Mon clin d’œil

« Docteur Arruda, bonnes tartelettes portugaises ! On a hâte de pouvoir en manger avec vous. »

— Les Québécois

Opinion

L'histoire se répète

La réponse à la COVID-19 a été lente, malgré l’expérience de l’épidémie du SRAS en 2003

Le Dr Luc Montagnier, à qui l’on reconnaît la découverte du virus du sida, avait mentionné lors d’une conférence prononcée à Montréal que la grande menace du XXIe siècle serait l’infiniment petit.

En 2003, un virus étiqueté SRAS CoV (syndrome respiratoire aigu sévère dû à un coronavirus) a frappé de plein fouet la région de Toronto non préparée à une telle éventualité. Un total de 438 cas infectés a provoqué la mort de 44 personnes dont la moitié étaient des membres des équipes traitantes. Ce taux de mortalité de l’ordre de 10 % a été comparable avec les données globales de l’épidémie qui a cumulé 8273 cas dans 26 pays et 775 fatalités, démontrant que ce virus était peu contagieux, mais par contre très virulent.

L’histoire se répète avec un premier cas en décembre 2019 et une version du même virus étiqueté COVID-19 (Coronavirus disease of 2019 – la maladie du coronavirus de 2019).

Tout comme lors de la première épidémie, la Chine étouffe la nouvelle et permet cette fois-ci, dans un contexte de mondialisation, le lâchage d’une pandémie tout à fait prévisible.

Malgré tout, la réponse a été lente à tous les niveaux, incluant l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Déjà en date du 4 mars, 60 pays étaient touchés avec un total de 94 000 cas et 3000 décès, soit environ 3 %, et l’OMS continuait de se faire rassurante.

Plus contagieux, moins virulent

Fort heureusement, ces données confirment que le virus est nettement plus contagieux que celui de 2003, mais beaucoup moins virulent. Toutefois, les personnes vulnérables sont plus à risque avec un taux de mortalité rapporté de 15 % chez les patients âges de 80 ans et plus.

Après le calme, la tempête. Tout vient de démarrer en même temps et sur tous les fronts avec des mesures draconiennes traduisant un certain état de panique pour rattraper le temps perdu.

Ce remède de cheval va créer un chaos qu’il faudra gérer pour que les mesures soient respectées et facilitent le contrôle de la pandémie.

Il faut maintenant retrouver le calme générateur des bonnes décisions et des bons comportements. Le meilleur moyen d’y arriver est que des gestionnaires de la crise rencontrent la population de façon quotidienne sur les ondes avec un suivi complet et transparent des données. Ainsi, nous serons tous à même de voir la fameuse courbe de propagation s’aplatir et devenir rassurante dans un élan de solidarité contagieuse.

Pour la suite des choses, il est à espérer que nos décideurs publics, face à cet ennemi numéro un, ajusteront leur budget militaire en fonction d’un budget sanitaire approprié.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.