 000 organismes au Canada ont réalisé des collectes de fonds avec les cartes

10 millions de dollars remis aux organismes depuis 10 ans

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